La
fin du monde, l’apocalypse, voilà bien des termes qui nous étaient familiers en
l’an 2000, portés par la vague de ces faux prophètes qui déclamaient
l’avènement de ce temps, l’avènement de la fin. Et il est certain que ce moment
arrivera un jour, la fin du monde, la fin du temps. Mais il semblerait que
cette réalité à venir soit maintenant reléguée dans le monde des éventualités
possibles mais peu probables alors que ce moment peut advenir maintenant ou
dans une heure, ou bien sûr dans de nombreuses années voire des siècles.
Quoi
qu’il en soit, ce que nous savons c’est que le « jugement dernier
interviendra lors du retour glorieux du Christ. Le Père seul en connait l'heure
et le jour, Lui seul décide de son avènement. Par son Fils Jésus-Christ Il
prononcera alors sa parole définitive sur toute l'histoire. Nous connaîtrons le
sens ultime de toute l'œuvre de la création et de toute l'économie du salut, et
nous comprendrons les chemins admirables par lesquels Sa Providence aura
conduit toute chose vers sa fin ultime. Le jugement dernier révélera que la
justice de Dieu triomphe de toutes les injustices commises par ses créatures et
que son amour est plus fort que la mort (cf. Ct 8,6). » Mais il nous faut
bien nous rappeler que le « message du Jugement dernier appelle à la
conversion pendant que Dieu donne encore aux hommes "le temps favorable,
le temps du salut" (2Co 6,2). Il inspire la sainte crainte de Dieu. Il
engage pour la justice du Royaume de Dieu. Il annonce la "bienheureuse
espérance" (Tt 2,13) du retour du Seigneur qui "viendra pour être
glorifié dans ses saints et admiré en tous ceux qui auront cru" (2Th
1,10) ».
Ainsi nous percevons combien cette
perspective n’est pas un effondrement de toute chose, un anéantissement de la
terre et du monde, elle est cette récapitulation de toute chose dans le Christ,
cette réunion du genre humain en Dieu pour tous ceux qui seront appelés à
entrer dans le Royaume éternel. Et en définitive, la perspective du jugement
dernier n’est pas différente de celle de notre propre mort qui, elle aussi,
peut advenir maintenant, dans une heure ou dans de nombreuses années. Dès lors,
l’essentiel se trouve dans le fait d’être prêt, d’être prêt à être saisi par
l’éternité, d’être tourné vers le Seigneur et sa miséricorde. Et en ce sens,
nous pouvons nous rappeler ce que disait St Dominique Savio, ce saint de 14 ans
:
Saint
Dominique Savio à qui l’on demandait ce qu’il ferait s’il ne lui restait plus
que quelques instants à vivre, avant sa mort, ou avant la fin du monde : « Je
continuerais à jouer ». Il était alors en train de jouer au ballon avec ses
camarades.
St
Dominique était prêt et il avait bien conscience que le Seigneur serait heureux
de le trouver en train de s’amuser. Et cette parole nous permet de prendre
conscience combien le fait d’être prêt à l’éternité n’induit pas une séparation
avec les activités humaines et en ce sens le moine n’est pas à priori plus prêt
que le père de famille car le moine tout comme le père de famille, tous deux
sont invités à être prêt c'est-à-dire à habiter leur devoir d’état, à habiter
chacune de leurs activités par la présence du Seigneur. C’est là où nous
sommes, dans ces activités qui sont les nôtres que nous sommes appelés à faire
toute la place au bon Dieu.
Et
peut-être qu’en ce dimanche, après avoir redécouvert les réalités éternelles,
après avoir vécu cette belle année jubilaire de la miséricorde divine qui se
termine en ce jour, peut-être pouvons-nous nous poser cette même question qui
fut jadis posé à St Dominique Savio : qu’est ce que je ferais s’il ne me
restait plus que quelques instants à vivre ?
Cette
simple question nous permet de retrouver l’essentiel de nos existences et pour
certain, et bien, ils sentiront la nécessité de poser un acte de réconciliation
avec untel ou untel et peut-être même un acte de réconciliation avec Dieu pour
d’autres ils continueront d’être à ce qu’ils font tout disposé à être saisi par
l’éternité comme St Dominique Savio. Et à cet instant, tout le reste, tout le
reste n’aura absolument aucune importance.
Ainsi
en nous posant cette question nous pouvons nous demander si cet essentiel rendu
si important par l’imminence de la fin, si cet essentiel ne devrait pas porter
l’élan de nos existences… Alors surtout ne reléguons pas l’éventualité de la
fin ou de notre fin dans la catégorie des possibles non probable mais soyons
prêt, uni au Seigneur dès maintenant, l’âme allégée par la miséricorde divine,
le cœur disposé à rencontrer l’Eternel. Etre prêt, toujours prêt, voilà
l’unique réponse à la fameuse question : « qu’est ce que je ferais
s’il ne me restait plus que quelques instants à vivre ? ».
Amen.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire