Paroisses de La Bouilladisse – La Destrousse – Peypin – Belcodène

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mercredi 9 mars 2016

28 février - 3ème Dimanche de Carême

2000 ans se sont écoulés mais ô combien l’évangile de ce dimanche demeure actuel, ô combien la réflexion humaine demeure identique malgré les siècles. Une catastrophe survient sans responsabilité évidente et la pensée humaine considère que cette catastrophe est due à la colère divine. La tour de Siloé s’effondre causant la mort de quelques uns et c’est bien la vertu de ces victimes ou de leurs parents qui est remise en cause : « est-ce eux ou leurs parents qui ont péché et mérité ce châtiment ? » telle est la question qui se lit comme en filigrane de l’évangile d’aujourd’hui. Et aujourd’hui il en est bien de même. Dans l’ordre laïque, notre société est à la recherche de responsabilité ce qui en soi n’est pas une mauvaise chose mais elle le fait d’une manière assoiffée rejetant la fatalité du drame, l’accident en tant que tel. Et cette quête s’explique dans le fait que l’esprit humain aspire à tout comprendre, à tout contrôler mais cela n’est qu’illusion car bon nombre de chose arrive sans que cela soit pour autant prévisible. Pour la tour de Siloë de l’évangile, aujourd’hui on dirait que cela est dû à la défectuosité des matériaux de construction ou bien encore au vieillissement de la structure, ou à tant d’autres choses. C’est comme si en ayant compris le pourquoi du drame l’esprit humain trouvait la mort plus acceptable car plus compréhensible, plus appréhendable.
Dans l’ordre d’une spiritualité peu éclairé, lorsque les causes sont obscurs et bien dès lors Dieu est tenu comme responsable probable du drame mais comme on respecte encore un peu le bon Dieu et bien on met ça sur le compte d’une punition divine qui résulterait des méfaits accomplis par les victimes. Et ne croyez pas que cette réflexion demeure improbable aujourd’hui car l’expression : « qu’est ce que j’ai fait au bon Dieu pour mériter ça » est dans la même veine. Ainsi les évènements malheureux seraient des punitions divines que nous n’aurions d’autres choix que d’accepter comme une épreuve que Dieu nous donnerait. Une année est plus difficile que les autres et certains se disent que Dieu les éprouve durement.
Démasquons bien chers amis, démasquons cette réflexion, cette réaction qui fait de Dieu le bourreau de nos vies, qui classe le bon Dieu dans la case des sadiques se réjouissant du mal qu’Il produirait. Redisons-le haut et fort, Dieu est amour, Dieu est l’excellence de la bonté et cette identité de Dieu l’exclue de cette vision sadique. Laissez-moi vous poser une question, sans faire de la psychologie à deux sous, est-ce que les parents sont responsables des frasques accomplis par leurs enfants ? Est-ce que les parents d’Hitler sont responsables de l’holocauste accompli par leur fils ? La réponse est non. Alors ayons la même réflexion pour le bon Dieu qui nous a créé libre, Dieu ne peut être tenu responsable du mal qu’accomplissent ses créatures, et dans l’ordre de l’autonomie de la nature, Dieu ne peut être tenu responsable des aléas de la création qui évolue selon ses règles.
Mais attention, cela ne signifie pas que Dieu est le spectateur impuissant du théâtre du monde, cela signifie que Dieu respecte et la liberté humaine et l’autonomie de la nature mais qu’Il demeure celui qui nous soutient et nous accompagne dans tous les aléas de nos vies. Nous ne sommes pas des marionnettes entre les mains de Dieu tout comme la nature elle-même.
Voilà bien le premier enseignement de l’évangile de ce dimanche mais il y’en a un second qui peut sembler obscur et qui est porté par la parole du Seigneur : « si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous de même ».  Cette parole du Seigneur mêle les deux considérations de la mort, la mort physique biologique qui met un point final à notre vie ici-bas et la mort spirituel qui enferme dans l’éternel enfer. Que nous mourrions, c’est un fait de la nature mais notre avenir éternel demeure attaché à notre responsabilité. La mort biologique ouvre vers la vie éternelle ou bien vers la mort éternelle. Nous naissons ici-bas pour mourir ici-bas mais afin de naître à la vie éternelle. On pourrait penser que cette considération est déprimante : affirmer que l’on naît pour mourir, cela semble l’expression d’un dépressif et cela serait vrai si la vie, si notre vie ne se résumait qu’à cette poignée d’année que nous avons ici-bas or nous, nous le savons, la mort demeure l’unique porte qui ouvre à la vie véritable. Et cela n’est pas une échappatoire pour ne rien faire en notre vie actuelle car notre éternité se construit dès aujourd’hui, cela ne nous conduit pas à accepter le malheur en nous disant que le bonheur sera dans l’éternité, cela doit nous conduire à vivre notre vie actuelle en étant tendu vers les réalités célestes, vers l’éternité. Ne vivons pas comme si nous étions éternels mais vivons en nous préparant à l’éternité afin que nous demeurions auprès de Dieu.
Et pour ce faire, l’appel du Seigneur est impératif : « convertissez-vous » car l’éternité se construit dès maintenant. Ne prenons pas à la légère la conversion de notre vie, ne prenons pas à la légère l’appel à la sainteté, à l’amitié avec le Christ, ne prenons pas à la légère non plus la mission qui est la nôtre d’annoncer le Seigneur pour donner des fruits de grâce en notre vie.
Mais en nous disant cela je me rends bien compte que les mots sont bien pauvres pour exprimer toute l’intensité de cette sainte réalité dont il nous faut vivre, surtout ne prenons pas à la légère notre avenir éternel et convertissons-nous avant qu’il ne soit trop tard.

Amen.

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