« Quiconque
vit et croit en moi ne mourra jamais », voilà l’affirmation du Seigneur
Jésus que recèle l’évangile de ce dimanche. Et cette affirmation va à
l’encontre de cette expérience commune qui voit la mort signer d’un point final
l’existence humaine, tout homme naît pour mourir. Cette expérience de la mort
s’impose à notre humanité et bon nombre de nos contemporains s’arrête à cette
simple constatation. La mort s’impose et tout semble s’arrêter. Et ce qui est
certain c’est bien que la mort est appréhendable alors que l’Eternité échappe à
notre expérience empirique, alors que la vie éternelle échappe à notre
connaissance primaire. Ainsi, seule la Foi nous permet de considérer
l’Eternité, seule la Foi nous donne cette connaissance qui nous dépasse et qui touche
l’Eternité. Mais la Foi qui doit habiter nos cœurs et nos âmes ne doit pas être
une simple option intellectuelle, un choix probable ou calculé, une simple
hypothèse défendue. La Foi qui doit nous habiter se fonde non pas sur nous même
ou sur nos réflexions, mais elle se fonde sur le Christ Lui-même. Car si le
Christ nous montre en l’Evangile de ce dimanche qu’Il a le pouvoir de faire
revenir à la vie son ami Lazare mort depuis 4 jours, le Christ ne nous promet
pas un élixir de vie éternelle qui nous empêcherait de mourir et qui nous
établirait pour toujours en cette terre et en cette vie que nous connaissons.
Vie qui est certes désirables sous certain côté mais qui serait profondément
désespérante si on devait s’y éterniser. Ainsi le Christ ne nous promet pas de
nous soustraire à la mort mais le Christ nous donne de soulever le voile de son
après, de la vie après la mort, de la vie après la vie. Et c’est seulement la
Foi au Christ qui nous donne de recevoir cette réalité de l’Eternité.
Et cela doit produire en nous un
changement de référentiel dans la conduite de notre existence qui n’a de valeur
qu’inscrite dans l’Eternité, qui n’a de sens que porté vers la béatitude. Car
oui mortel nous le sommes tous mais nous devons savoir au plus intime de nous même
que la mort ouvre à l’Eternité et si nous avons vécu avec le Christ, si nous
croyons au Christ dès lors la mort ne nous retiendra pas et l’Eternité
bienheureuse s’offrira à nous. On pourrait se dire que c’est là une belle
promesse qui doit nous permettre d’appréhender la mort d’une manière plus douce
mais ce n’est pas une belle promesse car cette réalité elle nous a été acquise
par le sang précieux du Christ, par la passion du Seigneur, car cette réalité
resplendit au jour de la résurrection, car cette réalité nous en vivons dès à
présent accueillant en nos âmes le Christ vivant, vainqueur de la mort et des
ténèbres.
Il
nous faut donc désamorcer en nous ce pouvoir de la mort qui a été anéanti par
la victoire du crucifié. Il nous faut la désamorcer à l’image de Ste Thérèse
qui disait : « Ce n’est pas “la mort “qui viendra me chercher, c’est
le bon Dieu. La mort, ce n’est pas le fantôme, un spectre horrible comme on la
représente sur les images. Il est dit dans le catéchisme que « la mort, c’est la
séparation de l’âme et du corps », ce n’est que cela ! ». « La mort, c’est
la séparation de l’âme et du corps », ce n’est que cela !… Ainsi en un sens il
ne nous faudrait pas avoir peur de la mort mais nous devrions craindre
davantage le jugement qui succèdera à la mort, nous devrions craindre l’Enfer
qui peut y succéder et c’est dans cet après la mort que prend tout son sens la
Parole du Seigneur : « Quiconque vit et croit en moi ne mourra
jamais » car celui qui vit dans le Seigneur Jésus vit de la miséricorde
divine et s’attache au Christ dans une vie uni au Seigneur qui l’introduira en
l’union divine éternelle. Car il ne nous suffit pas de croire au Christ pour
entrer dans l’Eternelle Béatitude mais il nous faut également vivre en Jésus
Christ. Le Christ n’est pas donc pas l’option qu’on garderait sous le coude tel
un joker attendant la fin de la partie pour le sortir. Et le temps du carême a
cette vocation là de nous rappeler cet essentiel d’éternité qu’est celui de
vivre en Jésus Christ. Mais nous le savons bien, même si nous désirons vivre en
Jésus Christ nous ne sommes pas encore dans la perfection de la Charité qui ne
nous sera donné qu’au Ciel. Nous sommes pêcheurs, nous sommes tous pécheurs,
voilà la réalité. Mais si le péché entrave nos vies nous savons également que
la miséricorde nous permet d’être rétabli dans l’intimité du Seigneur,
miséricorde que nous recevons dans le sacrement de la confession qui nous sera
proposé ce jeudi et là encore, le sacrement de la confession n’est pas une
option mais il s’enracine dans la Parole du Seigneur adressée à ses apôtres et
à leurs successeurs les évêques et les prêtres « celui à qui vous
remettrez ses péchés ils lui seront remis, celui à qui vous maintiendrez ses
péchés il lui seront maintenus ».
Ainsi
bien chers amis, considérons l’éternité à laquelle le Seigneur nous appelle en
son Amour infini, considérons nous dans nos faiblesses et notre péché qui
blessent nos âmes appelant la miséricorde et donnons-nous rendez-vous au
sacrement de la confession afin que nous puissions vivre davantage en Jésus
Christ, afin que notre Foi en Lui soit plus ardente et que s’accomplisse pour
nous tous cette affirmation du Seigneur : « Quiconque vit et croit en
moi ne mourra jamais ».
Amen
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