C’est à
l’exultation que nous invitent les lectures de ce Dimanche, exultation de
l’annonce du messie portée par Zacharie, exultation quant à la bonté de Dieu
chantée par le psalmiste, exultation quant à l’action de l’Esprit Saint en nos
vies et dans le monde et exultation quant à la révélation de l’identité divine
portée par le Christ qui est doux et humble de cœur.
L’exultation,
c’est peut-être un mouvement intérieur qui nous est quelque peu étranger à nous
modernes qui sommes assaillis par tant de choses graves relayées par les
médias ; meurtres et attentats font partis de notre quotidien télévisuel,
nous qui sommes perclus d’inquiétudes quant à l’avenir pour nous même ou pour
les générations futurs. A regarder le monde tel qu’il nous l’est présenté notre
espérance a parfois bien du mal à briller et à éclairer nos existences. La
morosité ambiante tend à nous emporter dans son flot ténébreux.
O combien
nous gagnerions à lever notre regard, à transpercer les cieux pour y voir se
révéler la grandeur et la bonté de Dieu. Ce mouvement d’élévation ne serait pas
une fuite de la réalité que nous devons affronter mais il permettrait de
considérer l’ensemble de la réalité qui ne se réduit pas à ce que nous voyons
et savons d’une manière immédiate. La réalité du monde englobe l’éternité ou
bien plutôt, l’éternité englobe notre temporalité. Et c’est bien à ce
changement de regard que nous invite l’ensemble de la vie du Seigneur Jésus qui
est venu nous révéler cette éternité, qui est venu se révéler à nous en nous donnant
accès à l’être même de Dieu. Dieu demeure celui sur qui nous pouvons nous
appuyer, Il demeure Celui à partir duquel nous pouvons poser un regard vrai sur
le monde et sur nous-même. C’est plongé dans le regard même de Dieu que Ste
Thérèse de Lisieux pria pour la conversion d’Henri Pranzini avant qu’il soit
guillotiné pour un triple meurtre, c’est plongé dans le regard de Dieu que la
Bienheureuse Mère Marie de Jésus à quelques kilomètres d’ici à la Serviane
demanda miséricorde pour celui qui venait de la poignarder mortellement, c’est
plongé dans le regard de Dieu que St Maximilien Marie Kolbe pris la place d’un
père de famille condamné à mort dans un camp de concentration. Ce ne sont pas
des actes de folies qu’ont posé ces saints mais des actes empreint d’un
réalisme complet tourné vers l’éternité, des actes empreint d’une foi vive qui
considère le monde comme une étape et l’éternité comme le but.
A leurs
images, il ne nous faut pas nous laisser clouer au sol par le marasme
contemporain, il nous faut prendre de la
hauteur, considérer le monde depuis le ciel, travailler dans le monde avec les
secours du ciel, affronter le quotidien porter par le ciel. Prenons notre envol
et dès lors l’exultation nous emportera nous aussi non pas que nous ignorerons
les difficultés mais nous les recevrons porté par la bonté et la douceur du
cœur de Dieu.
Amen.
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