Dans
la deuxième lecture nous avons retrouvé ce passage si dérangeant pour nos
oreilles modernes, passage de la lettre de St Paul aux Ephésiens où se trouvent
la pensée que nous pouvons transcrire par ces mots : « femmes soyez
soumises à vos maris ». Ces mots semblent incongrus en notre temps où le
mouvement féministe à œuvrer oh pour de bonnes choses dans notre société comme
par exemple le droit de vote et la volonté d’une égalité salariale au sein des
entreprises mais également pour de mauvaises choses dont l’exemple le plus
criant est celui de la libéralisation de l’avortement profanant ce sanctuaire
de la vie dont nous sommes tous issus. Mais les propos de St Paul ne vont pas à
l’encontre d’un féminisme raisonné car si St Paul invite à ce que les femmes
soient soumises à leur mari ce n’est pas dans leur particularité féminine car
la lettre débute bien ainsi : « Par respect pour le Christ soyez
soumis les uns aux autres ». La soumission dont il est ici question est
donc une soumission générale, une soumission qui n’a rien à voir avec la
soumission de l’esclave envers son maître mais une soumission ancrée, fondée
sur une charité vraie qui pourrait être traduite par l’élan de la charité
fraternelle. Alors oui les femmes doivent être soumises à leurs maris tout
comme les maris doivent être soumis à leurs femmes, tout comme nous tous devons
être soumis les uns aux autres et cela à l’exemple du Christ et de l’Eglise.
Cette soumission c'est-à-dire cette charité fraternelle doit s’exprimer dans le
respect et le souci que nous avons des autres et particulièrement de ceux qui
nous sont le plus proche.
Ainsi
donc, dans la pensée de St Paul la soumission désigne cet intérêt que nous
portons à l’autre, que nous considérons, elle doit nous conduire à une humilité
vraie qui fait une place à l’autre dans la totalité de sa personnalité. Alors
oui, soyons soumis les uns aux autres, c'est-à-dire considérons-nous,
respectons-nous. Et un des lieux où cette soumission mutuelle est appelée à
être vécue c’est bien le sacrement de mariage qui conclut le passage de St
Paul. Et en effet, comment un couple pourrait-il traverser les écueils de la
vie sans se considérer mutuellement, sans se respecter mutuellement.
Aujourd’hui on déplore avec raison le nombre de divorces et combien de familles
sont torpillées par de tels évènements mais le divorce n’advient pas
généralement d’une manière inattendue, au sein du couple il grandit doucement
jusqu’à éclore un beau jour. On parle de crise de l’engagement mais bien
souvent c’est une crise de communication et donc de communion. Si le couple n’y
prête pas attention, mari et femme finissent par vivre non pas ensemble mais
l’un à côté de l’autre par manque d’attention à cet amour qui les a constitué
comme une seule chair. Le travail, les passions diverses et variées peuvent
évacuer cette attention à l’autre si nécessaire à la fortification de l’amour
originel, peuvent évacuer cette soumission si essentielle à la vie commune. Oh
bien sûr dans un second temps il y’a une crise de l’engagement de cet engagement
qui devrait conduire le couple à se battre pour se sauvegarder, pour respecter
la parole donnée. Et surtout, il y’a parfois un manque d’attention à la grâce
car si le mariage est un sacrement c’est bien pour signifier que le bon Dieu
s’engage avec les mariés mais aujourd’hui combien de couples comptent
véritablement sur la grâce et les secours divins, combien de couples vivent de
la grâce des sacrements… Lorsque le conflit éclot on se rappelle du bon Dieu
mais le conflit était bien souvent sous-jacent depuis longtemps. Or, nous
n’attendons généralement pas d’être au stade terminal d’une maladie pour aller
trouver le médecin, dès que nous avons quelque chose qui nous dérange nous y
courrons pour traiter les premiers symptômes et c’est là que le médecin peut
agir, au stade terminal il est bien souvent trop tard.
Alors
que tous les couples ici présent prennent le temps d’être soumis l’un à
l’autre, prennent le temps de se dire les choses, prennent le temps de se
parler, de s’écouter, prennent le temps de se retrouver en confiant leurs
enfants pour que marie et femme se retrouvent. Une soirée en couple par mois et
un temps réel de discussion à cœur ouvert par mois, telle est la prescription
que l’on peut faire à tous les couples comme une recette de vie commune pour
affronter le temps et la vie. Et pour tous ceux qui ne vivent pas ou plus une
vie maritale et bien prenons conscience de cette attention que nous sommes
invités à avoir les uns pour les autres par philanthropie mais surtout par
amour de Dieu. Un coup de fils à la personne seule ou malade, un temps pris
pour échanger autour d’une tasse de café. La charité fraternelle résume la
dynamique qui doit porter chacune de nos relations humaines, cette charité
fraternelle qui s’enracine dans le don de la grâce. Alors recherchons le bon
Dieu pour vivre de sa vie et féconder chacune de nos relations de sa charité à
Lui.
Amen.
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