Paroisses de La Bouilladisse – La Destrousse – Peypin – Belcodène

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jeudi 17 août 2017

23 Juillet - 16ème Dimanche du Temps Ordinaire

Il est vrai que l’image du champ de blé ondoyant à chaque brise n’appartient pas à nos paysages de Provence mais nous en avons tous une image en nos esprits. Et si le Seigneur use de cette image pour nous parler du Royaume de Dieu c’est bien pour nous signifier cette unité de la destinée humaine, tous nous sommes destinés au Royaume de Dieu, tous nous sommes appelés à nous laisser mouvoir par le souffle de l’Esprit Saint ondoyant au rythme divin. Mais cette image a été écornée par la venue de l’ivraie, par l’arrivée de cette mauvaise herbe qui n’est pas arrivé là par hasard mais qui a été semé par l’ennemi du Royaume, par le diable pour lui donner son nom.
Ce champ de blé entaché d’ivraie devient dès lors image de notre propre humanité, image de l’humanité en générale qui compte de bonnes et de mauvaise choses mais image également de chacune de nos personnes. En effet, nous le savons bien, nous avons en nous même une part de blé et une part d’ivraie, nous avons en nous même une part de bon et une part de mauvais. Et cela nous était déjà enseigné par le livre de la genèse car que l’on parle du fruit défendu désigné par le serpent, où que l’on parle de l’ivraie semée par l’adversaire, la réalité est la même, la réalité demeure celle que nous connaissons, créé totalement bon par Dieu l’homme est entaché par le péché.
Mais la parabole de ce dimanche va plus loin que le livre de la genèse. En effet, après que le péché soit entré dans le monde par le péché originel nous aurions pu penser que Dieu aurait fait table rase de ce qu’Il avait créé pour recréer une réalité plus parfaite, comme un artiste qui aurait raté son esquisse et jetterait sa toile au feu pour en démarrer une nouvelle. Nous aurions pu penser cela mais qu’importe notre pensée, la réalité nous enseigne que ce n’est pas ainsi que Dieu a agi. Dieu a maintenu cette création blessée par le péché, Dieu nous a maintenu nous tous dans l’être et l’existence malgré notre malice. Et si nous nous demandons pourquoi et bien la parabole nous en donne la réponse qui se trouve simplement dans le fait que Dieu n’a pas voulu sacrifier le bon et le bien même si celui-ci côtoyait le mal et le mauvais. Une expression quelque peu cavalière exprime cette réalité : on ne jette pas le bébé avec l’eau du bain. Ainsi Dieu laisse croître le blé et l’ivraie par crainte que le blé ne pâtisse de la suppression de l’ivraie et ce n’est qu’au terme de la croissance que le trie sera fait, le blé pour l’éternité et l’ivraie pour le feu. Ainsi, Dieu laisse grandir l’homme qui porte en lui-même une part de bon et une part de mauvais attendant la fin de sa vie pour procéder au même tri.
Et cela est un enseignement qu’il nous faut recevoir pour nous tous. En effet, tous nous aimerions arracher le mal de nos vies, nous aimerions demeurer telle de saintes icônes attachées au Seigneur sans faille et sans péché. Nous aimerions cela mais ce désir n’est que pure illusion pour notre vie d’ici bas. Car tout comme le champ de la parabole, nous devons côtoyer la malice de nos vies. Affirmer cela n’est pas de la résignation mais bien du réalisme qui invite justement au véritable combat qui consiste à favoriser le bien de nos vies, à favoriser la croissance du blé tout en essayant de diminuer celle de l’ivraie. Seule la mort nous délivrera de ce combat en chassant de nos êtres ce qui n’appartient pas au Bien. La malice nous accompagnera jusqu’à notre dernier souffle et même l’on dit que notre orgueil mourra quelques instants après nous.
Ainsi notre vie spirituelle ne consiste pas à ce que nous ne pouvons pas être à savoir immaculé, ce combat là est perdu d’avance, notre vie spirituelle consiste à favoriser le bien de nos vies tout en portant le poids de malice qui l’accompagne et c’est sur ce chemin que le bon Dieu nous accompagne. Dès lors, la perfection qu’il nous faut rechercher n’est pas une impeccabilité qui ne serait qu’illusion, la perfection réside dans le maximum de grâce, de force, de volonté, d’amour qui soutiennent la bonté de nos vies, qui soutiennent la part de Dieu en nous, qui rendent comptent de la présence de Dieu en nous. Nous ne serons jamais des anges mais nous sommes tous appelés à devenir des saints c'est-à-dire à nous attacher au maximum de nos capacités au Seigneur notre Dieu combattant jusqu’à notre dernier souffle les assauts du mal.
Le cardinal Journet exprimait cela en disant qu’en chaque personne humaine se trouve une frontière invisible séparant le bien et le mal, le bien appartenant à Dieu et à l’Eglise, le mal appartenant au diable et à ses pompes.
Ainsi en ce dimanche, rendons grâce au Seigneur pour le bien de nos vies, demandons pardon au Seigneur pour nos compromissions malicieuses, et implorons pour nous tous des flots de grâce afin que nous ayons la force de nous attacher toujours davantage au bien, de faire croître le bien de nos existences, que nous ayons la force de lutter avec clairvoyance contre la part obscure de nos êtres tout cela dans l’espérance certaine que seul le bien triomphera et entrera dans l’Eternité car seul le bien est à Dieu.

Amen.

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