La
croix du Seigneur se dresse maintenant devant nous. Le Christ suspendu entre
ciel et terre a rendu son dernier souffle, les ténèbres recouvrent cette terre
qui l’a condamné. Lever les yeux vers le crucifié voilà ce qui doit nous saisir
l’âme et le cœur, découvrir chacune des souffrances endurées par le Seigneur,
chaque coup de fouet, chacune des blessures infligées par la couronne d’épine,
chacune des plaies de ses mains, de ses pieds… Comment a-t-on pu en arriver
là ? Comment a-t-on put crucifier le Seigneur Jésus ? Comment a-t-on
put crucifier Dieu ?
L’aveuglement
humain, son orgueil, son refus de la vérité divine, son refus du bien, son
refus de Dieu voilà tout ce qui s’est mêlé et qui a conduit à cette horreur
abjecte, qui a conduit à la mort de l’unique innocent de notre humanité, du
seul juste du genre humain, voilà ce qui a conduit à l’assassinat de Dieu.
Et
avant cela, le Seigneur Jésus a tout vécu. Il a vécu la trahison d’un de ses
familiers, d’un de ses intimes, cette trahison qui fut scellée par un baiser.
Il a vécu le reniement du premier parmi les apôtres dont le chant du coq n’en
fut que l’écho comme si la nature elle-même constatait avec souffrance cet
abandon. Il a vécu le procès inique, le procès injuste qui dans un simulacre de
justice n’avait comme objet que de le condamner, que de le crucifier. Il a vécu
l’humiliation dans la dérision dont il fut l’objet, raillé par ceux qui le
gardaient il fut coiffé de cette couronne mortifère qui lui blessa plus l’âme
que le corps. Il a vécu cette procession dans les rues de Jérusalem où Il était
chargé de sa croix et des injures qui pleuvaient. Il a vécu l’épreuve de la
torture dans ces cous qui ont déchiré sa chair. Il a vécu la crucifixion où Il
fut exposé à la face de Jérusalem qui ne cessa pas de l’outrager. Il a vécu la
mort comme le fruit mûr des atroces souffrances endurées.
Ô
combien il nous faut compatir en chaque instant de la passion du Seigneur, ô
combien il nous faut nous rappeler que si le Seigneur a vécu tout cela c’est
pour chacun de nous, c’est pour toi, pour moi. Mais au milieu de la souffrance
et du sang, percevons combien le désir du Seigneur était bien de vivre cette
passion comme l’unique remède à notre péché, comme l’unique remède à notre
séparation d’avec Dieu, comme l’unique source de la miséricorde divine.
Percevons combien la croix demeure paradoxalement le signe le plus éminent de
l’amour de Dieu pour chacun de nous. Percevons combien le Seigneur a voulu
connaître tous les affres de notre humanité afin d’être proche de ceux sont
trahis, abandonnés, calomniés, outragés, malmenés, torturés, assassinés… Dieu
en sa croix se proche de tous et de chacun non pas par une solidarité inféconde
mais pour nous ouvrir les portes de l’éternité, pour nous offrir le salut.
La
croix du Seigneur se dresse entre ciel et terre marquant le fait que seule la
croix du Seigneur nous ouvre le ciel, que le Christ est l’unique rédempteur,
l’unique source de salut, que le Christ est comme un trait d’union de
miséricorde entre le ciel et la terre déversant sa grâce sur le monde par les
sacrements, déversant sa miséricorde dans les âmes qui se tournent vers Lui.
Dieu
nous aime et son sang, sa mort crient son amour alors surtout, ne doutons
jamais de l’amour divin, mais vivons en, vivons en intensément afin que la
croix du Christ puisse germer en nos âmes et que nous lui soyons attaché par
amour et cela jusqu’au bout, jusqu’à notre dernier souffle, jusque dans
l’éternité.
Amen.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire