La
pierre est roulée, le silence s’impose, silence de mort qui succède à
l’abomination de la crucifixion. Les coups de marteaux enfonçant les clous
transperçant la chair du Fils de l’Homme résonne encore, le sang n’est pas
encore séché, la couronne d’épines et les fouets sont encore à même le sol… Ô
combien cet instant pourrait apparaître comme la victoire du mal et de
l’ignominie, le monde entier semblerait établie dans le mal, la violence, la
haine et la jalousie. Le Bien, le Bien suprême qu’est Dieu a été englouti dans
ce tombeau, son corps inerte fut accueilli par un linceul.
Dieu
est mort. Ces trois mots sont terribles, Dieu est mort ! Nous avons tué
Dieu… En ce jour, l’humanité a montré son visage de mort, l’humanité a montrée
cette capacité qu’elle a toujours de lutter contre Dieu, de lutter contre le
Bien. L’humanité a montré son visage maléfique et Dieu quant à Lui nous a
montré son visage, ce visage qui transparaissait déjà à chaque Parole du
Seigneur, qui se manifestait dans chacune de ses actions, chacun de ses
miracles. Car si Dieu est mort c’est parce que Dieu a bien voulu mourir. Osons
le dire et l’affirmer Dieu a voulu mourir, oh bien sûr non pas dans une volonté
suicidaire mais parce que sa mort, son sacrifice était le seul moyen d’ouvrir
les portes du Salut scellé par le péché originel. Dieu a voulu mourir pour
nous, pour nous permettre de le suivre dans l’Eternité bienheureuse mais aussi
pour nous permettre de prendre conscience de son Amour pour nous. Le Christ
Lui-même nous l’a dit : « il n’y a pas de plus grand amour que de
donner sa vie pour ses amis » et bien par le croix, par ce sacrifice
ignoble porté par la main de l’humanité déchaîné, le Christ nous montre combien
Il nous aime. Combien Il nous aime non pas d’un amour romantique fait de fleurs
bleues, le Christ nous aime d’un Amour plein et entier qui accepte les
difficultés et s’établi dans le don total qu’Il fait de Lui-même, ce don qu’Il
fait dans le sang et la mort. L’amour du Seigneur pour nous est un Amour
entier, un Amour qui connaît nos faiblesses, nos errements, nos péchés nos
erreurs, l’Amour du Seigneur s’établi au-delà de tout cela car s’il n’y a pas
de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis, rendons nous compte que
les amis du Seigneur ce sont aussi ceux qui le crucifient, ceux qui le tuent,
ceux qui l’assassinent : « Père pardonne-leur ils ne savent pas ce
qu’ils font ». Oui l’amour du Seigneur va jusque là !
Et
aujourd’hui, le Seigneur demeure persécuté, persécuté par les blasphèmes et les
sacrilèges qui peuvent être commis, mais aussi persécuté dans les chrétiens qui
le sont aujourd’hui. Rappelons-nous cette rencontre du Seigneur avec St Paul
sur le chemin de Damas, lui qui persécutait les chrétiens s’entend dire par le
Seigneur : « Je suis Jésus que tu persécutes ». Cette
passion du Seigneur que nous rappelons en ce jour, elle se poursuit donc dans
chaque martyr chrétien et en ce soir, alors que nous accompagnons le Seigneur
jusqu’au St Sépulcre, jusqu’en terre sainte, prions pour tous les chrétiens
persécutés encore aujourd’hui accompagnant le Seigneur par leurs propres
passions mortifères. Et pour chacun d’entre nous, demandons au Seigneur de Lui
être toujours fidèle, demandons Lui la force de témoigner de la Bonne Nouvelle
de l’Evangile même si cela doit nous
conduire à être raillé ce qui serait une pâle persécution face à celle de tant
et tant de chrétiens qui meurent par fidélité au Seigneur.
Amen.