« Es-Tu
celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre ? » cette
question de St Jean-Baptiste est étonnante car elle exprime le désir de St
Jean-Baptiste qui s’inscrit dans la grande lignée des prophètes de l’Ancien
Testament attendant la venue du messie, mais St Jean-Baptiste est celui qui a
entendu la voix du Père certifiant l’identité messianique de Jésus lors de son
baptême au Jourdain. Mais, malgré tout, St Jean Baptiste continu à chercher, à
s’interroger pour savoir si c’est bien Jésus le messie, si c’est bien Lui celui
qui est tant attendu. St Jean-Baptiste a peur de se tromper, il craint de ne
pas suivre le bon chemin. Et le Seigneur répond à son questionnement non pas par
un beau discours rhétorique, Il y répond en lui montrant ses œuvres :
« Les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés,
les sourds entendent, les morts ressuscitent, et la Bonne Nouvelle est annoncée
aux pauvres ».
Mais
ce questionnement de St Jean-Baptiste peut-être également le nôtre. Est-ce que
nous attendons véritablement le Seigneur ? Oh, non pas simplement pour
cette belle et grande fête de Noël mais désirons-nous véritablement rejoindre
le Seigneur pour l’éternité ? Est-ce que c’est véritablement le Seigneur
Jésus que nous attendons ou bien au contraire, mettons-nous notre espoir en
quelqu’un d’autre ou bien peut être plutôt en quelque chose d’autre ?
Aujourd’hui,
dans notre société, dans notre temps, nombreux sont ceux qui ne se confient
qu’en eux-mêmes. Ils n’ont confiance qu’en eux, n’agissent que pour eux, et en
définitive ne vivent que pour eux. En y pensant je me dis qu’ils doivent être
bien triste car nous savons bien que nous ne maîtrisons pas grand-chose dans
notre existence, les évènements adviennent et il nous faut y faire face et
celui qui ne croit qu’en lui-même aura bien tôt fait de découvrir qu’il est
bien loin d’être infaillible et que sa volonté est insuffisante, qu’il ne
maîtrise pas le cours des choses. Alors pour survivre et bien il va se durcir
et se bercer de cette illusion qu’il est fort, tout puissant, maître de sa vie
et de son destin. Une maladie incurable pourrait l’atteindre qu’il ne douterait
pas encore de lui-même. Voilà le triomphe de l’orgueil humain, triomphe
dramatique de l’âme qui refuse les secours divins et se berce dans l’illusion
de sa toute puissance et ce jusqu’à son dernier souffle. Même la mort
implacable ne le fera pas douter de son illusion et c’est drapé dans sa
suffisance qu’il rejoindra la tombe sans avoir pris conscience qu’il n’était
qu’un souffle, sans avoir pris conscience qu’il était aimé par Dieu, sans avoir
pris conscience que la vie ne se gagne que lorsqu’elle se donne, sans avoir
pris conscience que la vie ne trouve sons sens que lorsque Dieu le révèle. Oh
combien est triste cette existence humaine gonflée d’orgueil et de présomption
qui ne croit en rien et n’espère rien, qui vit ici-bas en pensant que rien n’a
de sens, cherchant à marquer le monde en espérant que le monde se souvienne
qu’il a été. Cet homme-là n’attend rien si ce n’est peut-être une vaine
gloriole humaine, gloriole d’argent et d’apparence. Ô combien le bon Dieu doit
être triste de se voir ainsi refusée par cette âme qu’Il cherche pourtant à
aimer et à sauver mais qui ne peut agir, bloqué par l’orgueil démesuré. Cette
âme-là n’attend rien d’extérieur à elle-même et la venue du Seigneur Jésus ne
sera qu’un évènement parmi tant d’autres classés dans la rubrique des faits
divers.
Et
il y’a ces âmes qui ont démasqué cette illusion de toute puissance et qui se
sont mises en quête de sens, en quête du sens de leur existence. Elles ont eu
beau chercher elles n’ont pas trouvée la réponse jusqu’au jour où elles l’ont
reçu dans un éclat d’éternité qui leur a fait découvrir l’amour infini du
Seigneur, qui ont ressenti cette vague déferlante de l’amour infini du
Seigneur. Dès lors, elles ont découverts que la réponse n’était pas une idée ou
un concept mais bien une personne : Jésus Christ. Elles ont découverts que
Dieu porté par son désir de nous rejoindre s’est fait l’un de nous en Jésus. Et
dès lors elles n’ont désirée qu’une chose, celle de suivre le Seigneur toujours
davantage, de lui être uni toujours davantage, de l’aimer et de se laisser
aimer toujours davantage. Et leurs vies d’ici-bas se sont écrites dans cette
relation avec Dieu, dans cette belle espérance du ciel, dans cette certitude
d’être aimé à l’infini, d’être aimé par l’infini. Et ce sont bien ces âmes-là
qui ont marqué le monde, qui ont marqué le monde par leur don de soi telle la
Bienheureuse Mère Térésa, qui ont marqué le monde par leur détachement du monde
et leur attachement au Christ tel St François d’Assise, qui ont marqué le monde
dans l’anonymat de la prière conventuelle telle Ste Thérèse de l’Enfant Jésus
et de la Sainte Face, qui ont marqué le monde per leur intercessions puissantes
après leur naissance au ciel telle Ste Rita.
Et
nous, où sommes-nous, quelle est notre âme ? Sommes-nous dans la
suffisance ou bien dans la confiance, sommes-nous dans l’égoïsme orgueilleux ou
dans la charité enflammée, sommes-nous dans une perspective d’anéantissement de
notre être le jour de notre mort ou dans l’espérance de la béatitude éternelle,
sommes-nous pour nous même ou bien sommes-nous pour le Christ…
« Celui
qui n’est pas avec moi est contre moi » nous dit le Seigneur alors même si
nous sommes inconstants attachons-nous véritablement au Christ, vivons dans la
Foi embrasée d’une véritable charité porté par la belle espérance. Il nous faut
choisir et non pas simplement intellectuellement mais bien existentiellement,
il nous faut choisir le Christ pour vivre avec Lui porté par les sacrements. Notre
choix du Christ enracinée dans la découverte de son amour infini pour nous ne
pourra que nous conduire à Le recevoir dans la sainte communion, à Lui être
réconcilié dans le sacrement de la confession, à vivre notre existence tournée
vers les plus petits dans une charité effective. Notre amour du Christ nous
poussera à fuir tout ce qui nous éloigne de Dieu, à fuir le péché qui abîme
notre relation au Seigneur. Tout cela constituera notre réponse d’amour à
l’amour de Dieu, notre amour de Dieu ne s’exprimera pas par un beau discours
rhétorique mais par nos actes d’amour.
Et
dès lors si nous choisissons véritablement le Christ alors c’est le Christ
Lui-même qui nous comblera et l’action de Dieu en nos vies constituera notre
réponse certaine et sereine, nous pourrons affirmer que c’est bien le Christ
qui est le Seigneur, que c’est bien le Christ avec lequel nous vivons, que
c’est bien le Christ que nous attendons dans l’éternelle béatitude. Choisissons
le Christ, abandonnons-nous à Lui de corps et d’âme et le st jour de Noël nous
pourrons nous émerveiller de la venue du Seigneur en nos vies, de
l’anéantissement de Dieu qui se fait l’un de nous par amour.
Amen.
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