Par
delà le miracle merveilleux qu’accomplit le Seigneur Jésus qui redonne la
parole à un sourd presque muet en lui adressant cet ordre « Ephata »,
mot toujours prononcé à chaque célébration de baptême afin de demander que les
oreilles du baptisé s’ouvre pour entendre la Parole de Dieu, que ses yeux
s’ouvrent pour en voir les merveilles et que sa langue se délie pour proclamer
ce qui aura été vu et entendu. Par delà le miracle de l’Evangile, c’est sur la
première lecture que je désire m’attarder quelque peu avec vous.
St Jacques dans son épître que je
vous invite vraiment à relire dans sa totalité, St Jacques démasque une
attitude qui est bien souvent la nôtre. Cette attitude consiste à poser un
jugement de valeur en se fondant essentiellement sur l’apparence des gens,
jugement qui va dés lors déterminer notre manière de nous situer par rapport à
eux. Quelqu’un d’important, de riche ou de célèbre serait ainsi mieux
considérer que le simple passant ou même le pauvre quêtant sa subsistance.
Reconnaissons le, de manière habituelle, nous jugeons intérieurement à partir
de ce critère de l’apparence, de la richesse, de l’importance. Ce jugement
intérieur il nous faut le combattre car ce n’est pas la richesse, la gloire, le
pouvoir, la renommée qui fait la valeur de la personne et nous le savons bien,
on peut être riche et célèbre et être dans un même temps le dernier des
renégats.
Mais prenons ensemble un exemple,
choisissez intérieurement un homme politique éminent, un scientifique reconnu,
un philosophe loquace et un milliardaire philanthrope. Considérez cet aréopage
prestigieux et placez maintenant au milieu d’eux Mère Teresa, une simple
religieuse en sandale habillée d’un simple drap. Où se trouve la véritable
richesse, la véritable grandeur ? Oh nous dirions tous : « du
côté de Ste Mère Teresa » ; et nous aurions raison mais, tout en
sachant cela, tout en croyant cela, nous jugeons bien souvent en fonction de
l’apparence car, bien souvent, nous considérons que la valeur de la personne se
mesure à l’aune de ses réussites ou de son compte en banque ou encore de sa
position sociale. Réussite, compte en banque, position sociale, tout cela n’est
que vanité et tout ceci passera bien vite et pourtant nous donnons à tout cela
une grande importance. Pourquoi ?
Et bien là encore, il nous faut
reconnaître ce processus humain qui considère qu’en étant proche d’une
personnalité, sa pâle grandeur rejaillirai quelque peu sur nous. C’est le
fameux : « moi je connais untel ou untel » mais vanité que cela.
Mais alors, comment faut-il
construire nos relations ? Et bien il nous faut tout simplement et avant
toute chose, reconnaître la grandeur inhérente à chaque personne humaine qui
est créé par Dieu, que Dieu maintient dans l’existence, pour lequel Dieu a
souffert sur le bois de la croix et ce jusqu’à la mort. La valeur de la
personne elle est là, inscrite dans chaque individu. Ce socle essentiel se
développe ensuite par la sainteté réelle de chacun, par son attachement à Dieu,
par sa vertu. Le reste ce ne sont que des détails qui passeront. Ainsi il ne
s’agit pas traiter moins bien le riche que le pauvre, il ne s’agit pas de
traiter moins bien le pauvre que le riche mais il faut reconnaître à chacun son
éminente dignité. Et c’est cette reconnaissance là qui nous fera nous tourner davantage
vers les pauvres qui sont bien souvent en quête de considération, en quête de
reconnaissance de leur dignité et même parfois de leur humanité. Combien il est
malheureux de voir dans nos villes cette foule de passant qui occulte les
pauvres de ses rues sans même leur adresser un regard, ces pauvres là
n’existent pas pour eux, ils n’existent pas dans leur monde. Et bien pour nous
il ne doit pas en être ainsi, un regard, un sourire c’est bien parfois
l’élément qui peut rétablir l’être dans sa dignité.
Alors surtout, ne jugeons pas en
fonction de l’apparence, mais considérons chacun avec les yeux même de Dieu,
reconnaissons à tous cette même valeur fondamentale et attachons-nous un peu
plus aux pauvres aux yeux du monde qui sont peut-être les plus riches en termes
de grâce et de sainteté, Dieu seul le sait.
Amen
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