En
ce jour de la Toussaint, nous sommes invités à fêter les saints du ciel. Oh
nous connaissons bien quelques saints qui nous accompagnent plus
particulièrement, de Ste Thérèse de l’Enfant Jésus et de la Sainte Face à St
Antoine de Padoue en passant par Ste Rita. Les saints du ciel nous en
connaissons quelques-uns et l’Eglise continue encore de nos jours à reconnaître
la sainteté de vie de quelques-uns en les présentant à la vénération des
fidèles.
Mais par-delà toutes ces belles
figures d’apôtres, de martyrs et de saints, l’Eglise nous invite aujourd’hui à
fêter tous ces saints inconnus qui ont tissés dans l’intimité une union
indissoluble avec le Seigneur Jésus, tous ces saints méconnus qui demeurent
aujourd’hui dans la gloire du Seigneur même si nous ne les connaissons pas. Et
alors que nous levons les yeux au ciel pour discerner dans la gloire céleste la
multitude des saints, alors que nous honorons tous les saints du ciel, il nous
faut prêter l’oreille à cette cours céleste qui nous rappelle à tous notre
destinée bienheureuse.
Prêtons
bien l’oreille et nous entendrons les saints du ciel nous rappeler que nous
sommes nous aussi fait pour le ciel. Reprenons conscience que le Christ est
venu ici-bas pour cela, Il est venu pour nous sauver c'est-à-dire pour nous
permettre de retrouver le chemin du ciel et c’est pour cela que le Christ est
allé jusqu’au bout, jusqu’à la croix. Reprenons conscience du prix infini que
le Seigneur a payé pour nous permettre de revenir à Lui. Et s’il y a un
demi-siècle le peuple chrétien avait véritablement conscience de la nécessité
qu’il avait à s’orienter vers le salut, de
s’éloigner de l’enfer en s’attachant à la vertu, de s’attacher à la
conversion en se détachant du péché, de refréner ses passions pour se laisser
transfigurer par la grâce et tout cela en s’attachant à la miséricorde du
Seigneur, aujourd’hui il n’en est peut-être plus ainsi. Jadis on parlait de
l’enfer et du paradis, aujourd’hui très peu. Et bien pour faire mentir ce
constat et par désir de mettre en contraste la gloire du paradis je vous
propose de réentendre un petit passage d’un dialogue entre Notre Seigneur et
Ste Catherine de Sienne qui fait partie de ces quelques femmes reconnues
docteur de l’Eglise.
Un
jour à propos de l’enfer Notre Seigneur dit à Ste Catherine de Sienne :
« Ma fille, ma langue ne pourra jamais dire ce que souffrent ces pauvres
âmes. Il y a trois vices principaux : l’amour-propre, l’estime de soi-même et
l’orgueil, qui en découle, avec toutes ses injustices, ses cruautés, ses
débauches et ses excès ; il y a aussi dans l’enfer quatre supplices qui
surpassent tous les autres : le damné est d’abord privé de ma vision, et cette
peine est si grande, que, s’il était possible, il aimerait mieux souffrir le
feu et les autres tourments, et me voir, qu’être exempt de toute souffrance et
ne pas me voir. Cette peine en produit une seconde, qui est le ver de la
conscience qui la ronge sans cesse. Le damné voit que, par sa faute, il s’est
privé de ma vue et de la société des anges, et qu’il s’est rendu digne de la
société et de la vue du démon. Cette vue du démon est la troisième peine […]
Alors le ver de la conscience les ronge plus cruellement et les dévore comme un
feu insatiable. Le quatrième supplice de l’enfer est le feu. Ce feu brûle et ne
consume pas, parce que l’âme, qui est incorporelle, ne peut être consumée par
le feu comme la matière […]. Voilà comment seront punis ceux qui, après avoir
été convaincus d’injustice et d’erreur pendant, leur vie, ne se seront pas
convertis et n’auront pas voulu, à l’heure de leur mort, espérer en moi et
pleurer l’offense qu’ils m’avaient faite plus que la peine qu’ils avaient
méritée ».
Ces
mots du Christ à Ste Catherine de Sienne ont de quoi nous horrifier mais en
même temps, ce n’est pas la peur qui doit nous saisir car comme le dit le
Christ l’enfer attend ceux qui « après avoir été convaincus d’injustice et
d’erreur pendant, leur vie, ne se seront pas convertis et n’auront pas voulu, à
l’heure de leur mort, espérer en moi et pleurer l’offense qu’ils m’avaient
faite plus que la peine qu’ils avaient méritée ».
Ainsi,
en nous confiant avec ardeur à la miséricorde du Seigneur, en nous attachant à
Lui de tout notre cœur, en l’aimant par notre vie, en cherchant à nous
convertir sans cesse, nous savons que le chemin nous conduira vers le Seigneur
dans son éternité. C’est la confiance et l’amour qui sont les plus grands
barrages aux peines infernales. Et en opposition absolue avec l’enfer éclate la
gloire du paradis et de l’union à Dieu et dans ce même dialogue le Seigneur
évoque la vie sanctifiée en paradis, Notre Seigneur a dit à Ste Catherine de
Sienne : « Les saints trouvent leur bonheur éternel dans ma
vision ; ils y goûtent dans la joie la récompense des épreuves qu’ils ont
supportées avec tant d’amour pour moi et tant de mépris pour eux-mêmes ».
Et donc aujourd’hui, solennellement nous fêtons tous ceux qui ont tout
supportées avec tant d’amour pour le Seigneur et tant de mépris pour eux-mêmes.
A
travers ce dialogue avec Ste Catherine de Sienne nous avons maintenant sous les
yeux ce contraste immense entre enfer et paradis, mais nous avons en réalité sous
les yeux les deux destinées qui nous sont possibles, l’enfer ou le paradis. Oh
je suis certains que nous tous nous désirons le ciel et craignons les peines
infernales mais il faut que notre désir ne demeure pas uniquement un vœu pieux
sans consistance, ne demeure pas uniquement de la théorie. Notre éternité
commence aujourd’hui et toutes nos journées ont cette capacité de construire
cette éternité bienheureuse à laquelle nous aspirons. Et peut-être en ce jour
pouvons-nous nous poser cette simple question : qu’est-ce que je fais pour
mon éternité ? Oh nous travaillons à de nombreuses choses au long de nos
journées, nous œuvrons pour de nombreux projet sans nous rendre compte que tous
passeront mais et l’éternité, et notre éternité… Et si par exemple nous
considérons notre journée d’hier, est-ce que nous avons posé des actes qui nous
emporteront au paradis, est-ce que nous avons construit notre éternité ?
Est-ce qu’hier nous avons agi pour rejoindre cette gloire des saints que nous
célébrons aujourd’hui ? Est-ce qu’hier nous avons vécu de cette charité du
Christ qui est déjà début d’éternité ?
Et
si notre réponse nous remplit de honte et de gêne avant que de l’avoir formulée
ne sombrons pas dans la désespérance mais prenons quelques résolutions afin que
demain ne soit pas comme hier, afin qu’aujourd’hui ne soit pas comme hier.
Entendons la foule des saints nous rappeler notre destinée éternelle, entendons
le Seigneur nous inviter sans cesse par sa miséricorde, par ces sacrements à
nous orienter toujours davantage vers Lui, entendons notre propre désir qui
appelle de ces vœux l’éternel paradis, entendons et surtout agissons, par
petite touche, par petit pas mais avançons en sanctifiant notre existence. Et
les moyens sont bien simple car c’est le Seigneur qui nous les donne la prière
personnelle, la messe dominicale, le sacrement de confession, tous ces moyens
nous les connaissons alors n’hésitons pas, employons-les, usons-les !
C’est de notre éternité dont il est question, y aurait-il chose plus importante ?
Et
c’est une grâce que de nous reposer la question essentielle de notre éternité
en ce jour car aujourd’hui, si les saints du ciel sont tous heureux de voir
l’honneur que nous leur rendons je ne crois pas me tromper en affirmant que le
plus beau cadeau que nous pouvons leur faire consiste à invoquer sur nous leurs
intercessions. Alors n’hésitons pas et confions nous à l’intercession de tous
les saints du ciel en leur demandant de solliciter pour nous auprès du Seigneur
les grâces dont nous avons besoin afin que dès maintenant nous construisions
notre éternité et qu’au moment de la mort nous puissions les rejoindre portés
par la grâce et la miséricorde infinie du Seigneur. LE Seigneur a donné sa vie
pour notre salut, les saints prient pour notre salut alors avançons le regard
clair, confiant dans la grâce et la miséricorde, notre marche fondé sur les
sacrements et le ciel un jour s’ouvrira pour nous.
Amen.
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