« Que
devons-nous faire ? » cette interrogation des foules que nous révèle
l’évangile de ce Dimanche nous pouvons tout à fait la faire nôtre et nous
adressant au Seigneur nous pouvons Lui demander : « Que devons-nous
faire Seigneur pour demeurer auprès de Toi en cette vie ? Que devons-nous
faire Seigneur pour entrer dans la béatitude éternelle ? ». Notons
tout d’abord que cette question marque une obligation, un devoir qui serait
nécessaire. Nous ne sommes pas dans l’ordre de la possibilité mais bien dans l’ordre
de la nécessité. Qu’est ce que nous devons
faire ? Et dans un même temps, cette question est extrêmement pratique,
elle appelle une réponse qui conduise à une action, à un agir. Qu’est ce qu’il
est nécessaire que nous fassions ?
Cette
question si essentielle car mettant en jeu notre avenir éternel, cette question
a reçu une réponse par l’ensemble de la vie du Seigneur Jésus qui nous demande
de prier sans cesse, de demeurer en son amitié, de vivre de sa vie et de sa présence agissante. Mais si nous
connaissons le chemin, il nous faut reconnaître que nous avons bien du mal à le
suivre, nous avons bien du mal à demeurer dans cet état de perfection auquel le
Seigneur nous appelle. Mais malgré ces difficultés, St Paul nous invite à demeurer
toujours dans la joie, à demeurer dans cette joie qui n’est pas le fruit des
évènements heureux de nos vies mais qui s’enracine dans la proximité de Dieu,
dans l’amour infini de Dieu dont nous sommes appelés à être comblé. Ainsi,
paradoxalement, malgré nos difficultés à suivre le chemin de la radicalité
évangélique, c’est la joie qui doit demeurer en chacun de nous non que notre
éloignement du Seigneur ne soit pas important mais bien parce que nous savons
que nos difficultés sont la cible de la miséricorde infinie du Seigneur. Dieu
nous rejoint malgré nos écarts, Dieu nous aime malgré nos péchés, Dieu désire
nous faire miséricorde malgré notre faiblesse. Cette joie de l’amour
inconditionnel du Seigneur est bien chanté par le prophète Sophonie : « Réjouis-toi,
de tout ton cœur bondis de joie, […] Le Seigneur a levé les sentences qui
pesaient sur toi ». La miséricorde du Seigneur est source de notre joie,
cette miséricorde infinie fruit de l’Amour qu’est Dieu en Lui-même. Il nous
faut donc demeurer dans la joie même en allant rechercher la miséricorde que le
Seigneur nous offre dans le sacrement de la confession. Car ne nous leurrons
pas, la miséricorde divine, le Seigneur a voulu qu’elle nous soit prodiguée par
ce sacrement comme Il l’annonçait à ses apôtres : « Tout homme
à qui vous remettrez
ses péchés, ils lui seront remis ; tout homme
à qui vous maintiendrez ses péchés, ils lui seront
maintenus ». Dès lors voici le chemin qui doit être le nôtre :
la source de notre joie c’est la miséricorde de Dieu qui nous est communiquée
par le sacrement de la confession qui nous rétabli également dans une pleine
communion avec Dieu. Ô je connais bien les craintes face aux sacrements de la
confession :
Tout d’abord, il y’a ceux qui considèrent qu’ils
n’ont pas de péché, qu’ils n’ont rien à se faire pardonner… A ceux-là, St Jean
affirme : « Si nous disons que nous n'avons pas de péché, nous nous
séduisons nous-mêmes, et la vérité n'est point en nous ». Il ne s’agit pas
là de sombrer dans une accusation écrasante mais de nous permettre de prendre
conscience que nous avons tous à progresser sur le chemin de la perfection, sur
le chemin de la charité envers nous-mêmes, envers tous, envers Dieu Lui-même.
En définitive, dire que l’on n’a pas de péché c’est dire que le sacrifice du
Christ ne sert à rien puisque le Seigneur a subi tout cela pour nous racheter
de ce péché qui nous éloigne de Dieu.
Ensuite il y’a ceux qui considèrent qu’ils sont trop
misérables pour recevoir la miséricorde du Seigneur, qu’ils sont indignes du
pardon de Dieu. A ceux là, St Paul affirme : « là où le péché a
abondé, la grâce a surabondé ». Le Seigneur est à la recherche de
chacun d’entre nous et rien ne peut être un frein à la miséricorde du Seigneur
sauf notre propre refus de la recevoir. Dieu nous invite au pardon par le
sacrement de la confession, il nous revient à nous d’accepter ou de refuser
cette invitation.
Et puis enfin il y’a ceux qui considèrent que la
confession est inutile parce qu’ils disent toujours la même chose. Et bien pour
ceux-là j’aime bien la petite image de la poussière. Cad que nous faisons le
ménage chez nous même si nous savons qu’il nous faudra recommencer plus tard,
inlassablement nous tâchons de garder nos maisons propres et même si c’est la
même poussière qui revient c’est le même coup de chiffon qui en viendra à bout…
Même si nous avons toujours la même chose à présenter à la miséricorde du
Seigneur cela n’est pas inutile car cela nous donne de garder nos âmes
accueillantes à la présence divine et à son action.
Et puis nous sommes dans ce temps de l’avent, en ce
dimanche de la joie qui explique la couleur de ma chasuble en ce dimanche, ce
dimanche de la joie qui précède pour nous le temps qui nous est proposé pour
vivre de la miséricorde du Seigneur dans le sacrement de la confession lors de
la célébration pénitentielle. Nous avons tous commencé à apprêter nos maisons,
les cadeaux sont peut-être déjà au fond du placard, les menus déjà établi mais
ne passons pas à côté de l’essentiel, préparons nos âmes à recevoir la visite du
Seigneur en la sainte nuit de Noël, ne permettons pas que le Seigneur soit
obligé de renoncer à venir nous visiter en laissant nos âmes encombrées de
toute autre chose que de Lui. N’ayons pas peur et courrons recevoir le
sacrement de la confession pour vivre saintement la fête de Noël qui approche
afin que le Seigneur puisse vraiment s’établir en nos âmes, en nos vies.
Amen.
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