« Voici
l’Agneau de Dieu », cette désignation de St Jean-Baptiste est porté par
son élan prophétique, lui qui avait déjà tressailli en présence du Seigneur
alors qu’il était encore dans le sein d’Elisabeth, lui qui a baptisé le
Seigneur, acte qui consacré le baptême qui nous a constitué enfant de Dieu, lui
qui a vu l’Esprit Saint descendre sur le Seigneur Jésus, il rend témoignage que
cet homme Jésus est bien plus qu’un homme parmi les autres, Il est bien le
messie attendu, il est Dieu né de Dieu. Mais cette désignation d’agneau de Dieu
peut nous sembler quelque peu obscure car cette désignation s’enracine dans
l’Ancien Testament et particulièrement dans le livre du prophète Isaïe dans
lequel nous pouvons lire :
« Tous,
comme des moutons, nous étions errants, chacun suivant son propre chemin, et
Dieu a fait retomber sur lui nos fautes à tous. Maltraité, il s'humiliait, il
n'ouvrait pas la bouche, comme l'agneau qui se laisse mener à l'abattoir, comme
devant les tondeurs une brebis muette, il n'ouvrait pas la bouche » (Is
53,6-7).
Ainsi,
en désignant le Seigneur Jésus comme étant l’agneau de Dieu, Jean le Baptiste
prophétise d’ores et déjà la passion du Seigneur, il annonce la souffrance et
la mort du Seigneur en faveur de l’ensemble du peuple. Et il est saisissant de
pouvoir percevoir que dès les premiers instants de sa vie publique, la mission
du Christ demeure claire. Oui le Christ est venu en notre monde pour s’offrir
en sacrifice expiatoire en faveur de l’ensemble de l’humanité, le Christ est
venu pour apporter le salut à chaque personne humaine, c’est bien l’objet de
son incarnation, de sa vie.
C’est
bien en ce sens qu’à chaque eucharistie, en exposant aux yeux du peuple
chrétien le Christ totalement présent dans le pain consacré, le prêtre
proclame : « Voici l’agneau de Dieu » ajoutant « qui enlève
le péché du monde ». Et cela nous rappelle qu’à chaque eucharistie, à
chaque messe le dimanche ou en semaine, c’est bien le Christ sauveur que nous
recevons, c’est notre salut que le Christ nous offre en s’offrant Lui-même.
Tout comme jadis St Jean-Baptiste avait vu en cet homme Jésus la présence pleine
et entière de Dieu, de même, à chaque eucharistie, le peuple chrétien reconnaît
dans le pain consacré la présence pleine et entière du Christ vrai homme et
vrai Dieu. Au-delà des apparences, Dieu est totalement présent en la personne
du Christ, au-delà des apparences, Dieu se livre à nous dans le pain consacré
que nous recevons en communion. Et si l’Eglise par la bouche du prêtre affirme
que c’est l’agneau de Dieu qui enlève le péché du monde, l’Eglise nous enseigne
par là la victoire finale et définitive du Christ sur tous les péchés qui
habitent le monde. Cette victoire de l’agneau elle est déjà actuelle et nous en
vivons à chaque fois que nous recevons le sacrement de la confession, cette
victoire de l’agneau elle sera pleine et entière au moment du retour du Christ,
de l’établissement du Royaume.
Il
nous faut ainsi percevoir toute cette tension qui existe entre la réalité de
notre temps qui est porté par cette ambivalence entre la grâce et le péché et
dans un même temps la réalité de la victoire actuelle du Christ. C’est ce que
nous vivons dans notre vie spirituelle nous qui sommes pécheur et qui tâchons
de vivre dans un même temps de la grâce du Christ. Mais face à cette réalité,
face à cette dualité, nous sommes appelés à nous mettre en marche tout comme
les disciples de Jean le Baptiste, nous sommes appelés à suivre le Seigneur
toujours plus fidèlement, toujours plus radicalement. Affirmer que le Christ
est l’agneau de Dieu qui enlève le péché du monde, doit produire en nous un
formidable élan de conversion pour nous établir dans une amitié constante avec
le Seigneur. Si nous croyons au Christ dès lors nous ne pouvons pas ne pas
vivre en sa présence chaque jour, nous ne pouvons pas omettre de nous tourner
vers Lui chaque jour dans la prière, nous ne pouvons pas ne pas chercher à
exercer une charité pleine et entière, nous ne pouvons pas cesser de rechercher
la vertu et la sainteté, nous ne pouvons pas ne pas désirer Lui être uni
toujours davantage.
Ainsi
en ce dimanche, affirmons avec une Foi ardente que le Christ est l’Agneau de
Dieu qui enlève le péché du monde et œuvrons en chacune de nos vies afin que le
Christ puisse enlever le péché de nos vies pour qu’Il s’y établisse dans un
Amour brûlant, dans cet Amour brûlant qui fait les saints du ciel.
Amen.
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