Après
l’évènement de la multiplication des pains que nous a rappelé l’évangile de
Dimanche dernier, le Seigneur Jésus enseigne cette foule qu’Il a nourri en l’invitant
à chercher non pas ce qui appartient au domaine temporel mais bien ce qui
appartient déjà à l’éternité : « Travaillez non pas pour la
nourriture qui se perd, mais pour la nourriture qui demeure jusque dans la vie
éternelle ».
Or
il nous faut peut être remarqué combien, d’une manière habituelle, nous nous
soucions bien plus de la nourriture qui se perd que de la nourriture qui
demeure, c'est-à-dire que nous nous soucions bien plus des choses périssables
de nos vies que de la vie de nos âmes, nous nous soucions bien plus de notre
temporalité que de notre propre éternité.
La
première lecture en est un exemple criant. Le peuple d’Israël préfère être un
peuple d’esclaves repus plutôt que le peuple libéré et conduit par le Seigneur.
Et si cet épisode appartient à l’histoire, posons-nous intérieurement une
simple question : qu’est ce qui est véritablement important en ma
vie ? Qu’est ce qui est véritablement important en ma vie ?
Si
nous venions à nous poser cette question lors d’un micro trottoir bon nombre énumèrerait
la fameuse liste de : la famille, la santé, les amis… Combien, parmi ceux
interroger, combien désignerait spontanément l’éternité, la vie divine, la
grâce, la béatitude éternelle ?
Oh
bien entendu il ne nous faut pas opposer ces deux réalités temporelles et
éternelles car on peut tout à fait considérer comme important et la famille et
l’éternité, et la santé et la vie de la grâce en nos âmes, et les amis et la
béatitude éternelle mais si tout cela est important doit demeurer premier notre
lien avec le Seigneur, doit demeurer premier cette union à Dieu qui nous
permets en elle-même de nous situer d’une manière juste et sainte dans la vie
de famille, dans les relations amicales et même dans la considération de la
santé du corps. Il nous faut nous soucier d’abord de notre union à Dieu,
mettons Dieu à la première place en chacune de nos vies, Dieu doit être le
premier servi.
Et
cette option fondamentale en faveur du bon Dieu ne peut pas être le fruit d’une
simple réflexion rationnelle, d’une idée. Car bien sûr, rationnellement, avec
un brin de logique l’éternel est préférable à l’éphémère mais la logique ce
n’est pas cela qui conduit toute une vie.
Viser
l’éternité, mettre le Seigneur à la première place cela n’est possible que si
nous reconnaissons le Seigneur dans la plénitude de son identité et de son
action divine, cela n’est possible que si nous reconnaissons les œuvres divines
en chacune de nos vies, cela n’est possible que si nous reconnaissons l’Amour
premier qu’est Dieu Lui-même. L’Amour est le moteur de l’existence, L’Amour
éternel qu’est Dieu est moteur de la vie éternelle en chacun de nous.
Or,
nous le savons l’amour ne se démontre pas, il ne s’apprécie pas dans l’ordre
matériel, l’amour demeure fruit d’une rencontre et l’amour divin Lui-même est
fruit de la rencontre avec le Seigneur. L’Amour divin qui porte notre Foi n’est
pas un concept ou bien une option intellectuelle, la Foi se fonde sur notre
rencontre personnelle avec le Seigneur Jésus, rencontre entretenue dans une vie
spirituelle alliant amour et fidélité. Et cette rencontre n’est pas réservé à quelques-uns,
elle n’est pas réservé à quelques élus que seraient les saints du ciel. La
rencontre du Seigneur est possible pour tous car le Seigneur est en quête de
chacun des membres de notre humanité mais les membres de notre humanité ne sont
pas tous en quête du Seigneur. Le Seigneur se laisse trouver par l’âme qui le
cherche, le Seigneur se laisse rencontrer par la personne qui le désire
véritablement.
Ainsi,
si nous voulons mettre le Seigneur à la première place en chacune de nos vies,
si nous voulons vivre de l’amour divin, si nous choisissons dès à présent
l’éternité il nous revient à chacun de favoriser cette rencontre quotidienne
avec le bon Dieu, de favoriser la présence de Dieu en nos âmes et donc en nos
vies. Comment ? Et bien cela ne peut se faire qu’en laissant une place
réelle à l’intériorité, à la prière, au cœur à cœur avec le Seigneur.
Or
nous avons de la chance car la période estivale est souvent le moment le plus
propice pour prendre du temps mais il nous faut nous rappeler que la vie
spirituelle ne nous est pas donnée ni acquise mais qu’elle s’établit dans la
fidélité du temps qui lui est consacrée. Si nous voulons rencontrer le bon Dieu
il faut prendre le temps pour cela, il faut prendre le temps pour Dieu, il faut
que dans nos emplois du temps le bon Dieu soit, là aussi, le premier
servi !
Alors
en ce dimanche au cœur de notre été demandons au Seigneur de nous établir
fermement dans la recherche de sa présence, qu’Il nous donne de considérer
comme première et essentielle notre relation avec Lui afin que nous vivions
chaque instant en sa présence, afin que nous puissions œuvrer dans le monde
avec Lui, afin que nous puissions tous être des ferments d’éternité, des
ferments de la présence de Dieu en notre temps qui passe.
Amen.
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