L’évangile
de ce dimanche a quelque chose de touchant car, concernant les apôtres nous
avons cette demande qui mêle mondanité et spiritualité, qui même esprit du
monde et esprit de Dieu. En effet, deux apôtres demandent à siéger de part et
d’autre du Seigneur Jésus. Cette demande pourrait sembler légitime dans
l’esprit du monde, dans notre monde où semble importer notre situation sociale.
Nous le savons bien, ici-bas, il vaut mieux être près du patron qu’inconnu de
lui… Mais cette demande est dérangeant dans l’esprit de l’évangile comme va le
rappeler le Seigneur car qu’importe la situation que nous occuperons dans
l’éternité ce qui importe c’est d’être établi dans cette béatitude emplie de la
gloire de Dieu et un soupçon de vertu d’humilité nous ferait considérer que
nous sommes bien trop misérable pour entrer dans la béatitude qui ne nous est
ouverte que par mansuétude divine. Cet épisode est touchant car cela nous
montre bien que les apôtres du Seigneur cheminent, progressent à chaque instant
avec le Seigneur Jésus, ils ne sont pas au-dessus du reste de l’humanité mais
comme nous tous, ils sont appelés à progresser sur le chemin de la sainteté, de
la conversion, ils sont tout comme nous appelés à quitter l’esprit du monde
pour se laisser éclairer par le Seigneur Lui-même.
Ceci
étant clair, c’est sur les derniers mots du Seigneur que je désirerai m’arrêter
quelque peu avec vous. Le Seigneur nous le dit clairement, Il est venu pour
donner sa vie en rançon pour la multitude. Ce terme de rançon évoque pour la
plupart d’entre nous un film à gros budget américain dans lequel une personne
se fait enlever, séquestrer afin d’obtenir de ses proches une rançon financière
ou d’autres natures. Dans ces films, bien entendu, un héros se lève et
éliminant les kidnappeurs va se charger de délivrer le prisonnier. Et bien nous
pouvons garder cette image car si le Christ doit payer de sa vie notre rançon
c’est bien parce que nous sommes séquestrés c'est-à-dire que nous sommes
éloignés de Lui. Mais séquestrés par qui ?
Une
réponse un peu rapide serait de tenir le diable comme unique responsable. Le
diable qui est à l’origine de la chute d’Adam et Eve et qui a marqué notre
humanité de la blessure du péché, le diable qui par ce péché nous a séparé de
Dieu, le diable qui nous tente en nos vies. Mais ce serait une lecture un peu
rapide car si nous ne sommes pas responsables de ce péché des origines que nous
héritons comme d’une tare génétique, nous sommes bien responsables de tous ces
péchés actuels qui nous éloignent du bon Dieu. Et quand je dis péché ne
considérons pas uniquement les péchés dramatiques ou dit important tel le
meurtre, l’avortement ou le vol. Le péché désigne tout ce qui nous éloigne du
bon Dieu et nous le savons bien nous pouvons nous éloigner du bon Dieu à petit
pas, par des petits péchés, par des manques de charité, par des médisances, par
des mensonges, par des colères, par la négligence de notre vie
spirituelle..etc.
Et
bien c’est tout cela qui nous séquestre loin du bon Dieu. Le diable a sa part
mais la plus grande part nous revient. Dès lors ce qui est assez paradoxal
c’est que l’homme se séquestre lui-même, l’homme est son propre kidnappeur, son
propre bourreau ; nous sommes nos propres bourreaux. Et c’est bien cette
situation, cette réalité que le Seigneur désire transformer en payant de sa vie
la rançon de notre libération. Le Christ nous libère et nous tendant la main Il
nous invite à embrasser cette liberté qu’Il nous offre. Et cette voie de
liberté, le chemin de notre libération se construit donc dans cette amitié
envers le Seigneur qui nous fait rechercher la conversion véritable, qui nous
fait rechercher la sainteté. Malgré tout, une question subsiste : voulons-nous
être libéré par le Christ ? Voulons-nous Le laisser faire, Le laisser agir
en nos vies ? Voulons-nous renoncer au péché pour vivre de la grâce ?
Le voulons-nous vraiment ? Si nous voulons répondre oui et bien
considérons simplement notre semaine, regardons la place que nous avons donné
au Seigneur, considérons le mal que nous avons pu faire, considérons les péchés
qui l’ont habitée. Ce constat que nous aurions pu faire une plus grande place
au Seigneur, que nous avons parfois mal agis, que nous nous sommes emportés, ne
doit pas nous décourager mais doit nous faire prendre conscience des efforts
que nous sommes appelés à faire. Car le bon Dieu désire nous délivrer de nous-même
mais Il ne pourra le faire que si nous cherchons à nous libérer car nous sommes
nos propres bourreaux…
Alors
en ce dimanche rendons-grâce au Seigneur d’avoir payé notre rançons par le don
de sa vie et demandons-Lui la grâce de nous libérer pleinement pour nous
établir en sa grâce en augmentant notre désir du ciel, en fortifiant notre
volonté pour l’orienter vers le Bien qu’Il est Lui-même. Le Seigneur vient nous
chercher laissons-nous saisir par sa présence, par son sacré cœur.
Amen
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