L’évangile
de ce 3ème Dimanche de Pâques nous donne de retrouver les apôtres
après la résurrection. Ces derniers savent que le Christ est ressuscité mais
leur savoir est appelé à devenir expérience, expérience de la résurrection du
Seigneur. Et aujourd’hui, le Seigneur Jésus les rejoint dans cette activité
habituelle qui est la leur, Il les rejoint mais en même temps il ne se dévoile
pas totalement à eux en sa personne, c’est par le signe de la pêche miraculeuse
que le Seigneur se fait reconnaître. Dès lors, les apôtres ayant rejoint le
Seigneur sur la berge n’osent pas demander qui Il est car ils savent que c’est
le Seigneur.
Et
bien chers amis, il en est de même en nos vies et en nos activités. Le Christ
ressuscité ne demeure pas inscrit dans ce ciel que nous désirons, le Seigneur
est Le présent, le Seigneur est bien celui qui nous rejoint mais, tout comme
les apôtres, nous sommes nous aussi appelé à discerner sa présence. Peut-être
que le Seigneur se présentera face à nous, pourquoi pas, ou bien peut-être que
le Seigneur nous rejoindra par sa grâce ou bien par un de ses fidèles. Le
Seigneur est là, en nos vies, c’est une certitude même si sa présence peut se
réaliser de multiples manières que nous sommes, nous tous, appelé à constater.
Une parole reçu à un moment décisif, un simple regard, une rencontre étonnante,
une force surprenante dans les difficultés. Ne pensons pas que le Seigneur a
besoin de spectaculaire pour venir jusqu’à nous. L’humilité de Dieu se retrouve
même dans ses manifestations aussi grandes soient-elles. Mais reconnaissons que
pour pouvoir discerner la présence agissante du Seigneur en nos vies, il nous
faut tout d’abord avoir cette certitude de Foi qu’Il est là, présent, agissant,
il nous faut avoir cette certitude que le Seigneur nous accompagne sur le chemin
de nos vies non comme un spectateur inutile mais bien comme un soutient et une
aide essentielle. Si vous pensez que Dieu n’est pas présent en vos vies c’est
parce que vous ne savez pas reconnaître ces petites étincelles de la grâce
divine, ces petits signes de l’action de Dieu, c’est parce que vous ne savez
pas reconnaître Dieu présent. Si tel est votre cas, rassurez-vous, votre cas
n’est pas désespéré, loin de là, mais vous êtes invité à considérer votre vie
mais aussi vos journées avec les lunettes de la Foi. Au foyer Bernadette que
vous connaissez peut-être dans une cité marseillaise, tous les soirs les jeunes
et moins jeunes se retrouvent et à tour de rôle ils doivent évoquer la grâce du
jour : ce qui dans la journée qui vient de s’écouler a été pour eux une
manifestation de l’action divine. Cet exercice n’est pas forcément évident mais
il peut-être bon que nous le reprenions pour nous même que, le soir, avant de
nous endormir, nous puissions considérer notre journée pour discerner l’action
de Dieu en celle-ci en se rappelant bien que le spectaculaire n’est pas la
marque de fabrique du bon Dieu.
[Et
aujourd’hui, en ce Dimanche c’est un grand jour pour deux d’entre nous, oh nous
les connaissons maintenant, eux qui ont reçu la grâce ineffable du baptême la
sainte nuit de Pâques, ils vont aujourd’hui s’approcher pour la première fois
de la sainte communion, ils vont recevoir le très saint corps du Seigneur. Et
c’est bien la présence réelle du Seigneur qu’ils sont appelés à discerner, que
nous sommes nous tous appelés à discerner. Dieu va se donner en nourriture, la
Foi nous l’enseigne, nos cœurs le savent et en vivent, voilà la grâce des
grâces, le miracle le plus absolu. Alors avec David et Oléna vivons de ce
mystère car avec certitude nous savons que Dieu est là, devant-nous, agissant,
présent, aimant].
Dans
l’évangile de ce dimanche, en cette année jubilaire centrée sur la miséricorde
divine, je ne peux que m’arrêter avec vous sur cet échange remarquable entre le
Christ et St Pierre en remarquant que le Seigneur ne formule aucun reproche à
St Pierre mais qu’Il lui pose simplement cette question :
« m’aimes-tu ? ». Toi qui
m’a trahis, qui m’a renié, qui a renié tes paroles, ton engagement dans une instant
décisif, toi Pierre est-ce que tu m’aimes ? Il n’y a pas une expérience
plus douce, plus sereine de l’amour infini du Seigneur, de sa miséricorde. Et
il nous faut là encore reprendre ces paroles à notre compte : lorsque nous
tombons, lorsque nous oublions le bon Dieu, lorsque nous nous éloignons volontairement
de Lui, lorsque nous ne faisons pas au Seigneur la place qui est doit être la
sienne en nos vies, le Seigneur nous repose à tous cette même question :
m’aimes tu ? Aujourd’hui, en Dimanche, nous pouvons entendre le Seigneur
nous poser cette question là, alors prenons le temps d’y répondre, prenons le
temps de répondre à la miséricorde du Seigneur en vivant de cette miséricorde
en son sacrement, en vivant de cette miséricorde envers nous même et envers
ceux qui nous entoure. Le Seigneur nous le demande à tous :
« m’aimes-tu ? ».
Amen.
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