Paroisses de La Bouilladisse – La Destrousse – Peypin – Belcodène

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lundi 4 novembre 2013

Homélie de la Toussaint



En ce jour de la Toussaint, nous sommes invités à fêter les saints du ciel. Oh nous connaissons bien quelques saints qui nous accompagnent plus particulièrement, de Ste Thérèse de l’Enfant Jésus et de la Sainte Face à St Antoine de Padoue en passant par Ste Rita. Les saints du ciel nous en connaissons quelques-uns et l’Eglise continue encore de nos jours à reconnaître la sainteté de vie de quelques-uns en les présentant à la vénération des fidèles.
            Mais par-delà toutes ces belles figures d’apôtres, de martyrs et de saints, l’Eglise nous invite aujourd’hui à fêter tous ces saints inconnus qui ont tissés dans l’intimité une union indissoluble avec le Seigneur Jésus, tous ces saints méconnus qui demeurent aujourd’hui dans la gloire du Seigneur même si nous ne les connaissons pas. Et alors que nous levons les yeux au ciel pour discerner dans la gloire céleste la multitude des saints, alors que nous honorons tous les saints du ciel, il nous faut prêter l’oreille à cette cours céleste qui nous rappelle à tous notre destinée bienheureuse.
Prêtons bien l’oreille et nous entendrons les saints du ciel nous rappeler que nous sommes nous aussi fait pour le ciel. Reprenons conscience que le Christ est venu ici-bas pour cela, Il est venu pour nous sauver c'est-à-dire pour nous permettre de retrouver le chemin du ciel et c’est pour cela que le Christ est allé jusqu’au bout, jusqu’à la croix. Reprenons conscience du prix infini que le Seigneur a payé pour nous permettre de revenir à Lui. Et s’il y a un demi-siècle le peuple chrétien avait véritablement conscience de la nécessité qu’il avait à s’orienter vers le salut, de  s’éloigner de l’enfer en s’attachant à la vertu, de s’attacher à la conversion en se détachant du péché, de refréner ses passions pour se laisser transfigurer par la grâce et tout cela en s’attachant à la miséricorde du Seigneur, aujourd’hui il n’en est peut-être plus ainsi. Jadis on parlait de l’enfer et du paradis, aujourd’hui très peu. Et bien pour faire mentir ce constat et par désir de mettre en contraste la gloire du paradis je vous propose de réentendre un petit passage d’un dialogue entre Notre Seigneur et Ste Catherine de Sienne qui fait partie de ces quelques femmes reconnues docteur de l’Eglise.
Un jour à propos de l’enfer Notre Seigneur dit à Ste Catherine de Sienne : « Ma fille, ma langue ne pourra jamais dire ce que souffrent ces pauvres âmes. Il y a trois vices principaux : l’amour-propre, l’estime de soi-même et l’orgueil, qui en découle, avec toutes ses injustices, ses cruautés, ses débauches et ses excès ; il y a aussi dans l’enfer quatre supplices qui surpassent tous les autres : le damné est d’abord privé de ma vision, et cette peine est si grande, que, s’il était possible, il aimerait mieux souffrir le feu et les autres tourments, et me voir, qu’être exempt de toute souffrance et ne pas me voir. Cette peine en produit une seconde, qui est le ver de la conscience qui la ronge sans cesse. Le damné voit que, par sa faute, il s’est privé de ma vue et de la société des anges, et qu’il s’est rendu digne de la société et de la vue du démon. Cette vue du démon est la troisième peine […] Alors le ver de la conscience les ronge plus cruellement et les dévore comme un feu insatiable. Le quatrième supplice de l’enfer est le feu. Ce feu brûle et ne consume pas, parce que l’âme, qui est incorporelle, ne peut être consumée par le feu comme la matière […]. Voilà comment seront punis ceux qui, après avoir été convaincus d’injustice et d’erreur pendant, leur vie, ne se seront pas convertis et n’auront pas voulu, à l’heure de leur mort, espérer en moi et pleurer l’offense qu’ils m’avaient faite plus que la peine qu’ils avaient méritée ».
Ces mots du Christ à Ste Catherine de Sienne ont de quoi nous horrifier mais en même temps, ce n’est pas la peur qui doit nous saisir car comme le dit le Christ l’enfer attend ceux qui « après avoir été convaincus d’injustice et d’erreur pendant, leur vie, ne se seront pas convertis et n’auront pas voulu, à l’heure de leur mort, espérer en moi et pleurer l’offense qu’ils m’avaient faite plus que la peine qu’ils avaient méritée ».
Ainsi, en nous confiant avec ardeur à la miséricorde du Seigneur, en nous attachant à Lui de tout notre cœur, en l’aimant par notre vie, en cherchant à nous convertir sans cesse, nous savons que le chemin nous conduira vers le Seigneur dans son éternité. C’est la confiance et l’amour qui sont les plus grands barrages aux peines infernales. Et en opposition absolue avec l’enfer éclate la gloire du paradis et de l’union à Dieu et dans ce même dialogue le Seigneur évoque la vie sanctifiée en paradis, Notre Seigneur a dit à Ste Catherine de Sienne : « Les saints trouvent leur bonheur éternel dans ma vision ; ils y goûtent dans la joie la récompense des épreuves qu’ils ont supportées avec tant d’amour pour moi et tant de mépris pour eux-mêmes ». Et donc aujourd’hui, solennellement nous fêtons tous ceux qui ont tout supportées avec tant d’amour pour le Seigneur et tant de mépris pour eux-mêmes.
A travers ce dialogue avec Ste Catherine de Sienne nous avons maintenant sous les yeux ce contraste immense entre enfer et paradis, mais nous avons en réalité sous les yeux les deux destinées qui nous sont possibles, l’enfer ou le paradis. Oh je suis certains que nous tous nous désirons le ciel et craignons les peines infernales mais il faut que notre désir ne demeure pas uniquement un vœu pieux sans consistance, ne demeure pas uniquement de la théorie. Notre éternité commence aujourd’hui et toutes nos journées ont cette capacité de construire cette éternité bienheureuse à laquelle nous aspirons. Et peut-être en ce jour pouvons-nous nous poser cette simple question : qu’est-ce que je fais pour mon éternité ? Oh nous travaillons à de nombreuses choses au long de nos journées, nous œuvrons pour de nombreux projet sans nous rendre compte que tous passeront mais et l’éternité, et notre éternité… Et si par exemple nous considérons notre journée d’hier, est-ce que nous avons posé des actes qui nous emporteront au paradis, est-ce que nous avons construit notre éternité ? Est-ce qu’hier nous avons agi pour rejoindre cette gloire des saints que nous célébrons aujourd’hui ? Est-ce qu’hier nous avons vécu de cette charité du Christ qui est déjà début d’éternité ?
Et si notre réponse nous remplit de honte et de gêne avant que de l’avoir formulée ne sombrons pas dans la désespérance mais prenons quelques résolutions afin que demain ne soit pas comme hier, afin qu’aujourd’hui ne soit pas comme hier. Entendons la foule des saints nous rappeler notre destinée éternelle, entendons le Seigneur nous inviter sans cesse par sa miséricorde, par ces sacrements à nous orienter toujours davantage vers Lui, entendons notre propre désir qui appelle de ces vœux l’éternel paradis, entendons et surtout agissons, par petite touche, par petit pas mais avançons en sanctifiant notre existence. Et les moyens sont bien simple car c’est le Seigneur qui nous les donne la prière personnelle, la messe dominicale, le sacrement de confession, tous ces moyens nous les connaissons alors n’hésitons pas, employons-les, usons-les ! C’est de notre éternité dont il est question, y aurait-il chose plus importante ?
Et c’est une grâce que de nous reposer la question essentielle de notre éternité en ce jour car aujourd’hui, si les saints du ciel sont tous heureux de voir l’honneur que nous leur rendons je ne crois pas me tromper en affirmant que le plus beau cadeau que nous pouvons leur faire consiste à invoquer sur nous leurs intercessions. Alors n’hésitons pas et confions nous à l’intercession de tous les saints du ciel en leur demandant de solliciter pour nous auprès du Seigneur les grâces dont nous avons besoin afin que dès maintenant nous construisions notre éternité et qu’au moment de la mort nous puissions les rejoindre portés par la grâce et la miséricorde infinie du Seigneur. LE Seigneur a donné sa vie pour notre salut, les saints prient pour notre salut alors avançons le regard clair, confiant dans la grâce et la miséricorde, notre marche fondé sur les sacrements et le ciel un jour s’ouvrira pour nous.
Amen.

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