En
ce dimanche, il nous faut recevoir la parole accusatrice du Seigneur :
« Vous laissez de côté le commandement de Dieu, pour vous attacher à la
tradition des hommes ». Dans l’évangile le Seigneur Jésus reproche à ces
juifs observant une certaine hypocrisie. Hypocrisie qui ne se situe pas dans
les actes rituels d’ablutions que ces derniers posent mais qui se situe dans le
pourquoi de cet acte ritueL Originellement toutes les ablutions et ce jusqu’au
sacrement du baptême que nous connaissons les ablutions ont comme motif de
manifester cette recherche de purification de l’homme en vue du service divin,
purification de l’âme en vue de la vie divine. Or, il est certain que posé en
ce sens, les actes rituels trouvent toute leur place dans la dimension incarnée
de la vraie religion mais si le Seigneur accusent ces juifs observant
d’hypocrisie c’est parce que ces gestes rituels ne sont pas posés en vue de
Dieu mais bien comme un acte signifiant l’appartenance à la communauté juive,
au peuple élu. En posant ces gestes de purification, les juifs de l’évangile
manifestent qu’ils n’appartiennent pas au commun des mortels, manifestent
qu’ils appartiennent au peuple choisi. Ils ont donc transformé un acte
religieux en un acte d’expression d’appartenance communautaire.
Mais
alors en quoi est-ce que cette parole s’adresse à nous aujourd’hui ? Nous
pouvons nous poser la question car dans notre société française, nous pouvons
le dire, être catholique n’est plus en vogue et même au contraire, on ne peut
que constater un certain relan de ce qui est communément appelé la
christianophobie. Ainsi, aujourd’hui, la tentation n’est plus celle des juifs
de l’évangile mais si elle est différente elle n’en est pas moins réelle.
Je
pense que tout comme moi vous avez eu l’occasion d’entendre notre pape François
fustiger ce qu’il appelle la mondanité. Ce terme de mondanité dans la bouche du
St Père désigne la tentation exposée dans l’évangile de ce dimanche :
« Vous laissez de côté le commandement de Dieu, pour vous attacher à la tradition
des hommes » c'est-à-dire cet attachement au monde en écartant le Christ
et l’Eglise. Alors Cardinal Bergoglio puis comme Pape François, il
disait : « [La] "mondanité spirituelle" […] est le plus
grand danger pour l’Église, pour nous qui sommes dans l’Église. La mondanité
spirituelle, c’est se mettre au centre. [Or] Quand on ne confesse pas
Jésus-Christ, on confesse la mondanité du diable, la mondanité du démon ».
Cette
mondanité ainsi dénoncée est un risque pour nous tous, risque pour nous
chrétiens de transiger avec la Foi pour nous rapprocher du monde, risque de
sombrer dans ce relativisme ambiant qui anesthésie notre Foi jusqu’à parfois
l’anéantir, risque de se prendre soi-même comme référence en se laissant guider
par le vent de l’opinion et non plus par le Christ et l’Eglise, risque de
renier la Foi pour se rapprocher du monde. Ô ce sont des mots mais derrière eux
c’est un danger réel qui se trouve exprimé. Aujourd’hui, ne pourrions-nous pas
dire que la société est prête à presque tout accepter sous couvert d’ouverture
d’esprit, de solidarité, de respect… tous ces termes qui ponctuent la réflexion
moderne et qui conduit le monde à sombrer peu à peu. Mais cet effondrement du
monde, cet effondrement des valeurs du monde chrétien sur lequel notre société
demeure fondée atteint également les croyants.
Inutile
d’aller à la messe, inutile de se confesser, inutile de rechercher la vertu
pour bon nombre de baptisé, oh bien sûr le bon Dieu est là mais bien enfermé à
double tours dans ce tiroir secret qui n’est redécouvert qu’au moment des
drames de la vie. Et aujourd’hui, combien de catholiques en viennent à accepter
l’avortement, à envisager l’euthanasie dans une bonne conscience qui n’est pas
celle de l’Evangile mais qui est bien celle de la mondanité et pour reprendre
les termes du Pape qui est celle de la mondanité du diable, de la mondanité du
démon.
Et
nous sommes tous atteint par ce mal insidieux. Et bien il nous faut prendre
comme une grâce de recevoir en ce début d’année le texte d’évangile de ce
dimanche. Une nouvelle année va débuter et il est certainement nécessaire pour
nous tous de nous redire qu’elle doit être l’élan qui la portera jusqu’à l’été
prochain et j’irai même plus loin, qui nous portera jusque dans l’éternité.
D’une manière systématique nous pouvons nous poser cette simple question,
voulons nous suivre le Christ et l’Eglise ou bien nous perdre dans les effluves
de la mondanité ? Voulons-nous confesser le Christ en notre âme et par
notre vie ou bien céder à la mondanité du démon ? Et bien certains de
notre réponse à tous redisons au Seigneur notre désir de le suivre mais surtout
ne nous réjouissons pas de notre simple désir mais envisageons comment d’une
manière réelle, pratique, effective nous pouvons faire un pas de plus vers le
Seigneur. D’un point de vue personnel nous connaissons le chemin, vertu –
sacrement – prière et d’un point de vue du peuple chrétien les bonnes volontés
sont toujours les bienvenues : le nettoyage de l’église, les fleurs,
l’aumônerie, la catéchèse, l’accueil rappelons-nous que c’est en donnant que
l’on reçoit, que c’est en se donnant au Seigneur qu’on Le reçoit.
Enracinons-nous dans la Foi, rejetons toute mondanité, choisissons le Christ.
Amen.
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