Rameaux
en mains nous avons tous formés le cortège, acclamant par nos chants la venue
du Seigneur. Et oui, le Seigneur est venu, le Seigneur est là n’en doutons pas.
Et dans la joie d’accueillir le Seigneur nous avons entendu le récit de ses
dernières heures, nous avons revécu la trahison de Juda, revécu l’arrestation
du Seigneur, son humiliation et sa flagellation mais le supplice ignoble et
injuste ne s’est pas arrêté là, le marteau a fendu l’air crucifiant le
Seigneur, dans un acte d’abomination et de torture le Seigneur a été mis sur
cette croix de bois qui s’est dressée entre ciel et terre jusqu’à emporter le
dernier souffle de notre Dieu.
Nous
l’avons entendu, l’acclamation de la foule de Jérusalem s’est transformée en
condamnation réclamant la vie du seul juste de l’humanité, réclamant la vie de
celui qui a accompli tant de miracles, qui a enseigné La Vérité divine. Tout
semble balayé.
Et
nous aujourd’hui, qui avons entre les mains ces rameaux, il nous faut bien
laisser naître en notre cœur une crainte, une sainte crainte, il nous faut
laisser naître en notre cœur cette crainte de voir nos propres acclamations se
changer en condamnations. Oh bien sûr nous ne pouvons pas heureusement créer
une nouvelle crucifixion mais reprenons conscience en ce dimanche que nous
participons à la crucifixion du Seigneur lorsque nous chassons le Seigneur de
nos vies, lorsque nous ne faisons pas une réelle place au Seigneur en nos vies.
Car si le Seigneur est mort sur cette croix c’est pour chacun de nous, je dis
bien pour chacun de nous, nul n’est exclu dans la pensée de Dieu de ce
sacrifice qui nous ouvre les portes de l’Eternité. Si le Seigneur est mort sur
cette croix c’est pour nous redire à chacun combien Il nous attend, combien Il
nous espère dans l’éternelle béatitude. Si le Seigneur est mort sur cette croix
c’est pour nous manifester à chacun l’Amour infini qu’Il a pour chacun de nous
car c’est bien l’Amour de Dieu pour chacun de nous qui le conduit à accepter ce
traitement ignominieux car c’est bien dans la croix du Seigneur que nous recevons
le Salut, c’est bien dans la croix du Seigneur que nous recevons l’affirmation
de la bonté de Dieu envers chacun des membres de l’humanité et même de ceux qui
ont conduit Dieu jusqu’au supplice : « Père, pardonne-leurs, ils ne
savent pas ce qu’ils font ».
Redisons
le en ce dimanche, c’est dans le sang que le Seigneur scelle pour l’Eternité
notre rachat, notre rédemption, notre salut, [c’est bien dans le sang mais non
dans le sang des ennemis, non dans le sang des pécheurs que nous sommes, mais
bien dans le propre sang de Dieu fait homme.] Car oui, clamons le en ce jour,
c’est Dieu Lui-même qui paye le tribut de notre rédemption, c’est Dieu Lui-même
qui paye la dette de chaque rejet de Dieu, c’est Dieu Lui-même qui paye la
dette de chacune des actions luttant contre Dieu ou contre les hommes, c’est
Dieu Lui-même qui paye la dette de toutes jalousie féroces, c’est Dieu Lui-même
qui paye la dette de toutes colères parfois sanglantes, c’est Dieu Lui-même qui
paye la dette de tout orgueil écrasant, c’est Dieu Lui-même qui paye la dette
de la luxure, de l’avarice, de l’envie, c’est Dieu Lui-même qui paye la dette
de toutes les paresses spirituelles. Reprenons conscience en ce dimanche que
Dieu nous offre le Salut par son sacrifice.
Et
de nous tous Dieu n’attend qu’une seule chose que nous l’accueillions
véritablement, pleinement, non pas du bout des lèvres ou du bout du cœur, mais
totalement, Dieu attend que nous vivions de Sa vie, Dieu attend de nous que
nous nous laissions envahir par son Amour infini qui nous conduira à l’aimer en
retour d’un amour qui transformera nos vies.
Et
c’est ce que je vous propose de vivre en ce dimanche. Certain de la présence de
Dieu au milieu de nous, certain de la présence de Dieu prisonnier du
tabernacle, accueillons le Seigneur en nos cœurs et en nos âmes. Faisons
silence, retrouvons-nous nous même au fond de nos cœurs et faisons silence en
nous même, redisons oui au Seigneur simplement en Lui offrant nos vies quelles
qu’elles soient, redisons oui au Seigneur en Lui offrant nos cœurs avec
simplicité car c’est bien cela que le Seigneur attend, et que ces rameaux qui
orneront nos maisons nous rappellent ce don que nous désirons faire de nous
même au Seigneur, que ces rameaux nous rappellent que le Seigneur nous attend à
chaque messe, qu’Il nous attend dans la sacrement de la confession, qu’Il nous
attend pour nous donner sa vie dans une vie de prière fidèle. Alors oui, aujourd’hui,
maintenant, faisons silence, et offrons-nous à Lui.
Amen.
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