Dieu
fait homme à Noël, les enseignements et les miracles, la passion et la
crucifixion et même la résurrection du Seigneur pourraient appartenir à un
passé glorieux qui malgré les ans, malgré les siècles continuerait de faire
vivre le peuple des croyants. Tout ceci serait déjà magnifique et
remarquablement emprunt de la bonté divine. Mais ces évènements, bien qu’ils
appartiennent à ces temps anciens, ces évènements ont une actualité certes
mystérieuses mais bien réelles. En effet, le Christ n’appartient pas au passé
ni aux livres d’histoire, mais Il demeure celui qui nous rejoint aujourd’hui,
maintenant. La résurrection du Seigneur si elle marque la victoire du crucifié,
si elle sonne la défaite de la mort qui devient un passage vers l’éternité, la
résurrection du Seigneur est un évènement actuel car le Seigneur ressuscité est
là, au milieu de nous, présent et agissant en nos vies. Et la manifestation la
plus essentielle, la plus douce à nos âmes et à nos cœurs, la manifestation la
plus signifiante de cette présence actuelle du Seigneur demeure sa divine miséricorde,
demeure cette miséricorde infinie dont le Seigneur désire nous combler.
C’est
peut-être bien pour cela que le Seigneur Jésus a voulu que ce deuxième dimanche
de Pâques soit le dimanche de la miséricorde divine, la manifestation de ce don
actuel de la miséricorde divine à toutes les âmes qui s’approchent de Lui.
Aujourd’hui, dans la joie de la résurrection, le Seigneur Jésus a demandé à ce
que ce soit sa miséricorde qui soit proclamée, qui soit vénérée et surtout, qui
soit reçu en ce sacrement de la miséricorde qu’est la confession.
Ô,
la miséricorde du Seigneur transparaît bien sûr à longueur de page d’évangiles
mais l’homme a tendance à l’oublier pour mettre en avant une certaine conception
de la justice immanente. Or, nous le savons, il ne peut y avoir de miséricorde
sans justice et il ne peut y avoir de justice sans miséricorde. Mais dans l’ordre
divin la justice s’entend comme cette nécessité de conversion à laquelle invite
la miséricorde. Ainsi, oui Dieu désire nous pardonner pour nous rétablir en son
amitié mais Il nous appelle aussi à revenir à Lui de cœur et d’âme. Dieu désire
nous pardonner pour ensuite nous dire : « va et ne pêche plus ».
Miséricorde et conversion vont de concert et l’une ne va pas sans l’autre.
C’est
ainsi qu’il n’est pas aisé de vivre de la miséricorde du Seigneur en ce sens
que cette miséricorde est emprunte d’une certaine exigence qui nous convoque à
la conversion, qui nous convoque à une croissance en sainteté mais attention,
cette exigence n’est pas portée par une règle absolue, par un règlement strict
ou par une punition quelconque, cette exigence est portée par la miséricorde
elle-même c'est-à-dire par l’Amour de Dieu qui est source de la miséricorde
infinie du Seigneur. C’est bien l’Amour de Dieu qui nous invite, qui nous
oblige à la conversion.
Dieu
ne nous attend pas le bâton à la main pour nous faire marcher sur la route
droite de la vertu, Dieu nous attend les bras ouvert, son Sacré-Cœur battant
dans l’attente de notre retour vers Lui. Dieu ne combat par le mal par le mal
mais Il combat le mal par le bien, par le Bien suprême qu’Il est Lui-même.
Mais
en considérant la miséricorde du Seigneur nous devons reconnaître qu’elle
répugne à notre nature blessée, à notre manière de concevoir le monde. Reconnaissons
combien parfois nous voudrions que le Seigneur fustige, détruise, anéantisse
les méchants de notre temps tout comme en leurs temps les juifs voulaient que
le messie chassât et réduise à néant cet empire romain qui les oppressait. Mais
le Seigneur n’est pas celui-là, Dieu n’est pas celui-là. Sa miséricorde désire
atteindre tous les cœurs et parmi eux les méchants.
La
miséricorde divine ne s’arrête pas à la porte de la prison comme nous le montre
si bien la conversion en prison du dernier condamné à mort de France Jacques
FESCH et de bien d’autres condamnés après lui. Que la justice humaine fasse son
œuvre c’est juste, bon et nécessaire mais Dieu de son côté ne cesse de
poursuivre tous les cœurs de sa miséricorde en les invitant à la conversion et
à la Foi.
Redisons
le, la miséricorde qualifie l’Amour divin, qualifie Dieu Lui-même et c’est une
joie que de pouvoir en vivre car vivre de la miséricorde divine c’est vivre de
l’Amour qu’est Dieu Lui-même mais c’est aussi un appel pour chacun de nous à
devenir des disciples de cette miséricorde en nos vies et en notre temps. Etre
disciple de la miséricorde à l’image du Seigneur Jésus sur la croix « Père
pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font », à l’image de St Laurent
qui demanda à ce que sa lapidation ne soit pas retenue comme péché contre ses
assassins, à l’image de St Jean-Paul II qui alla en prison pardonner à celui
qui venait de lui tirer dessus, à l’image de tant de saints qui manifestèrent
en leurs vies cette miséricorde divine en l’appliquant eux-mêmes à ceux qui
leur avait fait du tort. Oui il y’a quelque chose d’héroïque en tout cela mais
ne sommes nous pas appelés à devenir des héros, des héros de la Foi autrement
dit des saints ? Alors oui soyons des héros de la miséricorde en chacune
de nos vies en nous laissant d’abord combler de la Miséricorde infinie du
Seigneur et en clamant l’attachement divin envers toute personne humaine.
Demain, de concert, l’humanité entière devrait pouvoir lancer cet appel
confiant en la miséricorde divine, cet appel confiant en l’amour infini de
Dieu, en Dieu Lui-même : Jésus j’ai confiance en Toi.
Amen.
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