L’Evangile
de ce Dimanche se conclut par l’affirmation portée par le Seigneur Jésus
Lui-même qui nous dit qu’Il est le fils de l’homme. Et bien notons que ce titre
de Fils de l’homme, que se donne de nombreuse fois le Seigneur Jésus dans les
évangiles, ce titre s’inscrit dans l’Ancien Testament et particulièrement
s’enracine dans le livre du prophète Daniel qui use le premier de cette
appellation. Or dans le livre de Daniel, cette appellation de Fils de l’homme
désigne le vainqueur des puissances du monde, il est le vainqueur du combat et
la royauté universelle lui est remise. Plus tardivement, dans les paraboles du
livre d'Hénoch, le fils d'homme est un être mystérieux, séjournant auprès de
Dieu, possédant la justice. Le Fils de l’homme est celui qui doit venir à la
fin des temps où il siègera sur son trône de gloire, juge universel, sauveur et
vengeur des justes qui viendront auprès de lui après la résurrection. Cette
réalité exposée dans l’Ancien Testament était vraisemblablement présente à
l’esprit de tout juif et par ailleurs lorsque le Christ demande à l’aveugle
ayant retrouvé la vue s’il croit au Fils de l’homme, l’aveugle miraculé ne lui
demande pas ce que cela veut dire mais il lui demande bien qui il est. Ainsi le
Christ se révèle et se dévoile mystérieusement à travers ce titre de Fils de
l’homme, le Christ révèle qu’Il est bien vrai Homme et vrai Dieu mais d’une
manière qui demeure comme voilée. L’aveugle est passé des ténèbres de
l’incroyance à la lumière de la Foi.
« Autrefois,
vous étiez ténèbres ; maintenant, dans le Seigneur, vous êtes
lumière », ces paroles de St Paul en la seconde lecture illustrent cette
réalité de l’évènement que nous rapporte l’évangile. L’aveugle de naissance
retrouve la vue par la grâce du Seigneur et il accède à la Foi dans la
reconnaissance du Fils de l’homme.
Ce
passage des ténèbres à la lumière il nous faut bien entendu en avoir une
lecture spirituelle et existentielle. En effet, le Christ est la lumière qui
éclaire le monde et qui éclaire tout homme l’accueillant en sa vie parce que le
Christ nous révèle l’identité de Dieu et parce que le Christ nous donne ainsi
la clef de compréhension de l’ensemble de la création, parce que le Christ nous
donne ainsi la clef de compréhension de notre propre existence qui est appelé à
entrer dans cette lumière qu’est le Christ Lui-même.
Et
cela nous le vivons déjà nous tous qui sommes illuminés par la Foi. Et cela
nous est parfois jalousé par ceux qui demeurent dans les ténèbres de
l’incroyance. En effet, la Foi qui habite nos âmes nous conduit à vivre notre
vie et surtout à appréhender les évènements douloureux et difficiles de nos
existences d’une manière différente de ceux qui n’ont pas la Foi. Un évènement
difficile survient nous avons cette certitude de Foi que le Seigneur nous soutient
et nous accompagne de ses grâces pour nous permettre de dépasser ou tout du
moins de traverser ces difficultés ; ce qui est bien loin de la solitude
de ceux qui n’ont pas la Foi. Un deuil survient et nous savons au milieu de la
douleur et des larmes que l’éternité s’ouvre pour ceux qui ont confiance en la
miséricorde divine ; ce qui est bien loin de la désespérance de
l’anéantissement de ceux qui n’ont pas le Foi. Dans ces domaines là, certain de
nos contemporains pourraient penser que la Foi est la béquille de l’existence
qui nous serait nécessaire à nous qui serions des faibles, à nous qui n’aurions
pas la force de supporter la vie. Et en un certain sens il est certain que la
Foi nous aide à affronter la vie mais ce n’est pas parce qu’elle nous aide à
cela qu’elle n’en est pas moins véritable, ce n’est pas parce que la Foi nous
soutient qu’elle n’en est pas moins certaine car elle nous donne de percevoir
la présence de Dieu en nos vies et en chacun des moments de nos vies.
Mais
ce n’est là qu’une partie de la réalité de la Foi qui doit gouverner notre
existence, il y’a un autre pan de la Foi qui, quant à lui ne nous est pas
jalousé car il demeure incompris.
En
effet, d’un autre côté, lorsqu’un choix difficile doit être posé, nous savons
que nous pouvons là encore compter sur l’assistance de l’Esprit Saint pour nous
aider à discerner la direction qui est à prendre non pas seulement en fonction
d’une rentabilité éventuelle ou d’un égocentrisme exacerbé mais dans une
attention particulière à Dieu et au prochain. D’un autre côté, la Foi nous
conduit à déplacer les fondations de nos existences pour les placer en Dieu et
en l’éternité et ainsi la Foi conduit le chrétien à ne pas rechercher d’abord
le profit, la richesse ou la gloire mais bien Dieu Lui-même dans une quête de
conversion permanente. D’un autre côté la Foi nous invite également à cette
attention au plus faible et au plus pauvre en écartant toute volonté
d’asservissement ou tout rejet de l’autre qui nous serait différent socialement
ou humainement. Et surtout, la Foi nous conduit à nous reposer non pas sur nos
propres forces, non pas sur un surhomme illusoire mais la Foi nous conduit à
nous reposer sur Dieu dans une vie de prière fidèle, dans une vie sacramentelle
qui n’a de cesse de nous appeler à nous abandonner nous même pour suivre le
Christ.
Et
tout ce côté-là de la réalité de la Foi, nos contemporains le rejettent et même
le raillent ardemment et c’est ainsi que pour eux la Foi est une béquille et dans
un même temps, pour eux, la Foi est également un carcan. Mais pourquoi
tiennent-ils cette position contradictoire et bien tout simplement parce qu’ils
sont aveugles, aveugles quant à la réalité de la Foi qui n’est pas une
construction humaine mais bein le don que Dieu nous fait pour nous permettre
d’entrer dans La Réalité, dans La Réalité de Dieu, dans La Réalité de notre propre
existence, dans La Réalité du monde. Mais ces aveugles modernes il nous faut
avoir à cœur de prier pour eux afin qu’eux aussi entrent dans la lumière, afin
qu’eux aussi puissent reconnaître le Christ et vivre dans la réalité.
Mais
dans un même temps, ne nous considérons pas trop vite comme étant clairvoyant
face à ces aveugles modernes. Nous sommes nous tous atteint d’une certaine
cécité qui fait que notre vie n’est pas encore totalement au Christ, qui fait
que notre existence n’est pas encore totalement gouvernée par la Foi à l’image
des saints qui nous montrent le chemin. Nous avons-nous aussi besoin d’être
guéri par le Christ afin que notre Foi soit ardente au point de nous conduire
aux portes de la sainteté et le temps du carême est le temps favorable. Alors
redoublons d’ardeur dans cette deuxième partie du carême qui s’ouvre en ce
dimanche afin de nous ouvrir davantage au Christ, afin de nous laisser guérir
par le Christ et portons en nos prières tout ceux qui sont dans les ténèbres
afin que, comme nous, ils puissent accéder à la lumière de la Foi véritable.
Amen.
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