Cette
rencontre entre le Seigneur Jésus et la Samaritaine nous la connaissons bien
mais reprenons ensemble quelques éléments essentiels. Et tout d’abord
remarquons que la Samaritaine vient puiser de l’eau à midi, c'est-à-dire à
l’heure la plus chaude du jour, alors qu’à cette heure là la majorité des gens
demeurent à l’abri du soleil et de la chaleur, la samaritaine vient accomplir
cette tâche malgré tout fatigante sous la plus forte chaleur du jour.
Pourquoi ?
Et
bien tout simplement parce qu’elle ne désire pas rencontrer les autres femmes
qui viennent également puiser de l’eau, elle fuit très certainement les
cancanages, les regards insistants porteurs de désapprobations, les ironies ;
car la Samaritaine n’a pas une vie bien droite, elle qui a déjà eu 5 maris et
qui se trouve avec un homme qui n’est pas son mari, nous apprendra le Seigneur
Jésus. Ainsi la Samaritaine fuit simplement le regard populaire, le regard de
ceux qui se drapent dans leur apparente bonne conduite et se constituent en
inquisiteurs condamnant.
Et
bien c’est pourtant cette femme que le Seigneur Jésus attend, Il l’attend
auprès du puits de Jacob. Je dis bien que le Seigneur l’attend car ne pensons
pas que cette rencontre était fortuite, le Seigneur Jésus étant empli de cette
connaissance des évènements qui nous dépasse. Donc le Seigneur Jésus l’attend
et nous pourrions nous attendre à un discours moralisant, à une dénonciation
des errements de la samaritaine, ou tout du moins à une admonestation. Mais
rien de cela et même au contraire le Seigneur Jésus demande à la Samaritaine de
lui rendre un service et en lui demandant à boire, le Seigneur Jésus demande le soutient de cette
femme établissant ainsi une véritable relation, un véritable dialogue.
Et
c’est ce dialogue qui se déroule comme souvent avec le Seigneur Jésus dans un
quiproquo : le Seigneur Jésus voulant donner à la Samaritaine l’eau vive
qui ne se tarit pas, la Samaritaine entendant simplement que grâce à cette eau
elle n’aura plus besoin de venir jusqu’au puits. La Samaritaine ne saisit pas
ce que lui dit le Seigneur et elle ne commencera à reconnaître la personnalité
du Seigneur Jésus que lorsque ce dernier lui aura révélé quelle est sa vie. Et
c’est le Seigneur qui en définitive va se révéler à cette samaritaine : Je
suis le messie moi qui te parle. Affirmation qui va conduire la femme à aller à
la rencontre de ceux qu’elle tâchait d’éviter pour annoncer à tous qu’elle a
peut-être bien rencontré le messie.
Et
bien remarquons ensemble que le Seigneur Jésus ne s’est jamais positionné dans
l’ordre de la moral. Tout simplement peut-être parce que le Seigneur sait que
la Samaritaine a conscience que sa vie n’est pas inscrite dans l’ordre de la
vertu. Mais d’une manière plus fondamentale, le Seigneur Jésus nous enseigne
quelque chose d’essentiel qui nous échappe bien souvent à savoir que ce qui
prime entre le Foi et la morale c’est bien la Foi. C’est pour cela que le
Seigneur rejoint cette Samaritaine où elle en est et qu’Il la conduit peu à peu
à reconnaître qui Il est, à reconnaître qu’Il est le messie, qu’Il est celui
qui peut la sauver. Et ensuite c’est la Foi dans le Christ Jésus qui conduira
certainement cette Samaritaine à accorder sa vie au Christ Lui-même.
Or
reconnaissons le, d’une manière habituelle ce n’est pas comme cela que nous
raisonnons. D’une manière habituelle nous serions tentés d’accorder le salut
éternel à ceux qui ont bien agi ici-bas qu’importe leur attachement au Christ,
c'est-à-dire que d’une manière habituelle, dans notre raisonnement, plus une
personne aura bien agi en sa vie, plus elle sera sauvé, et inversement plus une
personne aura mal agi en sa vie, plus elle sera damnée. Et bien en ce sens là
nous nous trompons car ce n’est pas l’ordre moral qui ouvre au salut mais c’est
la Foi au Christ qui nous justifie ou pour reprendre St Paul, c’est par la Foi
que nous devenons des justes.
Caricaturons
quelque peu les positionnements pour en saisir toute la nuance essentielle. Et
par exemple, imaginons un homme bon qui rejette foncièrement le Christ qu’il
connaît pourtant, et bien son rejet du Christ peut devenir également rejet du
salut. Et, a contrario, imaginons un homme mauvais, qui a conscience du mal qui
habite sa vie mais qui malgré tout, reconnaissant sa faiblesse, son péché,
reconnaît également le Christ Lui-même et sa miséricorde, et bien tel le bon
Larron il se verra peut-être accueilli par le Christ.
Oh
bien sûr, attention, il n’y a pas opposition entre la Foi et la morale car si
la morale ne conduit pas nécessairement à la Foi, la Foi quant à elle conduit nécessairement
à la Vertu et inversement le péché peut aller jusqu’à tuer la Foi, l’immoralité
va à l’encontre de la Foi. Il n’y a pas opposition entre la Foi et la morale
mais il y’a bien une primauté de la Foi qui est seule source du salut.
Ainsi,
pour nous qui avons la Foi, il nous faut bien sûr rechercher à vivre toujours
plus intensément de la Foi et ce par la recherche de notre propre conversion
qui nous établira dans la vertu. Et si nous considérons ceux qui n’ont pas la
Foi, il nous faut tâcher d’avoir ce même regard que le Christ c'est-à-dire ne
pas tomber d’abord dans un jugement moral mais essayer de conduire l’autre à la
reconnaissance du Christ Sauveur, d’essayer de conduire l’autre aux portes du
Salut ! Telle est bien là notre mission. Nous ne devons pas être des
Ayatollahs d’une morale mais bien les disciples du Christ Sauveur, disciples du
Christ qui a donné sa vie pour les impies que nous étions, pour les pécheurs
que nous sommes. Amen
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