Paroisses de La Bouilladisse – La Destrousse – Peypin – Belcodène

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dimanche 2 avril 2017

19 Mars - 3ème Dimanche de Carême

Cette rencontre entre le Seigneur Jésus et la Samaritaine nous la connaissons bien mais reprenons ensemble quelques éléments essentiels. Et tout d’abord remarquons que la Samaritaine vient puiser de l’eau à midi, c'est-à-dire à l’heure la plus chaude du jour, alors qu’à cette heure là la majorité des gens demeurent à l’abri du soleil et de la chaleur, la samaritaine vient accomplir cette tâche malgré tout fatigante sous la plus forte chaleur du jour. Pourquoi ?
Et bien tout simplement parce qu’elle ne désire pas rencontrer les autres femmes qui viennent également puiser de l’eau, elle fuit très certainement les cancanages, les regards insistants porteurs de désapprobations, les ironies ; car la Samaritaine n’a pas une vie bien droite, elle qui a déjà eu 5 maris et qui se trouve avec un homme qui n’est pas son mari, nous apprendra le Seigneur Jésus. Ainsi la Samaritaine fuit simplement le regard populaire, le regard de ceux qui se drapent dans leur apparente bonne conduite et se constituent en inquisiteurs condamnant.
Et bien c’est pourtant cette femme que le Seigneur Jésus attend, Il l’attend auprès du puits de Jacob. Je dis bien que le Seigneur l’attend car ne pensons pas que cette rencontre était fortuite, le Seigneur Jésus étant empli de cette connaissance des évènements qui nous dépasse. Donc le Seigneur Jésus l’attend et nous pourrions nous attendre à un discours moralisant, à une dénonciation des errements de la samaritaine, ou tout du moins à une admonestation. Mais rien de cela et même au contraire le Seigneur Jésus demande à la Samaritaine de lui rendre un service et en lui demandant à boire,  le Seigneur Jésus demande le soutient de cette femme établissant ainsi une véritable relation, un véritable dialogue.
Et c’est ce dialogue qui se déroule comme souvent avec le Seigneur Jésus dans un quiproquo : le Seigneur Jésus voulant donner à la Samaritaine l’eau vive qui ne se tarit pas, la Samaritaine entendant simplement que grâce à cette eau elle n’aura plus besoin de venir jusqu’au puits. La Samaritaine ne saisit pas ce que lui dit le Seigneur et elle ne commencera à reconnaître la personnalité du Seigneur Jésus que lorsque ce dernier lui aura révélé quelle est sa vie. Et c’est le Seigneur qui en définitive va se révéler à cette samaritaine : Je suis le messie moi qui te parle. Affirmation qui va conduire la femme à aller à la rencontre de ceux qu’elle tâchait d’éviter pour annoncer à tous qu’elle a peut-être bien rencontré le messie.
Et bien remarquons ensemble que le Seigneur Jésus ne s’est jamais positionné dans l’ordre de la moral. Tout simplement peut-être parce que le Seigneur sait que la Samaritaine a conscience que sa vie n’est pas inscrite dans l’ordre de la vertu. Mais d’une manière plus fondamentale, le Seigneur Jésus nous enseigne quelque chose d’essentiel qui nous échappe bien souvent à savoir que ce qui prime entre le Foi et la morale c’est bien la Foi. C’est pour cela que le Seigneur rejoint cette Samaritaine où elle en est et qu’Il la conduit peu à peu à reconnaître qui Il est, à reconnaître qu’Il est le messie, qu’Il est celui qui peut la sauver. Et ensuite c’est la Foi dans le Christ Jésus qui conduira certainement cette Samaritaine à accorder sa vie au Christ Lui-même.
Or reconnaissons le, d’une manière habituelle ce n’est pas comme cela que nous raisonnons. D’une manière habituelle nous serions tentés d’accorder le salut éternel à ceux qui ont bien agi ici-bas qu’importe leur attachement au Christ, c'est-à-dire que d’une manière habituelle, dans notre raisonnement, plus une personne aura bien agi en sa vie, plus elle sera sauvé, et inversement plus une personne aura mal agi en sa vie, plus elle sera damnée. Et bien en ce sens là nous nous trompons car ce n’est pas l’ordre moral qui ouvre au salut mais c’est la Foi au Christ qui nous justifie ou pour reprendre St Paul, c’est par la Foi que nous devenons des justes.
Caricaturons quelque peu les positionnements pour en saisir toute la nuance essentielle. Et par exemple, imaginons un homme bon qui rejette foncièrement le Christ qu’il connaît pourtant, et bien son rejet du Christ peut devenir également rejet du salut. Et, a contrario, imaginons un homme mauvais, qui a conscience du mal qui habite sa vie mais qui malgré tout, reconnaissant sa faiblesse, son péché, reconnaît également le Christ Lui-même et sa miséricorde, et bien tel le bon Larron il se verra peut-être accueilli par le Christ.
Oh bien sûr, attention, il n’y a pas opposition entre la Foi et la morale car si la morale ne conduit pas nécessairement à la Foi, la Foi quant à elle conduit nécessairement à la Vertu et inversement le péché peut aller jusqu’à tuer la Foi, l’immoralité va à l’encontre de la Foi. Il n’y a pas opposition entre la Foi et la morale mais il y’a bien une primauté de la Foi qui est seule source du salut.

Ainsi, pour nous qui avons la Foi, il nous faut bien sûr rechercher à vivre toujours plus intensément de la Foi et ce par la recherche de notre propre conversion qui nous établira dans la vertu. Et si nous considérons ceux qui n’ont pas la Foi, il nous faut tâcher d’avoir ce même regard que le Christ c'est-à-dire ne pas tomber d’abord dans un jugement moral mais essayer de conduire l’autre à la reconnaissance du Christ Sauveur, d’essayer de conduire l’autre aux portes du Salut ! Telle est bien là notre mission. Nous ne devons pas être des Ayatollahs d’une morale mais bien les disciples du Christ Sauveur, disciples du Christ qui a donné sa vie pour les impies que nous étions, pour les pécheurs que nous sommes. Amen

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