Alors que
nous préparons nos cœurs et nos âmes à vivre cette belle fête de Noël,
l’évangile de ce dimanche nous ramène quelques instants avant le début de la
vie publique du Seigneur Jésus, auprès de St Jean-Baptiste sur les bords du
Jourdain. Tous sont dans l’attente de la venue du messie et St Jean-Baptiste
est cette voix qui crie dans le désert, qui crie certes la venue du messie mais
qui crie surtout cet appel urgent à la conversion de ce peuple d’Israël qui
doit accueillir le messie. Oui, Dieu va venir mais si Dieu vient ce n’est pas
pour autre chose que pour rencontrer notre humanité, ce n’est pas pour autre
chose que pour se révéler à notre humanité et pour la sauver. Mais Dieu ne peut
être accueilli que dans un cœur disposé à le recevoir. Dieu ne s’impose pas à
la personne humaine, Dieu désire de tout son être atteindre chacun mais il
revient à chacun de l’accueillir ou non.
Mais nous
pourrions être un peu, juste un peu, comme ces pharisiens et ces scribes
quelque peu malmené par St Jean-Baptiste c'est-à-dire que nous pourrions
considérer que notre baptême qui nous a fait membre du corps du Christ nous
donne droit au salut, nous donne droit au paradis. Ô bien entendu ce n’est pas
dit comme cela mais celui ou celle qui ne cherche pas à se rapprocher du
Seigneur en cherchant sans se lasser à ordonner sa vie en l’accordant au bon
Dieu, celui ou celle qui ne cherche pas à vivre de la grâce communiquée par les
sacrements, celui-là ou celle-là réduit le bon Dieu à une simple idée et donc
la Foi à une idéologie. L’extrême se situerait dans cette forme
d’expression : « Ô mon Père vous savez, je suis croyant même si je ne
viens jamais à la messe », le fameux slogan du croyant non pratiquant.
Mais comment peut-on croire que Dieu, Dieu se donne à nous à chaque eucharistie
et ne pas tout faire pour le recevoir au moins chaque Dimanche, comment peut-on
croire que Dieu nous pardonne dans le sacrement de la confession et pas tout
faire pour recevoir régulièrement ce sacrement. Dès lors, cela revient à se
poser une question quelque peu brutale j’en conviens, est-on véritablement
croyant si l’on n’est pas pratiquant…
Mais ces
considérations ne nous concerne pas pour nous qui sommes ici. Cependant les
scribes et les pharisiens de l’évangile peuvent nous mettre en garde contre une
tentation. Tentation de considérer que nous remplissons notre « devoir
religieux » lorsque nous allons à la messe le dimanche et nous confessons
une foi l’an. Je caricature c’est vrai mais allons au bout, nous pourrions dès
lors être satisfait ; la messe dominicale, la confession annuelle tout est
parfait mais nous sommes alors foudroyés par les paroles même de St
Jean-Baptiste : « Produisez donc un fruit qui exprime votre
conversion, et n'allez pas dire en vous-mêmes : 'Nous avons Abraham pour père' »
ce qui retranscrit pour chacun de nous donnerait
cela : « Produisez donc un fruit qui exprime votre conversion,
et n'allez pas dire en vous-mêmes : 'Nous sommes enfants de Dieu par notre
baptême, nous allons à la messe dominicales et nous nous confessons une fois
l’an' ».
La Foi
c'est-à-dire notre amour de Dieu, notre connaissance amoureuse du Seigneur ne
nous invite pas uniquement à ce minimum
syndical de la messe dominicale et de la confession annuelle, notre Foi doit
nous conduire à vivre amoureusement en Dieu c'est-à-dire que notre amour de
Dieu doit se fonder sur la messe dominicale et sur la confession mais l’amour
n’a jamais fini de se dire, n’a jamais fini de se vivre, n’a jamais fini de
nous bousculer. C’est notre amour de Dieu qui demeure le principal moteur de
notre conversion et d’une conversion véritable qui peu à peu adoucit un
caractère, qui peu à peu donne l’élan d’une charité vécue, qui peu à peu donne
de vivre dans une vive espérance, qui peu à peu donne de vivre en Dieu à tel
point que, comme le dit St Paul, ce n’est plus nous qui vivrons mais le Christ
qui vivra en nous.
Et bien le
temps de l’avent doit nous permettre de ranimer cet amour dévorant du Seigneur
qui fonde notre Foi et habite nos âmes, ranimer notre désir de lui être uni en
chaque instant, ranimer notre désir de l’accueillir véritablement en nos vies.
Le temps de l’avent nous rappelle que nous avons toujours à progresser dans
notre désir de Dieu, que nous avons tous à progresser pour accueillir le
Seigneur, pour qu’Il naisse encore davantage en nos existences. Nous avons tous
à progresser alors prenons les moyens de progresser, de faire un petit pas, de
faire ce petit pas qui nous rapprochera de la crèche devant laquelle nous
pourrons contempler Dieu qui vient pour nous.
Amen.
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