Paroisses de La Bouilladisse – La Destrousse – Peypin – Belcodène

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mardi 29 décembre 2015

24 décembre - 17h Messe des Familles

En ce soir de Noël, laissez-moi vous raconter cette histoire qui a traversé les temps.
Simon était un commerçant de Bethléem, il était vendeur d’huile, de cette huile qui était utilisée pour les lampes. Tous les soirs Simon aimait se promener avant d’aller se coucher.
La nuit était déjà tombée mais ce soir Simon tenait à faire sa promenade quotidienne. Il prit sa cape et emprunta le chemin habituel. Quittant le village et s’aventurant un peu dans la campagne, il aimait ce moment qui lui permettait de réfléchir. Et ce soir, il réfléchissait à ses difficultés dans son commerce, à ses parents qui prenaient de l’âge, il réfléchissait aux difficultés qu’il avait avec Matthieu son ami d’enfance. Ses pieds connaissaient le chemin et Simon ne levait que rarement la tête pour savoir où il en était de son petit parcours. Mais tout d’un coup, le silence se fît. Un silence intense qui n’était pas celui de la nuit toujours troublé par le souffle du vent, le bruissement des herbes folles où le hululement des chouettes. D’un seul coup plus rien. Instinctivement Simon s’arrêta. Il regarda autour de lui mais rien ne bougeait, tout semblait s’être arrêté. Il distingua au loin un peu de lumière dans une sorte de cabane au milieu d’un champ. La lumière était le seul mouvement quand d’un seul coup, un cri résonna, un cri étonnant, troublant. Un cri ou bien plutôt des pleurs, oui c’était bien des pleurs, des pleurs d’enfant, d’un bébé. Simon fut saisi par ces pleurs au plus profond de lui mais il n’en éprouva ni crainte ni énervement, ces pleurs résonnaient en lui comme la plus douce des musiques. Simon décida de s’approcher mais il était comme attiré par cette bicoque. Il atteint rapidement la petit fenêtre de côté et ne résista pas, il regarda par la fenêtre et découvrit un scène qui se grava en son esprit. Un couple était là saisi dans la contemplation du nouveau-né qui déjà leur souriait paisiblement. Simon se prit à sourire, touché par cette scène. Mais d’un seul coup, ses yeux rencontrèrent ceux du nourrisson. Et là le temps s’arrêta de nouveau et Simon ne put que ressentir une chaleur intense en sa poitrine. Simon fut envahie par un amour infini, en cet instant il se savait aimé, aimé à la folie d’un amour incroyable, d’un amour infini. Une douce musique se fit entendre dans le lointain jusqu’à devenir intense, Simon pensait que cela venait de lui mais l’enfant quitta son regard pour le diriger vers le ciel. Simon fit de même et il vit une multitude d’ange virevolter au-dessus du toit de chaume et leur chant se précisa dans un Gloire à Dieu qui emplissait la campagne. Simon ne pouvait bouger, saisit par ce spectacle il le contemplait sans bruit ni mouvement. Puis il vit arriver des bergers, arrivant comme en procession jusqu’à cette pauvre maison. Les bergers n’avaient d’yeux que pour l’enfant qui posa sur chacun d’eux son regard. Après un long moment, après que les anges eurent regagné les cieux, les bergers eux-mêmes s’en retournèrent vers leurs pâturages, l’enfant venait de s’endormir entre les bras de sa mère. Simon lui-même sentit qu’il fallait poursuivre la route, sans bruit il s’éloigna et regagna sa maison. Assis chez lui, Simon se sentait heureux, oh bien sûr il savait qu’il avait toujours les mêmes ennuis dans son commerce, que ses parents continuaient à vieillir et que son ami Matthieu était toujours aussi difficile mais tout cela était secondaire car ce qu’il avait découvert dans les yeux de ce nourrisson ce soir c’était un amour intense. « Je suis aimé de Dieu », voilà les mots qu’il ne cessait de se répéter un sourire béat imprimé sur la figure. La nuit finalement l’emporta dans un sommeil heureux et Simon depuis ce soir-là changea car il voulait aimer en retour celui qui l’aimait d’un amour intense, car il voulait aimer Dieu qui l’aimait d’un amour infini.
Cette petite histoire, c’est ce soir qu’elle peut arriver pour chacun de nous. Tout comme Simon nous avons quitté la chaleur de nos maisons, enfilé nos blousons pour affronter le froid. Nous avons tous franchi la première étape. Nous sommes venu en cette église oh bien sûr porté par la joie de Noël nous tâchons d’enfouir nos soucis au plus profond de nos cœurs au moins le temps de cette soirée que nous voulons tous exceptionnelle, joyeuse, différente. Mais nous savons que la réalité nous rattrapera et que ce soit demain ou après-demain la vie reprendra ses droits et nous rappeler à la réalité. Difficultés professionnelles, familiales, amicales, tout cela reprendra sa place. Mais ce soir tout peut changer. Laissons-nous tous attirer par le silence de cette nuit, attachons nous à ce silence en nos âmes en nos cœurs pour entendre résonner le cri de l’avènement du Seigneur. Approchons nous de la fenêtre de nos cœurs pour contempler Celui qui est né ce soir. Dieu est là. Aucune menace en Lui, aucune colère ni ressentiment, Dieu est là en un nourrisson impuissant. Dieu est là et Il cherche notre regard, Il l’appelle alors surtout en cette nuit ne détournons pas le regard, dans le silence de nos âmes laissons-nous regarder par le Seigneur et regardons le Seigneur, découvrons nous aussi à quel point nous sommes aimés de Dieu, aimés par Dieu qui nous rejoint en notre humanité en se faisant nourrisson, aimés par Dieu qui se remet tout entier entre nos mains comme ces nouveau-nés si fragiles. Si nous faisons cet effort de croiser le regard du bon Dieu alors oui nous regagnerons nos maisons, oui nous les regagnerons avec nos difficultés nos soucis mais rien ne sera comme avant parce que nous saurons que ce soir c’est l’amour infini de Dieu qui est venu jusqu’à nous, parce que nous saurons que nous sommes aimés de Dieu oh non pas comme une simple idée si générale qu’elle en perd de son intensité. Non, ce soir la découverte c’est que je suis aimé à la folie par le bon Dieu qui vient jusqu’à moi, c’est que tu es aimé à la folie par le bon Dieu qui vient jusqu’à toi, toi personnellement, tu es aimé de Dieu. Voilà le cadeau que le bon Dieu désire nous faire en cette sainte nuit de Noël, alors acceptons ce cadeau et laissons-nous saisir par l’amour de Dieu.

Amen.

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