Bien chers
amis, en ce jour nous célébrons la Bonne Nouvelle que nous a révélé le Seigneur
Jésus, cette Bonne Nouvelle que notre vie d’ici-bas n’est que le préambule à la
vie véritable, n’est que la préface de l’éternité que le Seigneur nous a
acquise par le bois de la croix. Aujourd’hui nous célébrons la belle espérance
qui donne sens à notre existence en l’ouvrant à la réalité de la béatitude, au
bonheur du Salut.
Et ce qui
est assez étonnant c’est que pour beaucoup de nos contemporains, cette
espérance est reléguée à une simple fuite devant le non-sens de la vie
terrestre. Pour beaucoup, la Foi et donc l’Espérance qu’elle contient demeure
une simple béquille qui permet au plus faibles du genre humain de pouvoir
affronter la vie quotidienne. Et remarquons tout d’abord l’immense orgueil qui
porte cette position car ceux qui la tiennent se considèrent supérieur à tous
ceux qui vivent de la Foi, à tous ceux qui sont portés par l’Espérance révélée
par le Christ. Mais cela ne doit pas nous irriter, bien au contraire, cela doit
nous faire éprouver de la compassion à leur encontre car malheureusement ils se
ferment à la réalité, ils se ferment à la vérité dévoilée par le Seigneur. Et
nous pouvons les plaindre car le Seigneur nous permets de dépasser les contingences
affligeantes de l’existence humaine. Grâce au Christ, la vie ne se réduit pas à
une poignée d’années plus ou moins importantes, la vie ne se réduit pas à cette
alternance de souffrances et de bonheurs, la vie ne se réduit pas à la simple
recherche de marquer l’histoire humaine pour laisser une trace de son passage. Car
sans le Seigneur la vie se résume à une fuite en avant vers cette fin
inexorable qu’est la mort, sans le Seigneur la vie se résume à la
multiplication des plaisirs comme si ceux-ci signifiait : « profiter
de la vie », sans le Seigneur la vie se résume à une quête illusoire de
l’immortalité dans la quête incessante de toutes les techniques modernes pour
préserver son organisme de l’attaque inexorable du temps qui passe, sans le
Seigneur la vie n’a pas de sens si ce n’est qu’elle se résume à des critères
mondains de réussite, de gloire, d’argent, de confort alors que toute ceci sera
engloutie par la mort implacable. Rendons-nous compte bien chers amis de la
grâce de la révélation du Seigneur, rendons-nous compte que nous pouvons nous
appuyer sur cette Révélation qui nous vient de Dieu Lui-même, rendons-nous
compte aujourd’hui combien la Foi nous ouvre à la véritable réalité de notre
temps tout entier tourné vers l’Eternité. Les aveugles modernes qui rejettent
la Foi se condamne eux-mêmes à une existence périssable vécu dans l’effroi de
la fin qu’est la mort qui, pour eux, est synonyme de néant.
Alors
aujourd’hui, prions pour tous ceux de nos contemporains qui n’ont pas
d’espérances afin qu’ils puissent se laisser illuminer par le Christ. Et
aujourd’hui, prions également de tous cœurs pour chacun de nos défunts, prions
pour eux dans le souvenir qu’ils nous ont laissés mais sans pour autant sombrer
dans la tristesse car si nous prions pour eux c’est bien pour les porter
jusqu’aux portes de l’éternelle béatitude, c’est bien pour les remettre entre
les mains aimantes et attentionnées du Seigneur Jésus. La tristesse de
l’absence ne doit pas éteindre cette certitude de la Foi et de l’Espérance. Et
aujourd’hui, porté par le Seigneur et par la prière de toute l’Eglise,
recommandons à la miséricorde divine tous ceux qui nous ont précédés par-delà
la mort, prions pour toutes les âmes du purgatoire qui attendent de prendre
part au banquet des noces de l’agneau. Et si notre prière est essentielle,
rappelons-nous que seul le Christ demeure ce passage vers l’éternité, vers le
Paradis et c’est en ce sens que lorsqu’une messe est célébrée pour un défunt
c’est l’ensemble des mérites du Christ qui lui sont appliqués. Rappelons-nous,
hier avec Ste Thérèse nous avons demandé au Seigneur d’être Lui-même notre
sainteté car nous sommes incapables d’avancer sur le chemin de la sainteté sans
être porté par le bon Dieu. Et bien demain, nous paraîtrons les mains vides
devant le bon Dieu et le seul mérite que nous pourrons présenter au Seigneur
c’est le mérite de la passion et de la croix du Seigneur. Dieu est notre
sainteté, Dieu est notre salut, alors n’oublions pas de confier au Seigneur
tous nos défunts en leur appliquant les mérites du sacrifice du Christ célébré
en chaque eucharistie.
Un jour,
une jeune religieuse m’avait posée cette question : « Mon Père, je
prie bien souvent pour mon papa décédé il y’a bien longtemps, comment puis-je
savoir qu’il est en paradis et que mes prières lui deviennent
inutiles ? ». J’étais quelque peu embarrassé par cette question qui
appelait une réponse certaine que seule la science divine pouvait apporter.
Mais en réalité qu’importe que son papa soit déjà entré en paradis, ses prières
ont du prix pour l’âme de son papa ou s’il est en paradis pour toutes les âmes
qui patientent en purgatoire. Là se joue le grand mystère de la communion des
saints. Alors ne cessons jamais de prier pour nos défunts et s’ils ont entrés
dans la béatitude, nos prières seront ordonnées aux âmes abandonnées en
purgatoire. Nos prières ne sont jamais
inutiles !
Alors
aujourd’hui, prions avec zèle et force pour chacun de nos défunts, prions pour
toutes les âmes du purgatoire et rendons-grâce au Seigneur pour le don de la belle
Espérance qui nous permet de lever les yeux de l’âme vers le ciel pour en
contempler l’éternité à laquelle nous sommes appelés.
Amen.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire