« Jésus,
ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’au bout »,
tel est le préambule de l’évangile que nous venons d’entendre et ô combien ces
quelques mots portent l’ensemble du mouvement du triduum pascal que nous allons
vivre. Tous ces évènements qui ne sont
portés que par un unique élan, celui de l’Amour de Dieu pour le genre humain.
Et cet Amour divin va être signé dans le sang et la douleur, dans le sacrifice
et dans la mort. Tout cela pour nous montrer que Dieu va jusqu’au bout, qu’Il
va jusqu’au bout pour nous, pour nous montrer l’amour infini qu’Il nous porte.
Dieu va jusqu’au bout pour chacun d’entre nous, nous tous qui étions
mystérieusement présent dans l’esprit du Seigneur en ce sacrifice ultime auquel
Il va consentir.
Et
remarquons dès ce soir combien cela nous répugne de voir Dieu s’abaisser ainsi,
combien cela nous répugne de voir Dieu s’anéantir. D’une manière habituelle,
lorsque nous pensons Dieu, nous le voyons siéger sur son trône et un peu à la
manière d’un Zeus antique nous le considérons armé d’éclair prêt à punir, à
châtier, à ordonner la souffrance et la mort. Ô Comme cette image est loin de
la réalité, Dieu n’a rien à voir avec cette puissance écrasante, avec cette
colère enflammée. Dieu est Celui qui se met à genoux devant chacun de nous, oui
Dieu se met à genoux devant nous pour nous laver les pieds. Il n’y a pas de
geste qui signifierait davantage cette quête assoiffé de Dieu envers chacun de
nous. Dieu n’est même pas debout devant nous, Il ne nous écrase pas par sa
présence mais Il se met à terre devant nous. Et en réalité, c’est bien là que
nous sommes invités à percevoir la véritable puissance de Dieu. La véritable
force de Dieu réside bien dans sa toute puissance mais Dieu choisit d’exprimer sa
toute puissance dans cet abaissement. La toute puissance divine est portée par
cette humilité qui qualifie l’Amour qu’Il est en Lui-même.
Et
en ce soir, en ce jeudi saint, nous célébrons également le ministère
sacerdotale, nous célébrons également ce don que Dieu a fait à l’humanité du
ministère de prêtre. Et nous ne devrions jamais cesser de contempler ce mystère
du sacerdoce, ce choix que Dieu fait sur quelques uns parmi son peuple, cette
vocation qui est donnée à quelques uns qui sont établis prêtre et qui, comme
prêtre, ont comme mission de sanctifier, de gouverner et d’enseigner le peuple
des fidèles. Le prêtre appartient à ce peuple de fidèle et il est pétrit comme
eux de faiblesses et de limites mais le prêtre demeure celui qui est choisi par
Dieu. Sa dignité ne lui vient pas de lui-même mais de cette grâce sacerdotale
qui le créé ministre de l’eucharistie et de la confession. Priez pour vos
prêtres, priez pour moi votre humble serviteur afin que je sois rendu toujours
plus digne de la vocation reçue. Priez pour tous les prêtres afin qu’ils
demeurent tous de fidèles serviteurs de la grâce. Le ministère sacerdotal est
malmené en notre temps mais il demeure l’unique source de grâce sacramentelle.
Un monde sans prêtre sombrerait à la merci de Satan.
Alors
prions avec zèle et ardeur en ce soir, prions afin que le monde puisse
reconnaître l’infini amour de Dieu, prions pour tous les ministres du Seigneur
afin qu’ils demeurent fidèles à leur mission, prions pour l’ensemble de
l’Eglise dont nous sommes membre afin qu’avec elle nous ne cessions d’annoncer
l’Evangile. Et que notre prière de ce soir nous puissions la remettre entre les
mains du Seigneur qui bientôt seront transpercées pour nous obtenir le salut.
Amen.
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