Le
jeûne, la prière et l’aumône, voilà les trois réalités portées en ce mercredi
des cendres et qui doivent nous accompagner certes plus particulièrement
pendant ce temps de carême qui s’ouvre aujourd’hui mais qui doivent nous
accompagner également tout au long de notre vie car ces trois dimensions sont
comme le fondement de notre vie spirituelle.
Le
jeûne tout d’abord. Le Seigneur Jésus a Lui-même vécu cette réalité du jeûne
lors de sa longue prière auprès du Père dans le désert. Ce jeûne de nourriture
conduit nécessairement à éprouver la faim, cette faim si absente de nos
sociétés opulentes qui doit rappeler à l’homme combien il doit avoir faim de
Dieu, combien il doit avoir une faim viscérale de Dieu. Car bien entendu, il ne
nous faut pas jeûner pour jeûner mais il nous faut faire de cet exercice du
jeûne un moyen de nous rapprocher de Dieu, un moyen de favoriser notre relation
à Dieu. Et dans cet ordre, gardons bien à l’esprit que le jeûne ne se réduit
pas seulement à une abstinence de nourriture, le jeûne peut être celui de la
télévision, d’Internet, de shopping, de toutes ces activités chronophages qui
nous font oubliées notre attachement premier au Seigneur. Et le Christ nous le
rappelle bien dans l’Evangile, notre jeûne ne doit pas être pour nous un
étendard que nous dresserions à la face du monde par une mine défaite et cela afin
que les autres considèrent notre propre piété, non, notre jeûne il est pour
Dieu et seulement pour Dieu.
Quant
à la prière, nous le savons, elle doit habiter chacune de nos journées,
permettant à nos âmes de se retrouver face à Dieu dans la contemplation de sa
bonté et l’impatience de ses grâces et secours. La prière constitue comme la
respiration de nos âmes, respiration de grâce et de sainteté, respiration de
bonté et d’amour. Et rappelons-le en ce jour, la prière n’est pas d’abord
définie par une somme de formules qu’il conviendrait de dire, elle n’est pas
d’abord une récitation de formules incantatoires, le Seigneur nous le dit
bien : « ne rabâchez pas comme les païens ». La prière c’est
d’abord et avant tout un cœur à cœur avec le Seigneur, c’est parler à Dieu
comme on parle à un ami. Ainsi, tout comme à un ami, on confie à Dieu ce qui
habite notre cœur, des futilités les plus abouties aux urgences les plus pressantes.
La prière fonde notre relation à Dieu et qualifie notre relation à Dieu. Qui
est Dieu si on ne s’adresse à Lui qu’avec les mots des autres ? Dieu nous
connaît mieux que nous-mêmes, Dieu nous aime d’un amour que nous saurions même
imaginer et Dieu désire que nous nous tournions vers Lui de cœur et d’âme, dans
la simplicité ou la complexité de l’instant.
Alors bien sûr, les prières établies, les saintes lectures, la lecture
de la Parole de Dieu, le chapelet que sais-je encore, tout cela nous aide à
nous tourner vers le Seigneur mais tout cela ne constitue que des moyens en vue
d’une seule chose : notre relation à Dieu. Soyons uni au Seigneur, prenons
le temps de la prière, offrons du temps au Seigneur dans le silence si propice
à l’intervention divine. Nous désirons que le Seigneur nous aide, nous désirons
que le Seigneur nous sanctifie, nous désirons que le Seigneur face grandir en
nous l’amour de son nom, nous désirons que le Seigneur face grandir en nous les
vertus et bien donnons au Seigneur l’occasion de le faire, l’occasion d’agir
dans l’intimité de nos âmes et cela, par un temps de prière quotidien et
fidèle. Un temps de prière ce n’est pas 2 minutes en passant mais c’est le
temps nécessaire qui doit nous conduire à nous abandonner entre ses mains.
Et
enfin, l’aumône, l’aumône c’est l’exercice de la charité, c’est nous rappeler
que le soutient des plus pauvres demeure manifestation de la charité même de
Dieu. Ainsi, secourir la pauvreté, qu’elle soit matérielle ou spirituelle, doit
demeurer un des qualificatifs de chacune de nos vies. Non pas d’abord par
philanthropie mais bien par amour de Dieu, habité de la certitude que le
secours adressé à mon frère est manifestation du secours que Dieu désire
adresse à chacun des membres de notre humanité. En ce sens, pensons aux
miracles que le Seigneur Jésus a accompli tout au long de sa vie, pensons
surtout au don que le Christ fait de Lui-même sur le bois de la croix par amour
de cette humanité si ingrate. La charité demeure la manifestation visible de notre
attachement au Christ a tel point que la charité préside à toutes les vertus
comme nous le dit St. Paul : « si je n’ai pas la charité, s’il me
manque l’amour, je ne suis qu’un cuivre qui résonne, une cymbale
retentissante ». Ainsi attachons-nous à vivre de la Charité qui ne se
réduit bien entendu pas à ce que nous sommes capable de donner mais qui se
déploie également dans l’attitude que nous avons envers les autres, dans le
refus de la médisance et du mensonge, dans le refus de la colère, de la violence
verbale ou physique, dans le refus de l’indifférence etc.., la charité se
trouve dans la recherche de la bonté et de la mansuétude, de la miséricorde, de
la compassion, de la joie et de la paix etc…
Et
en recevant les cendres en ce soir, faisons acte de pénitence, reconnaissons
devant le Seigneur que nous n’avons pas toujours vécu du jeûne en sa faveur,
que nous l’avons parfois oublié en délaissant l’œuvre de la prière, que nous
n’avons pas toujours été de fidèle serviteur de la charité et ayons dans le
cœur ce désir ardent de nous convertir et de croire en l’évangile afin que ce
carême marque pour nous tous une nouvelle étape dans la croissance de la
sainteté en chacune de nos vies.
Amen.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire