« Nous
sommes perdus », combien de fois en regardant le journal télévisé ou en
entendant les informations d’ici ou de là bas avons-nous déjà eu cette petite
phrase, nous sommes perdus, le monde est fou, tout va à vau-l’eau. Qui plus
est, il est certain que pour nous qui gardons un œil sur ce qui se passe en
orient et plus particulièrement en terre sainte nous pourrions nous faire cette
petite réflexion. Et en réalité nous avons raison de nous la faire car de
nombreuses choses tournent mal et le monde en son évolution semble courir à sa
perte. Mais ce regard réaliste que nous posons sur les évènements ne doit pas
nous conduire à la désespérance ! Oh certes parce que nous savons que le
Christ est vainqueur et que nous recherchons le ciel dans l’amitié nourrit avec
le Sauveur mais aussi parce que nous ne pouvons pas sombrer dans la fatalité
car nous savons pouvoir compter sur la grâce, car nous savons que tout peut
changer, car nous savons que le Seigneur nous accompagne et nous aide à transformer
le monde, à sanctifier le monde par sa présence.
Et
l’ensemble du parcours que nous avons effectué cette année est un formidable
appel à l’espérance car nombreuses furent les persécutions, nombreux furent les
moments où la foi était en péril, où les chrétiens étaient martyrisés ; mais
au milieu de ces tourments Dieu a agi et la conversion de l’empereur Constantin
en est un signe des plus explicites établissant la paix pour les chrétiens.
Ainsi
nous ne sommes pas appelés à un angélisme qui chercherait à nier les errements
de notre temps, de notre société, nous ne sommes pas appelé à nous taire en
restant reclus, cachés à la face du monde mais nous sommes au contraire appeler
à demeurer fidèle au milieu de l’adversité, des difficultés, de la déchéance
mondaine. Fidèle au Christ et à la Foi de l’Eglise, œuvrant dans notre temps
comme de fidèles ouvriers consacrés à une cause unique celle de l’avènement du
Royaume.
Humainement,
la tâche semble immense et nous pourrions même penser qu’elle est impossible
mais notre regard doit être porté non par notre propre force bien illusoire
mais bien par la grâce toute puissante de Dieu qui agit à travers nous malgré
nos faiblesses et défaillances. Et pour vous tous, membre de l’ordre, vous
chevaliers et dames, cette exigence de l’espérance vous la portez en vos
engagements, cette exigence de la fidélité au Christ et à l’Eglise vous l’avez
embrassé solennellement. Mais vous, chevaliers & dames, comme moi, prêtre,
vous comme moi, nous sommes appelés à devenir pleinement ce que nous sommes
déjà en puissance dans une fidélité accrue au Seigneur Lui-même.
Alors
qu’importe que le monde soit balayé par les flots impétueux de la mécréance et
du refus de Dieu, qu’importe que notre société soit conduite sur des chemins
bien loin de l’évangile, notre rôle à nous est de tenir bon car le Seigneur
compte sur nous, car le Seigneur nous a confié cette mission et que nous
l’avons accepté en conscience.
En
cette eucharistie qui clôture notre année, demandons au Seigneur de nous aider
à demeurer fidèle même dans les plus petites choses, demandons Lui de nous
donner sa grâce afin que nous soyons pleinement ce que nous sommes dans la
sainteté de nos engagements, demandons Lui de chasser de nos cœurs tout
découragement et tout fatalisme et de nous établir dans la certitude de la
victoire éternelle que le Christ a acquis par le sang de sa croix. Sous la
bannière du Christ, gagnons le monde à la Foi au Christ Sauveur.
Amen.
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