Alors
qu’en notre société c’est peut-être davantage le néant ou la réincarnation qui
semble être prônée, le Seigneur Jésus nous rappelle la réalité de la
résurrection des corps. Et il ne nous faut pas craindre de réaffirmer notre Foi
en cette Parole du Christ qui permet l’espérance et qui surtout demeure la
vérité éternelle.
Je
parle d’espérance car considérer que le néant absorbera l’existence humaine,
cela ne peut conduire qu’à une désespérance chronique qui touche d’ailleurs bon
nombre de nos contemporains. A quoi cela sert-il d’affronter l’existence si
elle est vouée à l’anéantissement ? Pourquoi construire sa vie dans la
voie droite et juste puisque en définitive cela n’aurait aucune
importance ? Qu’importe ce qui serait fait, qu’importe les actes posés,
tout serait anéanti. Et c’est ainsi qu’on va poser comme leitmotiv de
l’existence le fameux « carpe diem » compris comme cette volonté de
profiter de la vie, de la brûler par les deux bouts, de se rassasier de plaisir
avant l’anéantissement final. Cette pensée là peut nous apparaître comme
commune à bon nombre de nos contemporains et cela nous enjoint à être des
annonciateurs de la vérité des réalités éternelles, des annonciateurs de
l’éternité.
Face
à cette pensée de désespérance, se rencontre également, peut-être moins qu’il
y’a quelques temps, la position de la réincarnation. Et il est toujours
étonnant de considérer que pour le monde bouddhiste, la réincarnation est une
malédiction qui doit permettre à celui qui se réincarne de s’améliorer jusqu’à
atteindre une certaine plénitude qui le ferait quitter ce cercle de la réincarnation.
Mais pour nos contemporains, la réincarnation est au contraire perçue comme
quelque chose de positif qui serait comme un palliatif à la quête de l’immortalité
et qui permettrait ainsi de revenir, après sa mort, afin de profiter une
nouvelle fois des bienfaits de l’existence. L’idée même de la réincarnation se
trouve ainsi détourner afin de servir une certaine vision de la vie.
Mais
face à tout cela, le Christ nous l’enseigne, balayant ainsi toutes les opinions
contraires, le Christ nous enseigne la réalité de la résurrection des corps. Et
c’est ici un point précis de la Foi qui certes est une affirmation des réalités
éternelles mais qui est surtout une affirmation de la valeur positive de notre
corps. Notre âme entrera dans l’éternité au moment de notre mort, et au moment
du jugement notre âme retrouvera ce corps qui est le nôtre mais un corps
glorifié, le même et en même temps différent. Notre corps établi dans
l’éternité sera établi dans la perfection qui lui est propre. Et reprenons
conscience en ce dimanche que le corps humain est déjà entré dans la gloire
divine par la résurrection et l’ascension du Seigneur, par l’assomption de la
Très Sainte Vierge Marie.
Cette considération donne bien de la valeur à
notre corps qui doit être respecté et qui ne peut être rejeté comme le pensait
certaine philosophie antique le considérant comme un simple véhicule de l’âme.
Cela nous permet également d’affirmer que c’est bien l’ensemble de la personne,
corps et âme, qui est appelé à participer à l’œuvre de rédemption opérée par le
Christ et qui est donc appelé à être unifiée dès ici-bas. Cela doit nous
permettre d’éviter cet écueil qui considérerait que seule les choses
spirituelles sont appelées à être uni au Christ, considérant que la dimension
corporelle de l’être n’aurait que peu d’importance. Et c’est un écueil qui
peut nous atteindre tous et qui est par ailleurs dénoncer par le Christ
Lui-même. Et pour donner un exemple, ce serait celui qui dirait aimer le
Seigneur en son cœur mais qui agirait de manière totalement contraire en sa
vie. Or, nous pouvons le réaffirmer avec vigueur en ce dimanche, la Foi n’est
pas circonscrite à l’intériorité et même bien au contraire, la Foi doit
embrasser l’ensemble de la personne en son âme et en son corps, en son esprit et
en son action. Une Foi qui n’agît pas est belle et bien morte nous dit St
Jacques ou pour citer le Seigneur : « ce n’est pas en disant Seigneur,
Seigneur qu’on entrera dans le Royaume des cieux mais c’est en faisant la
volonté du Père qui est aux cieux » or l’agir passe nécessairement par
notre corporéité.
Ainsi
en ce dimanche, réapproprions-nous cette réalité de la résurrection des corps
afin de pouvoir l’annoncer non comme une opinion ou comme une option
intellectuelle mais bien comme cette douce réalité fruit de l’enseignement du
Christ Lui-même. Et demandons au Seigneur de nous aider à unifier nos vies afin
que l’ensemble de notre personne, corps et âme, soit uni à Lui dès maintenant
et pour l’éternité.
Amen.
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