L’évangile
de ce jour où nous prions pour tous les fidèles défunts, l’évangile nous livre
ce beau cantique de Syméon, cantique qui est prié chaque jour par l’Eglise
durant le dernier office de la journée que l’on appelle complies. Et ce
cantique de Syméon nous rappelle que notre désir du ciel, que notre désir
d’être uni au Seigneur dans l’éternité bienheureuse, que ce désir est rendu
possible uniquement grâce au Salut accomplie en Jésus Christ. En effet, nous ne
nous sauvons pas tout seul, nous n’atteignons pas le paradis à la force de nos
poignets mais nous recevons le salut grâce aux mérites du Christ, grâce à la
passion et à la résurrection du Seigneur. C’est la croix qui nous a ouvert le
chemin du ciel et c’est par la croix, par la foi En Jésus Christ mort et
ressuscité que nous sommes tendus vers la béatitude éternelle.
Mais
tout en disant, tout en affirmant que c’est le Christ qui nous donne par sa
grâce l’accès au paradis, il nous faut prendre conscience que ce n’est pas
l’unique voie. L’enfer constitue cette alternative affreuse à la gloire du
paradis. L’enfer et le paradis constituent pour nous les deux possibilités pour
notre éternité. Et aussi bien l’enfer que le paradis sont des états de l’âme
éternel c’est-à-dire que l’âme entrée en paradis y demeure pour l’éternité, de
même l’âme qui a sombré dans l’enfer de l’absence de Dieu. Et si nous
considérons ces deux états éternels, si nous considérons l’enfer et le paradis
je suis certain que nous désirons tous le paradis et craignons l’enfer, que
nous désirons tous être uni au Seigneur et craignons de souffrir par son
absence dans l’éternité. Le catéchisme de l’Eglise catholique que nous sommes
invités à relire particulièrement en cette année de la Foi nous précise
que : « nous ne pouvons pas aimer Dieu si nous péchons gravement
contre Lui, contre notre prochain ou contre nous-même: "Celui qui n'aime
pas demeure dans la mort. Quiconque hait son frère est un homicide; or vous
savez qu'aucun homicide n'a la vie éternelle demeurant en lui" (1Jn 3,15).
Notre Seigneur nous avertit que nous serons séparés de Lui si nous omettons de
rencontrer les besoins graves des pauvres et des petits qui sont ses frères
(cf. Mt 25,31-46). Mourir en péché mortel sans s'en être repenti et sans
accueillir l'amour miséricordieux de Dieu, signifie demeurer séparé de Lui pour
toujours par notre propre choix libre. Et c'est cet état d'auto-exclusion
définitive de la communion avec Dieu et avec les bienheureux qu'on désigne par
le mot "enfer" ». L’enfer est donc le terme de ceux qui meurent
en état de péché mortel sans une once de repentir, sans une once de regret. Il
nous faut donc pour nous qui désirons le ciel nous attacher à la vertu, nous
attacher à la vie droite et juste en demeurant uni au Seigneur par sa grâce
c’est-à-dire par les sacrements.
Mais
il nous faut reconnaître que malgré notre désir d’être uni au Seigneur, nous
demeurons marqués par nos imperfections, blessés par nos péchés et c’est
pourquoi le Seigneur a permis, dans sa grâce et sa bonté, que l’âme qui
s’oriente pleinement vers le Seigneur puisse être purifié avant de prendre
place en paradis. Ce temps de purification c’est ce qui est appelé le
purgatoire. Et aujourd’hui, si nous prions avec ardeur pour tous les fidèles
défunts, nous prions pour en réalité pour les défunts qui demeurent encore
aujourd’hui en purgatoire. Comme je le disais, les âmes en paradis y demeurent
pour l’éternité et les prières que nous adressons au Seigneur pour ces âmes
déjà sanctifiés rejaillissent sur les âmes qui demeurent encore en purgatoire,
qui demeure dans ce temps de purification. Et c’est bien en ce sens que notre
prière de ce jour est importante car l’âme en purgatoire souffre de sa
purification, vie dans ce regret de ses fautes brulé du désir de rejoindre le
Seigneur et nos prières hâtent le terme de ce temps de purgatoire, nos prières
hâtent l’entrée de ces âmes en paradis. C’est pourquoi nos prières ont un grand
prix pour celles et ceux qui nous ont quittés car nos prières les soulagent de
cette peine temporaire qu’elles vivent en paradis, nos prières les rapprochent
du bonheur infinie qu’est l’union à Dieu au paradis.
Prions
donc avec zèle et ferveur, offrons bien
souvent des messes à l’intention de nos défunts, nous avons ce pouvoir de leur
venir en aide alors n’hésitons pas. Mais par-delà cet acte de charité que nous
accomplissons à chaque fois que nous prions pour nos défunts, il nous faut
également nous rappeler notre propre destiné car c’est déjà aujourd’hui que
nous nous orientons vers le Seigneur, c’est déjà aujourd’hui que nous posons
des actes d’éternité en faveur du salut de nos âmes. Prenons conscience que
notre vie d’ici-bas déterminera notre éternité alors dès aujourd’hui alors que
nous prions pour les fidèles défunts, confions nous également à leurs prières
afin que eux puissent intercéder pour nous afin que nous nous convertissions
toujours davantage et que le moment de notre mort soit celui de notre entrée en
paradis.
Amen.
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