« Malheur
à moi si je n’annonçais pas l’Evangile » tel est le cri de St Paul en sa
lettre aux Corinthiens, « Malheur à moi si je n’annonçais pas
l’Evangile ». Mais d’où vient ce malheur évoqué par St Paul, d’où vient ce
malheur fruit de l’absence d’annonce de l’Evangile ? Serait-ce Dieu qui
châtierait telle la malédiction des pharaons ? Serait-ce Dieu qui
fustigerait St Paul en le condamnant au malheur ? Nous ne pouvons le
croire mais alors d’où provient ce malheur ?
Le
malheur proviendrait de l’absence d’annonce elle-même car si l’Evangile est
reçu dans sa plénitude, si la bonté, la grandeur, le mystère portée par
l’Evangile est reçu dans sa plénitude dès lors il n’y a pas d’autres choix que
d’en devenir un porte-parole, dès lors il n’y a pas d’autres choix que d’en
devenir un missionnaire. Et c’est une question qu’il nous faut nous poser en ce
dimanche, est-ce que l’Evangile que nous connaissons, est-ce que la Foi que
nous portons est assez brulante pour que nous n’ayons pas d’autres choix que de
vouloir en rayonner, que de vouloir convier le plus grand nombre à sa
connaissance ? Ou bien encore, nous pouvons nous redemander ce qui fait la
grandeur de l’Evangile ?
Est-ce
que ces pages d’Evangile sont plus qu’un simple reportage d’antan, plus qu’une
simple histoire racontant la vie d’une personne illustre et la création d’une
communauté de fidèles ? Avec moi vous répondriez j’en suis certain que
l’Evangile est plus que cela, que l’Evangile est certes un reportage, une
histoire mais qu’elle est surtout la Parole de Dieu, qu’elle nous rapporte le
mystère de Dieu Lui-même, qu’elle nous enseigne nos origines, notre rédemption,
notre salut, qu’elle nous guide vers le ciel en orientant notre vie vers le
bien. Et par-delà toute cette connaissance essentielle, l’Evangile nous révèle
surtout l’infini amour de Dieu pour chacun de nous. Et c’est tout ceci qui doit
nous pousser à annoncer, à répandre ce fabuleux mystère, ce fabuleux
enseignement de l’Evangile car comment pourrions-nous rester muet face à
quelqu’un qui ne connaît pas l’amour dont il est aimé, comment pourrions-nous
rester muet face à quelqu’un qui ne vit pas de cet amour, de ce salut, de cette
amitié avec le Seigneur. En refusant cette joie à certains de nos contemporains
nous serions semblables à des bourreaux qui laisseraient leurs victimes dans
l’asservissement du monde, dans l’asservissement de la mondanité, de la vacuité
du temps et des plaisirs. Et c’est bien là que se trouverait notre malheur,
c’est là que se trouve le malheur de ne pas annoncer l’Evangile. On ne peut
garder une bonne nouvelle pour soi lorsque tous sont appelés à participer à la
joie de cette nouvelle. Il nous faut donc redécouvrir la grandeur de
l’Evangile, sa bonté inhérente, sa grandeur infini, son amour éternel.
Oh
bien sûr, ce n’est pas parce que nous annoncerons avec zèle que tous ceux que
nous croiserons se convertiront au Seigneur car tous auront le choix de suivre
le Seigneur ou de ne pas le suivre mais il faut laisser au monde la possibilité
de choisir, la liberté de choisir et quand bien même l’annonce de toute une vie
n’aboutirait qu’à la conversion d’une seule âme que cette vie serait réussie.
Alors en ce dimanche, en cette eucharistie, demandons au Seigneur qu’il nous
permette de grandir dans la connaissance amoureuse de l’Evangile, qu’Il nous
permette d’approfondir le trésor que constitue la Parole de Dieu et qu’Il nous
guide sur les chemins de l’annonce de l’Evangile au monde d’aujourd’hui car
oui, malheur à nous si nous n’annonçons pas l’Evangile car nous n’aurions pas
découvert son inestimable valeur, et bonheur à nous si nous conduisons une âme
à découvrir la bonté de Dieu.
Amen.
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