Ça
y est, l’avent est là, ce temps qui va nous conduire jusqu’au saint jour de
Noël, jusqu’à la célébration de la venue dans la chair de Notre Seigneur et
Sauveur Jésus Christ. Et je serai tenté de dire déjà, une année tire à sa fin,
une autre se prépare à l’horizon. Comme le temps passe vite ! Oh je ne
suis pas bien vieux et l’on me dit que le temps s’accélère encore avec les
années qui passent… Le temps, il nous faudrait le considérer dans ce qu’il a de
fuyant, dans cet instant présent qui ne cesse de renaître dans un
renouvellement perpétuel, le présent est une idée cernée entre deux réalités
que sont le passé et le futur. Le passé sur lequel nous n’avons plus de prises,
qui est inscrit dans le marbre, que l’on ne peut plus changer, ce qui fait que
le passé ne peut-être regretté car ces regrets sont de toute manière
infructueux, inutiles. Ce passé qu’il nous faut assumer car c‘est bien notre
passé qui nous éduque afin de ne pas commettre les mêmes erreurs qu’hier, afin
de soutenir les efforts consentis hier. Et puis il y’a le futur, ce futur fait
de prévision, porté par nos désirs d’accomplissements mais en même temps plongé
dans une incertitude telle que nos plans semblent bien dérisoire face à la
réalité des évènements qui s’imposeront à nous. Quelle erreur que de croire que
nous sommes les capitaines de nos vies car nos vies sont portés par les
évènements du monde, car notre prise demeure plus que limités sur tout ce qui
va se passer. Oh nous ne sommes pas non plus des spectateurs indolents qui subiraient
leurs existences dans un marasme ennuyeux. Reconnaissons simplement que nous
tâchons de faire de notre mieux dans l’existence que l’on reçoit de l’histoire.
Entre un passé figé et un futur imprévisible seul le présent nous est donné
pour agir, pour orienter notre existence, pour assumer la vie. Mais dans ces
propos d’un raisonnement humain une question doit jaillir : et le Seigneur
dans tout cela ? Et bien ce qui est merveilleux c’est que le Seigneur
demeure présent dans ce mouvement continuel du temps, dans cette écriture
constante de notre histoire personnelle. Quant au passé, le Seigneur demeure
celui qui soutient et guérit les évènements douloureux de celui-ci, Il est
celui qui resplendit dans les évènements heureux qui se sont écoulés. Quant au
futur, le Seigneur nous assure de notre victoire qu’il a scellé dans le bois de
la croix, Il nous assure que nous sommes appelés à recevoir cette victoire de
ses mains à Lui. Et quant au présent, le Seigneur est bien Celui qui demeure à
l’intime de nos âmes fortifiant notre volonté à vivre de sa vie, attisant notre
désir de Lui être uni dans l’éternité. Sans le Seigneur, l’existence semble
désarticulée, semble même cruelle et dramatique car subie sans élan.
Rendons-nous compte que nous avons cette grâce de regarder l’existence dans la
réalité de ce qu’elle est c'est-à-dire originée en Dieu et destinée à Dieu. Le
bon Dieu nous révèle un passé qui nous importe car ce passé qu’Il nous révèle
est celui de Sa victoire à Lui, de Sa présence éternelle à nos côtés, Il nous
invite à ce futur qu’Il est Lui-même, à ce futur qui est uni la béatitude éternelle. Voilà le passé et le
futur qui doivent nous importer. Il nous faut prendre de
la hauteur, il nous faut considérer l’existence non pas du point de vue de
notre humanité plaqué au sol des mondanités, il nous faut considérer
l’existence du point de vue de l’éternité, du point de vue de l’Eternel
Lui-même. C’est ce changement de référentiel qui nous permet de féconder notre
présent en le fondant sur le Seigneur Lui-même, ancrée dans la certitude de sa
victoire, de sa présence, de son amour, porté par le désir du ciel.
Et
c’est bien ce que nous rappellent les textes de la liturgie de ce dimanche, le
psaume nous l’affirme, le Seigneur est le Dieu qui nous sauve, et le prophète
Jérémie désigne le bon Dieu en son incarnation comme étant ce germe de justice
en vue du salut. Redisons le à nos âmes, embrasons nos cœurs de cette
certitude, la victoire est à Dieu ! Mais cette victoire à laquelle nous
sommes invités comme permettant notre accès à l’éternelle béatitude, il nous
faut la désirer, il nous faut la rechercher ô non pas pour avoir le simple
plaisir d’être victorieux mais pour avoir la joie immense d’être unie au
Seigneur dans l’éternité car c’est Dieu et Dieu seul que nous devons désirer.
Et ce chemin d’union à Dieu dans l’éternité se parcourt chaque jour dans
l’instant présent qui doit être habité par notre attention à Dieu. Oui il nous
faut veiller, oui il nous faut prier sans cesse car notre éternité en dépend,
car notre destinée éternelle se construit aujourd’hui, dans le présent, dans le
désir ardent qui doit être le nôtre.
Alors
ne cherchons pas comment vivre ce temps de l’Avent autrement qu’en permettant
au Seigneur d’habiter notre présent, d’habiter notre quotidien. Que notre
présent soit un constant accueil de la présence divine éclairée par une vie de
prière, transformé par une charité active, une espérance lumineuse et une foi
ardente. Le présent nous appartient alors remettons le toujours au Seigneur car
c’est bien Lui qui pourra le transformer, le transfigurer, l’habiter.
Amen.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire