La
tentation, voilà le cœur de l’évangile de ce dimanche. Le Larousse donne comme
définition de la tentation : « un attrait vers quelque chose de défendu par une loi morale ou religieuse ;
une incitation au péché ou à la révolte contre les lois divines ». Cette
définition ne distingue pas la concupiscence de la tentation car elles sont
bien toutes deux mêlées mais non confondues. En effet, la concupiscence, voilà
un mot que l’on n’entend plus guère de nos jours, la concupiscence désigne
cette inclinaison, cet attrait naturel au mal et au péché. Ainsi la
concupiscence nous conduit à la tentation mais la tentation ne trouve pas dans
la concupiscence sa racine unique c'est-à-dire que notre nature humaine n’est
pas l’unique productrice de la tentation. En effet, la tentation peut également
s’enraciner en dehors de nous même.
Par exemple, si nous considérons notre société et
notre mode de vie, nous voyons bien que toutes les théories marketing, tout
l’élan de la publicité est porté par la volonté de créer en nous des désirs
futiles qui deviennent des tentations dans l’opulence à laquelle elle nous
invite. Le matérialisme qui est une tentation réelle de notre temps est
produite par notre société qui conduit l’homme à ne se préoccuper que de son
avoir ou de son apparence.
La tentation prend donc racine en nous même ainsi que
dans le monde extérieur mais il ne nous faut pas oublier une autre origine de
la tentation qu’est le démon lui-même. Et il nous faut dire que c’est bien son
jeu favori. Dans un excellent roman intitulé « Tactique du diable » C.S.
Lewis retranscrit l’échange épistolaire entre deux démons et met en scène la
tactique du diable qui créé les tentations correspondantes à l’homme visé.
Soyons en certain, le démon nous connaît et il ne va nous attaquer qu’en des
domaines où il a une chance de remporter la victoire, où il a une chance de
nous conduire à la damnation. Ces tentations n’ont qu’un but, celui de nous
éloigner de Dieu jusqu’à nous en séparer dans l’éternité. Et ne croyons pas que
le démon est idiot, il est passé maître dans cet art de la tentation pour notre
propre perte.
Quoi qu’il en soit, que la tentation s’origine en nous
même, en notre environnement ou en la tactique du diable, la tentation n’est
qu’une tentation. C'est-à-dire que la tentation n’est pas en elle-même un
péché, elle créé l’occasion du péché mais n’est pas un péché. Etre tenté de
s’empiffrer de glace n’est pas la même chose qu’avoir englouti tout un camion
de glace, et heureusement pour nous. La tentation comme occasion de péché
s’adresse directement à notre volonté et à notre intelligence toutes deux
portées et éclairées par la Foi et par la grâce. Ainsi je suis tenté mais
qu’est ce que je veux ? Est-ce que je me laisse séduire par l’attrait de
la tentation écartant la réalité de péché qu’elle comporte, ou bien, est-ce que
je l’écarte en m’attachant d’abord à la moralité de l’acte, en m’attachant d’abord
à Dieu Lui-même. Il y’a une réalité binaire consécutive à la tentation, je cède
ou je ne cède pas mais ce qui est essentiel c’est que c’est moi qui pose l’acte
dans la capacité de liberté qui est la mienne.
En
considérant cela, nous percevons combien c’est notre attachement au Seigneur
qui va influer de manière décisive sur la conséquence de la tentation. Une âme
ancrée en Dieu, toute attachée amoureusement au Seigneur, préfèrera constamment
Dieu à tout autre désir contraire comme par exemple la Vierge Marie. Mais de
cela, ressort un constat qui doit nous blesser, à savoir que si nous ne sommes
pas saint c’est parce que nous n’aimons pas assez le bon Dieu. C’est bien une
blessure, mais une sainte blessure faite à notre orgueil qui doit nous conduire
à grandir dans un amour toujours plus intense du bon Dieu.
La
tentation est le lieu du combat entre notre attachement à Dieu et notre
attachement à tout ce qui n’est pas Dieu, il est un lieu du combat qui peut
sembler terrible au premier abord mais il faut bien nous rappeler que nous ne
sommes pas seul face à la tentation, le bon Dieu est là et nous aide, nous
soutient si nous l’appelons dans les moments de tentation. Le combat est bien
là, bien réel, mais si nous combattons avec le bon Dieu, avec la Très Sainte
Vierge Marie, nous sommes assurés d’obtenir la victoire.
Alors
en ce premier dimanche de Carême, demandons simplement au Seigneur de nous
donner sa force, sa grâce pour remporter la victoire face aux tentations de nos
vies et choisissons de faire de ce temps de carême un temps de croissance de
notre amour de Dieu qui est le seul remède à notre éloignement de Dieu, à la
faiblesse de notre volonté, à l’enténèbrement de notre intelligence. Dilige et quod vis fac, disait St
Augustin, Aime Dieu et fais ce que tu veux car c’est l’Amour de Dieu qui doit
gouverner nos vies et ce jusque dans l’éternité.
Amen.
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