Cette
page d’évangile est un beau symbole de notre humanité car à travers ces lignes
se manifestent tous les positionnements humains tout à fait actuels.
Et
en ce jour de l’épiphanie considérons bien entendu ces mages venus d’orient,
ces mages qui sont à la recherche de la vérité et leur recherche n’est pas une
recherche confortable qu’ils mèneraient tranquillement dans leurs salons, leur
recherche n’est pas une recherche faite en dilettante, bien au contraire, leur
recherche va les pousser à abandonner leurs quotidiens et leurs conforts et à
entreprendre un voyage somme toute incertain, guidé par une étoile ils sont
partis sans savoir où ? Ce qui les conduit c’est cette recherche
existentielle de la vérité. Et nous le savons, ils vont découvrir la vérité, la
vérité présente en ce nouveau né. La vérité, le plus grand trésor de
l’existence humaine n’est pas présenté dans un cadre majestueux, entourés de
serviteurs et couronné d’or, non la vérité est là simplement, au milieu de la
paille et des bêtes de somme. Et les mages ne s’y trompent pas, ils vont
honorer La vérité, ils vont honorer le Seigneur Jésus offrant l’or signe de la
royauté du Seigneur, l’encens signe de sa divinité et la myrrhe signe de
l’éternité. Et dès lors les mages sont signes de toute cette humanité qui est
en quête de La Vérité, qui est en quête de Dieu, ils sont signes de tous les
hommes et femmes de bonnes volontés qui porte en leur vies cette recherche du
Christ qu’ils ne connaissent pas encore mais qu’ils cherchent à rencontrer en
se laissant guider par Dieu et non par leurs opinions. Et ce que les mages nous
enseignent c’est bien que celui qui cherche, trouve ; celui qui cherche
Dieu véritablement, de tout son cœur, de toute son âme, trouvera le Christ qui
l’accueillera même si cette rencontre se fera après un long voyage, un long
périple qui peut parfois durer toute une vie.
Face
à ces mages, face à ces hommes de bonne volonté se dresse la figure d’Hérode.
Hérode, homme de richesses et de pouvoirs qui ne désire pas honorer Dieu mais
qui au contraire considère Dieu comme son rival, Hérode considère Dieu comme
porteur de cette capacité de le renverser, de lui reprendre pouvoir et richesse.
Hérode ne cherche pas la vérité, il cherche simplement à poursuivre sa vie
comme il l’entend, laissant le temps s’écouler dans ce quotidien qui le
satisfait, dans ce quotidien où Dieu a été chassé. Hérode est signe de cette
humanité qui se laisse vivre et qui écarte de sa vie toute question
existentielle, cette humanité qui vit simplement avec quelques projets, dans la
recherche du confort, de l’autonomie, du plaisir, cette humanité qui a chassé
Dieu de son paysage tout comme elle a chassé la mort qui conclura cette vie
faite de désespérance, cette mort qui engloutira une vie de vanité. Et pourtant
cette humanité a la folle impression d’avoir gagné contre Dieu dont elle nie
l’existence de toutes ses forces, sans Dieu elle se sent maîtresse d’elle-même,
maîtresse de sa vie, de ses choix, de son existence, de son avenir. Arrivera le
temps où la mort essaiera de rappeler à cette humanité son inanité tentant par
son pouvoir implacable d’attirer cette humanité à se tourner vers Dieu,
qu’importe que cela soit porté par son dernier souffle… car Dieu attendra
jusque là et l’enfant Jésus essaiera de les attirer jusqu’auprès de Lui.
Face
à ces mages, face à Hérode n’oublions pas la Très Sainte Vierge Marie et St
Joseph, figures éminentes de l’humanité croyante qui désirer demeurer auprès de
son Seigneur. Et voilà que dessine alors
ces trois parts de l’humanité : ceux qui cherchent Dieu véritablement,
ceux qui le rejettent et ceux qui cherchent à demeurer ferme dans la Foi. Mais
l’évangile n’est pas d’abord un outil d’appréciation sociologique, l’évangile
nous rappelle cette réalité essentielle que Dieu accueille tous ceux qui se
tournent vers Lui en vérité, qu’importe leurs origines, leurs passés, la crèche
demeure ce lieu ouvert au monde et à chacun des membres de l’humanité car Dieu
désire rejoindre et combler chacun des membres de notre humanité. Et c’est
ainsi que Dieu fortifie les croyants, c’est ainsi que Dieu va rejoindre ceux
qui le cherche pour les guider jusqu’à Lui tel l’étoile des mages, c’est ainsi
que Dieu pleure et s’attriste du refus et du rejet que lui adresse une part de
notre humanité, part de notre humanité qui tel Hérode, peut sombrer dans une
violence inouïe contre Dieu et ses fidèles comme nous le rappelle le massacre
des saints innocents. Oui Dieu pleure et s’attriste mais Dieu demeure attentif
à tous les mouvements de cette humanité qui le rejette car Dieu sait que même
cette humanité là peut se mettre en route pour Le trouver. Oui Hérode a cette
capacité de devenir un mage, l’humanité qui refuse Dieu a cette capacité de se
tourner vers Dieu jusqu’à son dernier souffle.
Quant
à nous, oui nous pouvons nous réjouir d’être auprès du Bon Dieu mais il nous
faut tâcher de nous en approcher toujours davantage et aussi d’avoir à cœur
d’attirer au Seigneur, nous avons cette capacité d’être chacun de ces étoiles
qui ramènent jusqu’auprès du Seigneur, nous avons cette capacité de provoquer
le questionnement qui pourra conduire du rejet de Dieu à sa recherche zélée.
Rappelons-nous que Dieu a besoin de nous afin que le monde entier se rende
jusqu’auprès du Seigneur, jusqu’à la crèche. Alors en ce dimanche, demandons au
Seigneur de nous aider à discerner les meilleurs chemins, les meilleurs pour
accomplir notre vocation de disciple-missionnaire afin que la reconnaissance du
Seigneur puisse s’étendre embrasant nos villages et embrasant le monde. Dieu
compte sur nous, sur chacun de nous.
Amen.
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