En
ce dimanche, que ce soit Naaman le syrien ou bien encore l’étranger de
l’évangile, c’est bien l’action de grâce qui demeure l’objet de notre
méditation de ce dimanche. Naaman est venu offrir un présent en signe de
gratitude pour sa guérison, l’étranger de l’évangile a fait demi-tour pour
retourner auprès du Seigneur Jésus et rendre ainsi gloire à Dieu. Ces deux
attitudes sont bien celle de l’action de grâce, action de grâce qui dépasse en
un certain sens le simple remerciement adressé à Dieu. Et que ce soit Naaman ou
l’étranger de l’évangile, ils nous représentent nous tous, nous qui sommes
appelés à être habité par l’action de grâce.
En
effet, nous sommes tous invités à remercier le Seigneur pour tout ce qu’Il nous
donne, que nous considérions l’ensemble de la création ou les grâces
particulières qui nous sont données, le fameux « merci Seigneur »
devrait faire partie intégrante de chacune de nos respirations. Mais il nous
faut prêter attention à une interprétation quelque peu faussée de la réalité de
l’action de grâce. En effet, le bon Dieu n’exige pas de nous ce
remerciement comme le font les parents
ici-bas qui, lorsqu’ils éduquent leurs enfants, après que quelque chose leur a
été donné, reprennent cette phrase qui a dû traverser les siècles et les
ans : « et qu’est ce qu’on dit ? » appelant de fait et
comme devoir de politesse ce merci quelque peu contrit ou contraint. Dieu après
nous avoir comblé ne joint pas à ses grâces le fameux « et qu’est ce qu’on
dit ? ». L’action de grâce à laquelle nous sommes tous conviés n’est
pas ce merci de politesse, l’action de grâce va bien au-delà et elle procède de
deux réalités qui la composent.
La
première réalité de l’action de grâce est bien celle d’un remerciement,
remerciement quant aux grâces reçues. Mais déjà cette simple étape n’est pas
toujours évidente car certains ne savent pas pourquoi remercier le bon Dieu.
Alors qu’ils sont peut être au fond du trou, affligés de soucis et de difficultés,
ils ne voient pas en quoi ils pourraient remercier le bon Dieu ; la
tentation étant plutôt d’accuser le bon Dieu d’être en parti responsable des
soucis et difficultés. Mais je peux malgré tout affirmer qu’il y’a toujours
matière à remercier le Seigneur même si parfois cette matière au remerciement n’est
que le fruit de la Foi, la Foi qui reconnaît au milieu des affres des
difficultés, qui reconnaît la présence et le soutient du bon Dieu même si la
présence du Seigneur nous semble discrète elle n’en est pas moins réelle. Et ainsi,
la première réalité de l’action de grâce est portée par la reconnaissance de
l’action constante et bienveillante du Seigneur en nos vies et elle s’exprime
par un merci adressé au bon Dieu, par une reconnaissance des bienfaits divin.
Quant
à la deuxième réalité de l’action de grâce elle est concentrée dans le mot
« action » en ce sens où notre merci doit nous conduire à agir, à
agir en accord avec la réalité reconnue et remerciée. Reconnaître la bonté du Seigneur en nos vies
devrait, et doit, nous amener à reconnaître l’attention aimante que le Seigneur
nous porte et doit ainsi produire en nous un élan d’amour toujours plus
important, élan d’amour qui doit nous amener à agir porté par cet amour de
Dieu. La reconnaissance de la bonté de Dieu pour nous doit nous conduire à
produire nous même de la bonté.
Le
remerciement et l’action « bonifiante » : ces deux réalités
constituent l’action de grâce qui n’est donc pas simplement un merci adressé au
bon Dieu mais qui est également et peut-être surtout un acte posé dans le sens
de notre conversion personnelle. C’est ainsi que se dessine ce cercle vertueux
de la grâce :
·
Dieu par amour pour chacun de nous nous comble de ses
prévenances et de se grâces
·
La reconnaissance de ces attentions divines est, en
nous, reconnaissance de l’Amour de Dieu à notre encontre
·
Cette reconnaissance provoque en nous l’action de
grâce qui est l’embrasement de notre personne par l’Amour divin et ce, dans la
gratitude des grâces reçues
·
Et cet embrasement de nos âmes consumées par la
reconnaissance de l’Amour divin nous pousse à vivre toujours plus de cet Amour
divin ce que l’on appelle communément la conversion.
·
Et la conversion de nos vies, nous dispose enfin à
être comblée toujours davantage par le bon Dieu…
Et
en ce dimanche, je nous propose de prendre quelques instants pour considérer
nos vies et plus particulièrement ces quelques derniers jours, de les
considérer afin de discerner les grâces que le Seigneur nous a donné. Même si
nous n’en avons pas conscience, ces grâces divines dont nous avons été comblées
se comptent non pas en dizaine mais bien plus en centaine ou en millier et pourtant
nous aurons peut-être du mal à discerner une seule grâce mais qu’importe. Et si
nous ne trouvons pas même une grâce, les grâces du Seigneur étant parfois bien
silencieuse et bien nous pouvons rendre grâce pour le fait d’être ici et
maintenant en cette église vivant cette eucharistie et nous apprêtant à
recevoir Dieu Lui-même en communion.
Et
ensuite, la ou les grâces étant discernées, remercions avec ardeur le bon Dieu
et décidons quelque action pour manifester notre attachement au Seigneur, décidons
une action qui rendra gloire à Dieu, une action qui nous rapprochera du
Seigneur car rappelons-nous toujours que nous rapprocher du Seigneur voilà bien
ce qui rempli le Seigneur d’une joie immense. En ce dimanche, rendons une
véritable action de grâce au Seigneur en Lui faisant une place toujours plus
grande en nos vies, en aimant le Seigneur toujours plus ardemment, toujours
plus réellement. Amen.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire