La
pierre est roulée, les acclamations de la foule semblent bien lointaines mais
résonnent encore ces cris inhumains appelant la mort du Seigneur :
« Crucifie-le ! Crucifie-le ! ».
Crucifier,
crucifier Dieu, comment cela peut-il être possible, comment peut-on rejeter le
Seigneur à ce point là, comment peut-on rejeter Dieu à ce point là. Et aucun
crime ne vient soutenir l’accusation, c’est un juste qui est ainsi condamné,
c’est Le Juste qui est ainsi condamné, c’est Dieu, Dieu d’amour et de
miséricorde, Dieu de bonté et compassion, c’est notre Dieu qui est traité pire
qu’un malfaiteur.
Cette
condamnation du Seigneur Jésus n’est portée que par la haine, la haine du bien,
la haine du juste. Si le Seigneur Jésus est condamné c’est parce qu’Il dérange,
le Seigneur Jésus dérange les habitudes, les mauvaises habitudes ; le
Seigneur Jésus dérange par sa bonté qui pointe la malice de ceux qui l’entourent ;
le Seigneur Jésus dérange par l’unique vérité qu’Il révèle dénonçant l’erreur
de ses opposants.
Mais
en considérant cela, nous pourrions oser dire que le Seigneur est dérangeant
même pour nous car pour nous aussi :
le
Seigneur dérange nos mauvaises habitudes en nous appelant à demeurer ferme dans
la vertu, en nous appelant à vivre de l’Evangile, à vivre en sa présence ;
en nous appelant à cette sainteté qui nous semble inatteignable mais qu’il ne
nous faut jamais renoncer à rechercher
le
Seigneur nous dérange aussi par sa bonté car en considérant le Seigneur nous
voyons combien nous avons encore des progrès à faire dans l’ordre du bien, nous
percevons combien nous sommes loin de la charité parfaite, combien le pardon
nous est difficile à donner, combien la haine et la colère font encore partis
de nos vies alors que le Seigneur nous appelle à n’être que charité ;
le
Seigneur nous dérange par la vérité qu’Il est en Lui-même car,
reconnaissons-le, nous préférons bien souvent nos pauvres petites opinions à la
Vérité du Christ et de l’Eglise, nous préférons bien souvent nous laisser
porter par les idéologies de notre temps plutôt que d’embrasser la radicalité
évangélique, nous préférons suivre nos idées en nous donnant bonne conscience
même si elles sont condamnés par le Christ et par l’Eglise.
Alors
oui le Seigneur nous dérange mais parce que nous reconnaissons qu’Il est celui
qui donne la vie et le salut, nous nous laissons déranger par Lui jusqu’à
produire en nos vies un véritable mouvement de conversion. Laissons nous déranger par le Seigneur,
laissons nous bouleverser par sa croix, embrassons le Salut qu’Il nous offre et
surtout, désirons le Seigneur au point que notre vie soit un reflet de notre
désir. La vie chrétienne véritable ne peut-être portée que par le Christ
Lui-même, ne peut-être éclairée que par l’enseignement du Christ et de
l’Eglise, ne peut-être poursuivie que fortifié par la grâce des sacrements et
particulièrement la grâce de l’eucharistie, vécue chaque dimanche, et la grâce
du sacrement de confession, vécue régulièrement. Rejetons la tiédeur de nos
vies, contemplons la croix dans la radicalité du don qui nous est fait et
permettons à la croix du Seigneur de produire tous les fruits de grâce et de
sainteté en nos vies. Dieu fait tout cela pour nous, répandant sur nous les
flots de sa miséricorde, manifestant d’une manière unique l’amour infini qu’Il
nous porte, alors laissons nous saisir par cet amour divin et vivons de cet
amour, pleinement, totalement, radicalement. Amen.
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