Brièvement,
laissons-nous enseigner par l’unité des textes de la liturgie de ce jour.
Laissons-nous poser cette question de la part du Seigneur, la fameuse
question : « Pour vous, qui suis-je ? ». Question
essentielle qui détermine l’ensemble de chemin de Foi. Si le Seigneur est
reconnu dans la réalité de sa personne comme vrai homme et vrai Dieu, dès lors
ses enseignements sont reçus comme enseignements du Seigneur, ils sont reçus
comme nous communiquant l’absolu de la vérité qui dès lors ne peut se laisser
réprimer par le tournoiement des opinions modernes. Si le Christ est reconnu
dans la réalité de son être divin, l’Eglise elle-même devient Eglise du Christ
et son enseignement irradie le monde porté par sa grâce propre. Dans cette
dynamique, la fameuse position si commune aujourd’hui « j’accepte une part
des enseignements du Seigneur ou de l’Eglise mais pour une autre part je la
rejette car trop rétrograde, car trop en opposition au monde » cette
position se révèle absurde car elle renie en définitive la réalité de la
personne du Christ, la réalité de l’identité de l’Eglise, cette position place
la personne en juge de Dieu et de l’Eglise. Oh cela ne signifie pas qu’il nous
faut être des moutons de panurge mais cela signifie que de par notre Foi nous
reconnaissons le Christ comme étant le bon Pasteur, que nous reconnaissons
l’Eglise comme l’Eglise du Christ.
Mais
ce n’est pas sur cela que je désire m’arrêter avec vous mais sur ce passage du
prophète Isaïe : « je ne me suis pas révolté, je ne me suis pas dérobé.
J’ai présenté mon dos à ceux qui me frappaient, et mes joues à ceux qui
m’arrachaient la barbe » ; ce passage prophétique est à recevoir en
lien avec la passion de Notre Seigneur et, comme tel, nous reconnaissons le
Seigneur Jésus docile en sa passion, docile face aux douleurs qui lui sont
infligées. La douleur, la souffrance, nous les connaissons tous en nos vies et
ce à des degrés divers, souffrances morales d’une situation éprouvante,
souffrance psychologique face aux aléas de l’existence, douleur physique dans
la maladie ou la vieillesse. La vie humaine a comme compagnon indésirable cette
souffrance et cette douleur qui peut parfois être si intense qu’elle peut
conduire au rejet pur et simple de la vie et de l’existence. En ces cas, la
souffrance et la douleur constituent un non-sens qu’il nous faut refuser et
évacuer le plus possible comme étant nocifs à notre existence. Et pourtant, le
prophète Isaïe donne une valeur à la souffrance, donne un sens à la douleur. Et
nous le reconnaissons dans la Foi, la douleur et la souffrance endurée par le
Christ en sa passion fut consentie pour notre salut et comme expression aboutie
de l’amour infini de Dieu pour chacun de nous. Y a t’il un sens à la
souffrance ? la réponse est non ce pourquoi elle n’est jamais à
rechercher. Mais la souffrance subie peut recevoir un sens dans la Foi et ce
par la passion du Seigneur. Offrir ses souffrances au Seigneur, on pourrait
avoir l’impression que cette expression est d’un autre temps alors qu’elle
oriente nos souffrance en les faisant communier aux souffrances même du
Seigneur, cela n’allège pas le degrés de souffrance mais cela lui donne un sens
et un sens salvifique, bienheureux, cela nous unie à la passion même du
Seigneur. Et ce n’est pas une belle histoire pour les enfants, considérons St
Padre Pio qui vécut en sa chair la passion du Seigneur ou encore considérons
Marthe Robin, plus proche de nous considérons le St Pape Jean-Paul II qui
voulut porter ce voile de souffrance à la face du monde non par héroïsme
insensé mais par attachement à sa mission, par attachement au Christ et à
l’Eglise ainsi qu’à la dignité de la personne humaine. [Le St Pape Jean Paul II
qui nous a rejoints en notre église de La Bouilladisse]. Ainsi il nous faut
lutter contre toutes formes de souffrances mais lorsque celle-ci s’impose à
nous n’hésitons pas à emprunter ce difficile chemin en offrant au Seigneur
chacune de nos souffrances pour lui donner un sens comme St Paul en son
temps : « Je trouve maintenant ma joie dans les souffrances que
j'endure pour vous ; et ce qui manque aux détresses du Christ, je l'achève dans
ma chair en faveur de son corps qui est l'Église ». Amen.
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