En
ce deuxième dimanche de l’avent, il nous faut remarquer le soin que met St Luc
pour situer historiquement les prémices de la mission du Seigneur Jésus.
Tibère, Hérode et Ponce Pilate nous sont donnés comme des marqueurs historique,
nous rappelant si nécessaire que la naissance de Jésus appartient à l’histoire
de l’humanité, que la crèche elle-même appartient à ce passé commun de notre
monde, à cette Histoire avec un grand H. Et cela est bien entendu essentiel,
car nous ne sommes dès lors pas dans l’ordre de la légende mais bien dans
l’évènement, dans la réalité des faits qui se sont accomplis. Oh, il est
certain que tout ne dépend pas de cela, ou bien plutôt que ce qui est essentiel
pour chacun de nous ce n’est pas tant le moment qui a vu la venue dans la
chaire de Dieu Lui-même mais bien que ce moment fut décisif pour nous dans le
salut opéré qui transcende le temps et l’histoire. Oui, Dieu est né à un moment
donné mais Il a fait cela pour atteindre tous les hommes de tous les temps,
pour nous atteindre nous tous. Et nous pouvons garder comme en pensée que si
Dieu est venue c’est aussi pour nous, pour moi. Ce lien qui nous unit au
Seigneur était déjà présent dans la pensée divine.
Quoi
qu’il en soit, l’Evangile nous rappelle que si la venue du Seigneur est portée
par l’ensemble des prophètes de l’histoire d’Israël, cet avènement est préparé
d’une manière unique par St Jean-Baptiste, lui qui annonce quelques jours avant
le dévoilement de l’identité divine du Seigneur Jésus, lui qui annonce un
baptême de conversion pour la rémission des péchés. Le pardon des péchés, la
miséricorde, voilà bien deux thématiques essentielles pour chacun de nous
portée par cette finale existentielle qu’est celle de notre salut. Et en ce
dimanche, je me dois d’imiter St Jean-Baptiste en vous annonçant, en nous
annonçant que la miséricorde divine va nous être accessible d’une manière toute
particulière, que notre conversion est convoquée par cette même miséricorde.
Dans quelques heures maintenant va en effet s’ouvrir le jubilé de la
miséricorde voulu par notre St Père le Pape François qui permet en cela que le
monde soit inondé de la miséricorde divine. Mais qu’est ce que le Jubilé ?
Le jubilé est un temps donné fixé à environ une année où l’indulgence plénière
peut être acquise en passant ce que l’on appelle les portes saintes. Ces portes
saintes sont signes du Christ et de l’Eglise qui permettent notre accès au
monde de la grâce et de la présence divine. Mais qu’est ce que l’indulgence
plénière ? C’est un petit peu précis mais je tiens à vous l’expliciter.
Pour
comprendre cette doctrine et cette pratique de l’Église il faut voir que le péché a une double conséquence. Le péché grave nous prive de la communion avec Dieu, et par là il nous rend incapables de la vie éternelle, dont la privation s’appelle la " peine éternelle " du péché. D’autre part, tout péché, même véniel, entraîne un attachement malsain aux créatures, qui a besoin de purification, soit ici-bas, soit après la mort, dans l’état qu’on appelle Purgatoire. Cette purification libère de ce qu’on appelle la " peine temporelle " du péché. Ces deux peines ne doivent pas être conçues comme une espèce
de vengeance,
infligée par Dieu de l’extérieur, mais bien comme découlant de la nature même du péché. " L’indulgence est la rémission devant Dieu de la peine temporelle due pour les péchés dont la faute est déjà effacée, rémission que le fidèle bien disposé obtient à certaines conditions déterminées, par l’action de l’Église, laquelle, en tant que dispensatrice de la
rédemption, distribue et applique par son autorité le trésor des satisfactions du Christ et des saints " Pendant le jubilé, l’indulgence est
plénière en ce sens qu’elle libère totalement de la peine temporelle dû au
péché.
D’une manière plus concise, le péché
mortel conduit en enfer qui est une peine éternelle, les péchés mortels ou
véniels induisent un attachement désordonné à d’autres choses que Dieu,
attachement qui conduit au purgatoire qui est une peine temporelle. La
confession sacramentelle permet le rachat de la peine éternelle, l’indulgence
plénière permet le rachat de la peine temporelle.
C’est donc
une grâce immense qui nous est proposé durant le jubilé. Cette indulgence
plénière est accessible aux conditions suivantes : passer une porte
sainte, se confesser dans les 8 jours avant ou après le passage de la porte
sainte, offrir un credo un pater et un ave aux intentions du souverain pontife.
En entendant cela, nous pourrions penser que c’est plutôt de l’ordre de la
recette de cuisine que de la grâce dispenser alors qu’en réalité passer la
porte sainte signifie se déplacer physiquement en vue d’un mouvement de
conversion intérieur, signifie retrouver notre état de pèlerin en quête du
Royaume céleste ; recevoir le sacrement de la confession c’est, nous le
savons, retrouver par grâce l’amitié pleine et entière avec Dieu ; prier
aux intentions du Pape c’est reconnaître que toutes ces grâces sont fruits de
l’Eglise dans la communion des saints qu’elle est.
Ainsi,
mardi prochain, fête de l’immaculée conception, le Pape François ouvrira
solennellement la porte sainte à St Pierre de Rome, Dimanche prochain, notre
archevêque ouvrira la porte sainte en notre cathédrale de Marseille, et,
rassurons-nous, juste à côté d’ici, à St Jean de Garguier une porte sainte sera
également ouverte. Alors surtout, profitons de cette grâce qui nous est faite,
allons chercher l’indulgence pour nous même et surtout rappelons-nous que nous
pouvons l’obtenir également pour d’autres en l’appliquant intérieurement à
telle ou telle personne.
Dieu nous
propose se grâce alors n’hésitons pas, courant au devant de Lui qui nous tend
les bras et nous ouvre son cœur.
Amen.
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