Le
Seigneur Jésus, dans l’Evangile de ce dimanche, nous rappelle que les chrétiens
s’ils n’ont pas le monopole de la bonté, doivent tendre à vivre de la charité
parfaite, cette charité parfaite qui les conduit à faire du bien, à prêter sans
attente, à être miséricordieux comme Dieu Lui-même, à ne pas juger, à ne pas
condamner, à pardonner, à donner et même à aimer les ennemis. Ces exigences que
nous livre le Seigneur Jésus vont bien à l’encontre de la pensée du monde et
même, à l’encontre de notre propre nature humaine blessée par le péché, notre
nature blessée qui nous invite bien plus à la vengeance, à la rancune, à la
riposte démesurée et à un égoïsme outrancier.
Ainsi
oui, le chemin que nous donne le Seigneur Jésus revient à livrer un combat
contre nous-même et contre les élans de notre temps. Mais ce combat, cet effort
auquel nous sommes convoqués par la Foi est signe de notre attachement premier
au Christ Lui-même. En effet, on ne peut pas aimer ses ennemis par challenge
personnel, on ne peut le faire que par amour de Dieu et soutenu par la grâce
même de Dieu. Et c’est encore la Foi, la confiance en la grâce divine, qui nous
empêche de penser que cela est impossible. C’est la Foi qui nous empêche de
penser que cette réalité de perfection de la charité ne pourrait être vécue et
qu’elle ne se résoudrait qu’à être une chimère. Non, ce chemin là est possible
car c’est Dieu qui nous le donne. Oui il dépasse nos capacités mais nous savons
que nous ne comptons pas uniquement sur nos pauvres capacités mais que nous
comptons sur la grâce qui peut élever notre nature jusqu’aux sommets de la
sainteté.
Dès
lors nous sommes bien invité à faire un petit examen de conscience, est-ce que
nous, chacun de nous, est-ce que nous faisons du bien, prêtons sans attente à
qui a besoin, est-ce que nous sommes miséricordieux comme Dieu Lui-même, est-ce
que nous ne jugeons pas, ne condamnons pas, est-ce que nous pardonnons, et même
est-ce que nous aimons nos ennemis ? Sans manquer de charité, nous ne
pouvons que nous résoudre à admettre que nous avons tous besoin de progresser
en ce domaine. Et bien peut-être pouvons-nous commencer dès aujourd’hui, oui
aujourd’hui ! Interrogeons-nous pour savoir ce que nous pouvons faire
concrètement pour vivre de la parole que le Seigneur nous adresse en ce
dimanche. Offrons le pardon qui a tardé depuis trop longtemps, ayons souci de
l’autre concrètement. Dans chacune de nos vies nous pouvons faire un petit pas
dans l’ordre du Bien véritable alors prenons la résolution de le faire rapidement.
Et pour ce qui est d’aimer nos ennemis, il y’a en cet ordre quelque chose
d’essentiel qui peut être fait, c’est de prier pour nos ennemis. Prier pour nos
ennemis en les confiant simplement au Seigneur sans ressenti et sans colère.
Tout
cet effort de conversion doit nous accompagner chaque jour mais redisons le,
non pas comme un challenge personnel mais comme la simple manifestation de
notre propre attachement au Seigneur Jésus. Nous croyons au Christ, nous vivons
de son Amour, de son Salut et de sa Grâce alors permettons que chacune de nos
vies soit un reflet de cette présence, de cet amour et de la grâce.
Et
en ce temps où l’Eglise est attaquée de l’intérieur et de l’extérieur, gardons
nous auprès du Seigneur en qui nous croyons en nous rappelant toujours que
c’est parce que nous croyons au Christ que nous croyons à l’Eglise, en nous
rappelant ce que disait Ste Mère Térésa alors qu’on lui demandait ce qu’il
fallait changer dans l’Eglise : elle répondit vous et moi car l’Eglise
c’est nous tous et le seul changement que nous pouvons souhaiter pour nous même
et pour l’institution de l’Eglise c’est une plus grande sainteté qui n’est le
fruit que d’un attachement toujours plus grand au Seigneur, qui est le fruit de
cette conversion amoureuse et radicale de chacun d’entre nous. Alors ne nous
laissons pas bousculer par les flots impétueux ni battre par les vents
contraires mais œuvrons en notre vie au triomphe du Christ. Amen.
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