En
ce dimanche résonne cette simple parole du Seigneur « Effata »,
ouvre-toi, miracle accompli qui redonne parole et ouïe, parole du Seigneur qui
a jadis été prononcé pour chacun de nous le jour de notre baptême, le jour où
nous sommes devenus enfant de Dieu, jour où nos oreilles se sont ouvertes pour
accueillir la Parole de Dieu, jour où nos yeux se sont ouverts pour
voir les merveilles divines, jour où notre langue s’est déliée pour proclamer
ce que nous entendons et voyons, pour proclamer la Bonne Nouvelle du Seigneur.
Rappelons-nous
que nous avons été rendu capable de vivre de la vie de Dieu par notre baptême,
rappelons-nous que nous avons été établi dans la grâce de par notre baptême. Mais
cette ouverture de tout notre être à la grâce divine est également ouverture de
tout notre être à ceux qui sont nos prochains, c'est-à-dire à tous les hommes.
Notre vocation chrétienne nous appelle à aimer le Seigneur de tout notre être,
de tout notre cœur, de tout notre esprit et à aimer le prochain comme nous même
ou bien plus, aimer le prochain à l’image du Seigneur qui s’est livré pour
tous.
Or,
cette semaine, le monde a pris conscience de la souffrance d’une part de
l’humanité. La photo d’un enfant de 3 ans échoué sans vie sur une plage a saisi
les cœurs. Le monde semble se réveiller et il serait inutile de rappeler les
appels criant du Pape François et de tant d’autres personnalités prévenant le
fait que la méditerranée était en train de devenir un véritable cimetière. Cet
enfant sans vie réveille les consciences mais il demeure malheureux que nous
ayons eu a attendre cela.
Alors
aujourd’hui, que faire ? Oh bien sûr, il y’a de nombreuses questions
d’ordres politiques, des recherches de responsabilités dans la déstabilisation
de ces pays dont sont originaires ces migrants, ces réfugiés. Et, comme le dit
le Cardinal Vingt Trois la seule solution est une solution politique. Et le
Pape Benoît XVI disait que : « les États ont le droit de réglementer
les flux migratoires et de défendre leurs frontières, [mais] en garantissant toujours le respect dû à la
personne humaine. En outre, les immigrés ont le devoir de s’intégrer dans
le pays d’accueil, en respectant ses lois et l’identité nationale. Il faudra
alors concilier l’accueil qui est dû à tous les êtres humains, spécialement aux
indigents, avec l’évaluation des conditions indispensables à une vie digne et
pacifique avec les habitants originaires du pays et pour ceux qui viennent le
rejoindre ».
Mais
pour nous, en dehors de ce champ politique, que pouvons-nous faire ? Nous
ne pouvons rester insensible à cette souffrance et cela à cause de notre
humanité et aussi à cause de notre Foi. Toute une œuvre de développement et de
pacification des pays dont sont originaires ces migrants, ces réfugiés est à
faire mais cela prendra du temps. Permettre à ces pays de retrouver la paix,
soutenir un véritablement développement dans les domaines de l’éducation, de la
santé et de l’hygiène tout cela fera se tarir par elle-même ces vagues
migratoires. Mais aujourd’hui il y’a une urgence à laquelle il nous faut
pouvoir répondre. Nous ne pouvons pas ignorer la question sous prétexte qu’elle
est immense. Et avant de parler d’immigration, il faut d’abord tout simplement
sauver des vies, ne pas laisser la méditerranée engloutir des bateaux entiers,
ne pas laisser la méditerranée devenir un océan de cimetière.
Laissons-nous
interroger par la parole même du Seigneur en l’évangile selon St Jean :
« Celui qui a de quoi vivre en ce monde, s'il voit son frère dans le
besoin sans se laisser attendrir, comment l'amour de Dieu pourrait-il demeurer
en lui ? ». Alors laissons-nous attendrir et recherchons les moyens d’agir
véritablement, d’aider efficacement, le bon Dieu nous convoque à cela.
Amen.
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