Quelle
joie en ce jour de fêter tous les saints du Ciel, quelle joie de célébrer la
sainteté de tous ceux qui nous ont précédés sur ce chemin de la sainteté et qui
aujourd’hui sont comblés de la béatitude éternelle, quelle joie de considérer
aujourd’hui tous ces saints qui nous sont inconnus et parmi eux peut-être se
trouvent-ils quelques-uns de nos proches parents, quelques-uns de nos amis,
quelques sainte personne qui ont croisés notre route à un moment de notre vie.
Et c’est bien en ce sens que la fête de la toussaint est devenue dans le peuple
chrétien la fête des défunts. Ô bien sûr nous prierons pour eux
particulièrement demain soir mais dans la pensée commune c’est aujourd’hui que
l’on va fleurir les tombes, que l’on va penser à tous ceux qui nous ont
précédés par-delà la mort. Et si la fête de la toussaint est devenu ce moment
où nous nous souvenons de nos défunts c’est bien parce que nous avons compris
que notre destinée c’est le ciel, c’est la béatitude, c’est l’éternité auprès
du Seigneur, c’est bien parce que nous avons compris que notre vocation c’est
d’être et de devenir des saints, des amoureux du Seigneur. Alors peut-être que
tous nos proches défunts ne sont pas encore au ciel, peut-être que certain
refuseront cette éternité que le Seigneur nous a acquise par sa croix mais
aujourd’hui, fêtons tous ceux de nos proches qui sont dans la gloire céleste.
Et aujourd’hui, ce qu’il nous faut considérer
dans cette foule immense des saints du ciel c’est bien la sainteté en tant que
telle. La sainteté qui n’est pas réservée à quelques élus choisis par le
Seigneur pour leur grandeur, leur force, leur volonté ou leur vertu, la
sainteté n’est pas scellée dans ces icônes antiques que l’on observe mais qui
témoignent d’un temps révolu, la sainteté n’est pas le sort des héros de notre
modernité. La sainteté est pour tous, la sainteté est à la portée de main de
chacun de nous ici présent. Et si nous prenons cette affirmation au sérieux et
bien peut-être que dans quelques dizaines d’années un socle accueillera notre
statue en nos églises oh non pas pour notre gloire personnelle car nous serons
saints et que l’orgueil aura désertée nos âmes mais bien pour la plus grande
gloire de Dieu. Il nous faut percevoir combien la sainteté demeure cette voie
accessible qui n’est pas d’abord le fruit de notre agir mais bien le fruit de
notre amour, le fruit de notre amour de Dieu ! Ce ne sont pas nous qui
nous ferons saints mais bien le Seigneur que nous accueillerons dans un cœur toujours
plus tourné vers Lui qui nous recouvrira de sa sainteté à Lui.
Il
faut que nous ayons ce désir de la sainteté chevillée au corps, chevillée à
l’âme ! Il faut que nous ayons le désir du bon Dieu ! Mais pour cela
il nous faut chasser de notre esprit ce sentiment qui nous ferait considérer
que les saints ne profitent pas de la vie, que le chemin de sainteté est un
chemin de tristesse. On l’entend parfois lorsqu’on évoque les religieuses
cloitrées qui, enfermées, passent leurs vies dans la prière et le travail
manuel. Certains estiment impensable de ne pas jouir de l’existence en allant
au cinéma, au restaurant, en voyageant..etc. Comment peut-on passer sa vie enfermée
entre quatre murs ? Et bien tout simplement par amour, ce n’est pas un
challenge ou un pari fou fait contre soi-même mais ces religieuses cloîtrées
ont été saisis par l’amour comblant du Seigneur et elles n’aspirent à rien
d’autres que d’être auprès du bon Dieu. Or, reconnaissons-le, tous les films de
cinéma, tous les restaurants, tous les voyages ne sauraient remplacer le bon
Dieu, tout ceci paraît bien insignifiant par rapport au Seigneur Lui-même, par
rapport à l’éternité. Ces religieuses nous rappellent que l’essentiel n’est pas
ce qui occupe la majorité du temps de l’homme moderne, elles nous rappellent
que l’essentiel c’est Dieu, c’est Dieu qui est amour. Mais en considérant ces
religieuses ou les chartreux ou bien d’autres ordres cloîtrés nous pourrions
dès lors penser que pour avancer sur le chemin de la sainteté il fait rentrer
dans les ordres. Mais ce serait une erreur car la vocation religieuse est une
vocation particulière alors que la vocation à la saintété est une vocation
commune à tous quel que soient les états de vie. Et ce fut une grande joie que
d’avoir vu les parents de Ste Thérèse de Lisieux être canonisé en couple car
cela signifie bien que la sainteté nous rejoint tous, c’est là où nous sommes
que le Seigneur nous attend, c’est là où nous sommes que le Seigneur désire que
nous l’aimions plus que tout, c’est là où nous sommes que nous sommes appelés à
devenir des saints, mariés, célibataires, veuves ou veufs, prêtre c’est là que
le Seigneur nous guette. Et si nous recherchons la recette de la sainteté et
bien laissons-nous enseigner par Ste Thérèse de l’Enfant Jésus et de la Sainte
Face, ce passage est bien connu mais je ne résiste pas à l’envie de le
ressaisir, je la cite :
« j’ai
toujours désiré d’être une sainte, mais, hélas ! j’ai toujours constaté,
lorsque je me suis comparée aux saints, qu’il y a entre eux et moi la même
différence qu’il existe entre une montagne dont le sommet se perd dans les
cieux et le grain de sable obscur foulé sous les pieds des passants ; au lieu
de me décourager, je me suis dit : Le Bon Dieu ne saurait inspirer des désirs
irréalisables je puis donc malgré ma petitesse aspirer à la sainteté ; me
grandir, c’est impossible, je dois me supporter telle que je suis avec toutes
mes imperfections ; mais je veux chercher le moyen d’aller au Ciel par une
petite voie bien droite, bien courte, une petite voie toute nouvelle. Nous
sommes dans un siècle d’inventions, maintenant ce n’est plus la peine de gravir
les marches d’un escalier, chez les riches un ascenseur le remplace
avantageusement. Moi je voudrais aussi trouver un ascenseur pour m’élever
jusqu’à Jésus, car je suis trop petite pour monter le rude escalier de la
perfection. Alors j’ai recherché dans les livres saints l’indication de
l’ascenseur, objet de mon désir et j’ai lu ces mots sortis de la bouche de la
Sagesse Eternelle : « Si quelqu’un est
tout petit qu’il vienne à moi »
(Proverbes IX 4). Alors je suis venue, devinant que j’avais trouvé ce
que je cherchais et voulant savoir, ô mon Dieu ! ce que vous feriez au tout
petit qui répondrait à votre appel, j’ai continué mes recherches et voici ce
que j’ai trouvé : « Comme une mère caresse son enfant, ainsi je vous
consolerai, je vous porterai sur mon sein et je vous bercerai sur mes genoux !
» (Isaïe LXVI 13). Je désire accomplir parfaitement votre volonté et arriver au
degré de gloire que vous m’avez préparé dans votre royaume, en un mot, je
désire être sainte, mais je sens mon impuissance et je vous demande, ô mon Dieu
! d’être vous-même ma sainteté »
Alors
aujourd’hui, de tout notre cœur, demandons au Seigneur d’être Lui-même notre
sainteté, prenons la résolution de changer en notre vie un point qui nous
éloigne du bon Dieu et surtout recherchons sans nous lasser l’amour du Seigneur
car c’est Lui qui nous changera, c’est Lui qui nous sanctifieras. Et
aujourd’hui, n’hésitons pas, mettons à contribution tous les saints du ciel qui
jouissent dès à présent de la présence divine dans l’éternité, recommandons
nous de grands cœurs à leurs intercessions, à l’intercession de tous les saints
connus et méconnus afin qu’ils nous soutiennent sur notre chemin de sainteté et
que demain nous puissions les rejoindre pour l’éternité.
Amen.
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