C’est
sur une réalité que nous connaissons bien que porte l’évangile de ce dimanche,
je veux parler de la tentation. Ainsi, oui, le Christ Lui-même a été tenté et
cela car la tentation n’est pas, en tant que telle, quelque chose de moralement
qualifiable. La tentation n’est ni bonne ni mauvaise par elle-même. Mais la
tentation induit un chemin, une action qui, lui, revêt une qualification
morale. On peut être tenté de faire le bien, ou de faire le mal. D’une manière
habituelle, la tentation ne désigne pourtant que l’attrait pour un mal et c’est
bien ce qui constitue les trois tentations que le Seigneur endure.
Et,
en considérant la tentation il nous faut remarquer qu’elle peut être le fruit
de deux réalités. La première réalité est celle de notre propre nature blessée
par le péché, notre propre nature qui nous attire parfois à désirer un mal.
Pour les natures gourmandes ce sera la gourmandise, pour les natures colériques
ce sera la colère etc… Nous avons tous des tentations attachées à notre propre
nature, à notre propre personne.
Mais
le Seigneur nous permet de considérer la deuxième réalité qui est source de
tentation à savoir le diable lui-même. Bien chers amis, ne pensons pas que le
diable n’est qu’une histoire pour les enfants ! Son action, bien que masquée
est pourtant bien réelle. Oui, le diable existe et il rôde en ce monde afin de
conduire les âmes à leurs pertes. L’ensemble de la Révélation biblique témoigne
de son existence et de son action, de nombreux saints constituent également de
nombreux témoins. Oui le diable existe et il agit, il influence nos existences
pour nous conduire à la damnation, au rejet de Dieu, à l’enfer. Cette influence
démoniaque n’épargne personne et l’Eglise, en ces temps troublés, semblent être
une victime de choix comme l’a souligné dernièrement le Pape François.
Mais,
si nous pouvons les distinguer dans l’ordre rationnelle, ces deux réalités, ces
deux sources de la tentation à savoir notre propre nature blessée par le péché
et le diable, et bien, ces deux réalités sont bien souvent liées. En effet,
nous nous en doutons, le démon n’est pas plus bête qu’un autre et il va avoir
cette attention d’accentuer une tentation naturelle. Ainsi, celui qui est
gourmand par nature, le démon ne va pas le tenter sur autre chose que sur la
gourmandise, idem pour les natures colériques ou autres réalités peccamineuses.
Le démon nous connaît, oh non pas de l’intérieur mais parce qu’il nous observe,
guettant cette proie que nous sommes et il va s’attaquer à nos faiblesses.
Mais,
comme je le disais en débutant mon propos, la tentation n’est pas en tant que
telle un mal. C’est ce que nous en faisons qui peut nous conduire au péché :
est-ce que nous résistons à la tentation ? Si nous ne résistons pas et que
nous cédons, et bien cela est de notre responsabilité et c’est bien ce que
cherche le démon, il veut que nous nous perdions nous même, lui il s’est déjà
perdu tout seul. Ainsi, affirmer l’action du démon ne va pas à l’encontre de la
considération de la responsabilité de nos actes car c’est nous qui choisissons
et ce sont nos actions qui orientent aujourd’hui notre éternité. Et redisons-le
aussi en ce dimanche, l’enfer existe, ce n’est pas non plus un conte pour les
enfants…
Face
à ces considérations, face à l’action démoniaque, nous pourrions être quelque
peu dépourvu et nous aurions raison car nous le savons, nous n’avons, par nous-même,
que peu de volonté, peu de force pour nous garder sur le chemin de la vertu et
de la sainteté. Mais notre force c’est que nous ne sommes pas seul, nous ne
luttons pas tout seul, le Christ, Dieu Lui-même nous soutient. Dieu a déjà
vaincu la mort et le péché, Dieu a déjà vaincu le diable et ses démons et Dieu
désire nous faire profiter de sa victoire en nous soutenant à chaque combat, à
chaque tentation. Oui Dieu veut nous soutenir, combattre à nos côtés mais il
est de notre responsabilité d’accepter son aide et cela par la grâce des
sacrements, par la grâce communiquée dans la prière. On ne peut pas reprocher
au Seigneur de ne pas nous aider si nous ne vivons pas à ses côtés… Or avec le
Seigneur, je veux dire véritablement avec Lui, nous savons que nous n’avons
rien à craindre aussi dur que soit le combat.
Et
au début de ce carême il est bon de remettre le doigt sur cette réalité de la
tentation. Car parfois, pour le carême, nous avons la tentation de ne rien
faire comme si nous nous disions : bon c’est le carême, attendons que ça
passe… et bien combattons cette tentation afin que durant ce carême nous
puissions poser des actes en faveur du Seigneur en nos vies par la fidélité et
l’accroissement de notre prière, par la participation à la messe en semaine,
par des actes de charité désintéressés, par des pardons trop longtemps
attardés. Ne baissons pas les bras, mais attachons-nous, avec le Seigneur, à
faire que nos vies soit plus intimement uni au Christ Lui-même, il en va de
notre éternité.
Amen.
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