Voilà
déjà 40 jours que nous célébrions la victoire du crucifié, la résurrection du
Seigneur. Et durant ces quarante jours, le Seigneur n’a eu de cesse d’affermir
ses apôtres et ses disciples en venant à leur rencontre, en leur manifestant sa
victoire sur la mort. Mais le Seigneur l’avait annoncé, Il doit rejoindre la
gloire de son Père afin de nous envoyer, le Paraclet, le Défenseur, l’Esprit de
vérité. Et c’est aujourd’hui que cela s’accomplit, le Christ retourne dans la
gloire, accueilli par les anges et les saints du Ciel, Il est établi à la
droite du Père. Lui qui était jadis descendu du ciel pour prendre chair en la
Vierge Marie, Il s’en retourne aujourd’hui dans cette gloire divine qu’Il avait
quitté, Il s’en retourne en ayant accompli la mission pour laquelle Il s’est
fait l’un de nous, Il s’en retourne en ayant accompli notre Salut, en nous
ayant racheté.
Ainsi,
aujourd’hui, ce n’est pas le Verbe divin qui retourne dans la gloire du Ciel
mais c’est bien Jésus Christ, vrai homme et vrai Dieu, c’est bien Jésus Christ
crucifié pour nous, c’est bien Jésus Christ victorieux de la mort et du péché. Ainsi,
aujourd’hui, notre humanité elle-même entre dans la gloire du Ciel en
l’humanité du Seigneur Jésus ; et aujourd’hui le Christ nous montre quelle doit
être notre destinée à tous et à chacun et ce, comme Il l’a fait à chaque
instant de sa vie ici-bas.
Reprenons
conscience qu’en naissant parmi les hommes, Dieu nous a manifesté sa proximité
avec notre destinée humaine. En annonçant la vérité, Dieu a connu l’objection
des scribes et des pharisiens à laquelle Il a toujours répondu par la charité
et la patience. Face à l’erreur et au péché, Dieu a manifesté sa miséricorde
porté par la contrition du pénitent. Arrêté, Dieu a vécu l’injustice qui
ébranle bon nombre de vies humaines et Dieu a manifesté la force de
l’espérance. Violenté, Dieu s’est fait proche de tous ceux qui souffrent de la
violence résistant à la tentation de répondre à la violence par la violence.
Crucifié, Dieu a connu cette mort qui nous atteindra tous afin de nous
manifester, par sa résurrection, que la mort n’a pas le dernier mot. Et
aujourd’hui, par son ascension, Dieu nous montre à tous que nous sommes faits
pour la béatitude, que nous sommes faits pour la gloire du ciel.
L’ensemble
de la vie du Seigneur, chaque évènement que nous célébrons sont manifestation
de notre propre destinée. Et c’est bien en cela que l’ensemble de la vie du
Seigneur Jésus doit être notre modèle pour construire chacune de nos vies. Bien
sûr la tâche est immense, faire triompher la vérité divine en nos vies, faire
resplendir la Charité, devenir instrument de miséricorde, rayonner de la belle
espérance, résister à la violence et au péché et enfin mourir chrétiennement
pour entrer dans la gloire du Ciel, tout cela semble parfois être au-dessus de
nos forces et c’est bien vrai, tout cela est au dessus de nos forces, inutile
donc de tomber dans un volontarisme exacerbé. Toute cela est au-dessus de nos
forces mais tout cela est possible grâce à l’Esprit de sagesse pour reprendre
St Paul, tout cela est possible car Dieu ne nous a pas abandonné mais car Dieu
demeure présent, avec nous jusqu’à la fin du monde, Dieu est là.
Ainsi
en ce jour, il nous faut nous réjouir en contemplant le Seigneur Jésus rétabli
dans la gloire du ciel, il nous faut entendre pour nous tous cet appel
insistant qui nous convie à gagner le ciel et pour répondre à cet appel il
n’existe qu’un seul moyen en la personne du St Esprit, en la présence de Dieu
en nos vies. Alors surtout ne regardons pas le Ciel comme un futur
inatteignable mais considérons que le Ciel s’atteint dès ici-bas, dès
maintenant. Notre Eternité c’est maintenant qu’elle s’établie Et je ne résiste
pas en cette belle fête de l’ascension de rappeler cette belle image de
l’ascenseur de Ste Thérèse :
« «
Vous le savez, ma Mère, j’ai toujours désiré d’être une sainte, mais, hélas !
j’ai toujours constaté, lorsque je me suis comparée aux saints, qu’il y a entre
eux et moi la même différence qu’il existe entre une montagne dont le sommet se
perd dans les cieux et le grain de sable obscur foulé sous les pieds des
passants ; au lieu de me décourager, je me suis dit : Le Bon Dieu ne saurait
inspirer des désirs irréalisables je puis donc malgré ma petitesse aspirer à la
sainteté ; me grandir, c’est impossible, je dois me supporter telle que je suis
avec toutes mes imperfections ; mais je veux chercher le moyen d’aller au Ciel
par une petite voie bien droite, bien courte, une petite voie toute nouvelle.
Nous sommes dans un siècle d’inventions, maintenant ce n’est plus la peine de
gravir les marches d’un escalier, chez les riches un ascenseur le remplace
avantageusement. Moi je voudrais aussi trouver un ascenseur pour m’élever
jusqu’à Jésus, car je suis trop petite pour monter le rude escalier de la
perfection. Alors j’ai recherché dans les livres saints l’indication de
l’ascenseur, objet de mon désir et j’ai lu ces mots sortis de la bouche de la
Sagesse Eternelle : « Si quelqu’un est
tout petit qu’il vienne à moi »
(Proverbes IX 4). Alors je suis venue, devinant que j’avais trouvé ce
que je cherchais et voulant savoir, ô mon Dieu ! ce que vous feriez au tout
petit qui répondrait à votre appel, j’ai continué mes recherches et voici ce
que j’ai trouvé : « Comme une mère caresse son enfant, ainsi je vous consolerai,
je vous porterai sur mon sein et je vous bercerai sur mes genoux ! » (Isaïe
LXVI 13). Je désire accomplir parfaitement votre volonté et arriver au degré de
gloire que vous m’avez préparé dans votre royaume, en un mot, je désire être
sainte, mais je sens mon impuissance et je vous demande, ô mon Dieu ! d’être
vous-même ma sainteté » (Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus).
Alors
à l’école de Ste Thérèse, abandonnons-nous entre les mains de Dieu car c’est
Lui seul qui nous attirera à Lui, voilà le secret le plus essentiel de la vie
spirituelle, voilà la voie d’enfance, nous oublier nous-mêmes pour laisser le
Christ vivre en nous jusqu’à ce qu’Il nous accueille à ses côtés dans la gloire
du ciel. Tout comme le Christ nous le montre en ce jour, nous sommes faits pour
le Ciel, pour la communion éternelle avec le Seigneur et l’ascenseur qui nous y
conduira c’est bien l’Amour de Dieu alors vivons de l’Amour de Dieu par une vie
de prière fidèle, par une vie où Dieu a la première place.
Amen.
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