Nous
connaissons bien cet évangile de la paille et de la poutre et la
sentence : « Qu’as-tu à regarder la paille dans l’œil de ton frère, alors
que la poutre qui est dans ton œil à toi, tu ne la remarques pas ? ».
Cette sentence est presque passée dans la culture. Mais pourtant, pourtant nous
sentons bien qu’il nous est nécessaire de la réentendre car nous avons bien du
mal à la mettre en pratique, nous sommes souvent bien loin de la vivre.
En
effet, dans bien des cas, nous avons cette facilité étonnante de relever les
défauts et les tares de ceux qui nous entourent. Nous relevons chez les autres
ces imperfections qui nous rassurent quant à nous même en nous disant que nous
sommes tout de mêmes meilleurs qu’un tel ou bien même, cela peut nous conduire
à écraser l’autre en le réduisant à ses déficiences.
Dans
un cas, comme dans l’autre, remarquer les défauts de ceux qui nous entourent
marquent en définitive notre supériorité bien souvent illusoire, je dis
supériorité car alors nous nous plaçons en juge de l’autre. Or, comme le disait
un penseur de l’antiquité : « celui qui se permet de juger se prend
comme critère du bon, du bien et du vrai ». Dès lors, nous sentons bien
l’orgueil qui peut habiter notre regard sur l’autre lorsque nous le jugeons. Et
c’est bien dans cette perspective que nous devons recevoir l’appel du Seigneur
à ne pas juger. Ne pas juges l’autre par charité mais aussi pour ne pas être
jugé nous-même. Ne pas juger c’est renoncer à condamner la paille que porte
notre prochain en ayant conscience que nous avons-nous aussi des progrès à
faire, des difficultés à surpasser.
Car,
reconnaissons-le, si nous avons des facilités à remarquer les faiblesses des
autres nous avons bien souvent une grande faculté à nous accommoder de nos
propres faiblesses en nous les pardonnant, en les excusant. Intraitable avec
les autres, nous sommes bien souvent pétri d’excuses envers nous-même.
Nous
sommes donc invités à ne pas juger l’autre et surtout à ne pas le condamner
mais cela ne signifie pas qu’il nous faut être aveugle. En effet, il nous faut
remarquer les faiblesses de ceux qui nous entourent mais non pas pour les juger
et les condamner, non pas pour nous enorgueillir nous -même mais pour pouvoir
agir envers eux avec une véritable charité.
Remarquer
que quelqu’un a des difficultés pour accomplir une tâche qui nous est facile
doit nous conduire à soutenir la faiblesse de celui qui a ces difficultés pour
lui permettre de les dépasser, pour l’aider à grandir. Il nous faut donc avoir
les yeux grands ouverts afin de pouvoir soutenir ceux qui nous entourent et
dans un même temps, abattre notre orgueil afin de nous laisser aider lorsque
nous en avons besoin. Car si les autres ont des difficultés dans certains
domaines, nous avons également nos propres domaines d’incompétences et seule la
charité peut permettre à tous de profiter des talents de chacun.
Il
nous faut donc être prompt à aider, à soutenir, à faire grandir en refusant de
juger et de condamner et en se rappelant que nous avons tous des progrès à
faire, que nous sommes tous en état de conversion permanente.
Alors
en ce dimanche, demandons au Seigneur la grâce d’une augmentation de notre
charité et l’abaissement de notre orgueil afin que nous puissions une véritable
communauté de disciples du Seigneur.
Amen.
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