L’évangile
de ce dimanche est un évangile un deux temps, un premier temps concernant la
sainte Eglise de Dieu, un second nous concernant nous tous, fidèles du
Seigneur.
En
effet, dans l’ensemble de la Tradition de l’Eglise, la barque balayée par les flots
a toujours été considérée comme étant la figure de l’Eglise en ce monde.
L’Eglise qui vogue à contre courant du temps, est frappé par les assauts de ce
temps qui, tout en la considérant lutte contre elle, contre son enseignement,
sa position, son identité même. Et il est vrai que cette image demeure toujours
actuelle, aujourd’hui encore, notre temps considère l’Eglise car elle n’évacue
pas son discours en le balayant du revers de la main, notre temps considère la
parole de l’Eglise comme étant malgré tout une Parole forte et une Parole ayant
du sens même si ce sens n’est pas celui du monde. Cependant, de par
l’antagonisme des enseignements, le temps cherche à décrédibiliser la Parole de
l’Eglise et pour cela tout est bon, que ce soit en amplifiant les errements de
certains membres de l’Eglise ou que ce soit en opposant un humanisme athée sans
fondement à la parole de l’Eglise fondée sur la Parole divine, tout est bon.
Mais ce que nous rappelle l’Evangile, ce que nous rappelle le Seigneur en ce
dimanche c’est bien que malgré les assauts dont l’Eglise est la proie, l’Eglise
ne doit pas céder à la crainte ni d’ailleurs céder à la compromission,
compromission du message évangélique pour se rapprocher des errements du temps,
l’Eglise ne doit pas céder à cela car elle n’est pas maîtresse de son être,
l’Eglise est l’Eglise du Christ et, dès lors, la présence du Christ chasse
toute crainte pour laisser place à la confiance et à la Foi, dès lors, la
Parole du Christ prend bien le pas sur tout discours humain. Et c’est bien cela
qu’il nous faut toujours garder à l’esprit, c’est que l’Eglise demeure attachée
à l’unique personne du Christ et c’est le Christ seul qui lui donne sa valeur,
son identité, son pouvoir. Ainsi qu’importe le reste, le Christ est tête de
l’Eglise qui est son corps, voilà l’essentiel.
Le
second temps de l’Evangile nous concerne nous tous et ce à travers la figure de
St Pierre. En effet, nous tous membre de l’unique Eglise du Christ nous
pourrions avoir cette tentation de demeurer strictement au sein de l’Eglise
dans une certaine ghettoïsation de la Foi, dans un certain sectarisme au sens
étymologique du terme. Restant entre nous, nous n’aurions que faire du reste du
monde auquel nous n’accorderions aucune considération. Ou pour reprendre
l’image de l’évangile, nous pourrions rester dans la barque sans égard pour ce
qui se passe à l’entour. Et bien, telle n’est pas la notre mission, telle n’est pas là le mouvement évangélique. En
effet, nous tous, tout comme St Pierre, nous sommes appelés à quitter notre
confort pour aller au-delà., au-delà des frontières de l’Eglise, pour aller
au-delà de notre petit microcosme si confortable. C’est d’ailleurs un des
messages clefs de notre Saint Père le Pape François, lui qui, sans cesse, nous
appelle à sortir, à aller à la rencontre de ceux qui sont à la marge, de ceux
qui nous sont différents. Et cela n’est pas confortable tout comme il ne doit
pas être confortable de marcher sur les eaux sans savoir nager comme c’était
très certainement le cas pour St Pierre, ce n’est pas confortable mais c’est
bien là que le Seigneur nous attend, c’est bien là que le Seigneur nous
appelle. Et cela ne signifie pas forcément qu’il nous faudrait aller bien loin,
car même dans notre entourage nous avons très certainement des gens qui
attendent en leur cœur d’être rejoint par le Seigneur Jésus et c’est à nous que
revient le rôle de permettre, de favoriser cette rencontre. Alors surtout, ne
cachons pas notre attachement au Seigneur Jésus et sans assommer les autres de
beaux discours témoignons de notre Foi par une Parole sûre et sereine et par un
témoignage véritablement évangélique, voilà notre devoir, notre mission.
Alors
en ce dimanche, demandons deux choses au Seigneur, la première, qu’Il favorise
en chacun de nous notre attachement à son Eglise malgré toutes les difficultés,
que l’Eglise demeure toujours en nos âmes notre sainte mère elle par qui nous
sommes tous nés à la Foi par la grâce du baptême, nous qui sommes nourris par elle dans la grâce des
autres sacrements. Puis demandons au Seigneur de nous aider à aller vers ceux
qui attendent notre témoignage de Foi, que la crainte soit chassée de nos cœurs
et de nos âmes et que nous puissions annoncer le Seigneur à temps et à
contretemps.
Amen.
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