En
ce deuxième dimanche de Carême, il nous est donné d’entendre le récit de la
transfiguration et il nous faut tout d’abord nous attacher à l’enseignement
premier de cet épisode de la vie du Seigneur Jésus. Car cet épisode est d’abord
celui de la révélation visible de la divinité du Seigneur Jésus qui transparaît
en son être par cette blancheur éblouissante. Le Christ avait déjà donné à voir
sa puissance à travers tous les miracles accomplis mais aujourd’hui, cette
puissance ne transparaît plus seulement dans les actes merveilleux que le
Seigneur a posé mais bien dans son être même. Le Christ est à l’origine de
cette puissance qu’Il déploie, le Christ est source de la grâce qu’Il
communique car le Christ est pleinement Dieu en son incarnation. Cette divinité
ainsi exprimé se déploie également dans la rencontre qui se produit avec Moïse
et Elie, ces deux grands prophètes de l’ancien temps. Et par leur présence,
Moïse et Elie manifeste l’unité entre l’Ancien et le Nouveau Testament, ils
manifestent l’unité de la Révélation qui se déploie depuis Abraham jusqu’aux
apôtres, ils manifestent que le Christ demeure la clef de lecture unique qui
donne accès à toute la profondeur de l’Ancien Testament.
Dès
lors, nous pouvons affirmer dans la Foi l’unité de la Révélation qui trouve en
la personne de Jésus Christ, vrai homme et vrai Dieu, toute sa plénitude. Mais
il nous faut également nous laisser interpeller par les paroles que Dieu le
Père nous adresse, Lui qui désigne le Christ comme son Fils, ce Fils de la Trinité
Sainte, Lui qui nous adresse surtout cet appel : Ecoutez-le !
Ecouter
le Seigneur Jésus, voilà ce qui doit porter l’ensemble de notre Foi dans cette
attitude d’imitation du Seigneur Jésus. Mais nous le savons bien cette écoute
n’est pas forcément aisée car de nombreuses autres voix se font entendre à nous
tels ces chants des sirènes qui nous attirent à elles en nous éloignant du
Christ. Ainsi il ne faut pas simplement entendre le Seigneur Jésus, mais il
nous faut l’écouter c'est-à-dire qu’il nous faut recevoir ses enseignements et
les mettre en pratique en nos vies. Et les enseignements du Seigneur Jésus se
déploient certes dans l’Ecriture Sainte mais également dans la grande Tradition
de l’Eglise.
Et
cet appel que nous lance Dieu le Père nous devons le conserver dans cette unité
de l’identité du Seigneur Jésus et de la recherche de son imitation. En effet,
c’est parce que nous reconnaissons que le Christ est vrai homme et vrai Dieu
que l’ensemble de ses paroles et de ses actions deviennent pour nous un enseignement
porté jusqu’à aujourd’hui par la Sainte Eglise. A l’inverse, si nous ne
reconnaissons pas le Seigneur Jésus, dès lors ses paroles et ses actions n’ont
que peu de valeurs. Ainsi, il ne nous faut pas être hypocrite en notre Foi, en
ce sens où nous ne pouvons nous complaire dans ce qui va à l’encontre du
Seigneur Jésus tout en disant que nous croyons en Lui. Oh ce n’est pas une
accusation que je nous adresse mais bien plus un appel à l’unification de nos
vies, un appel à ce que notre Foi change, transforme, convertisse réellement
notre vie, que notre Foi ne soit pas seulement une Foi de désir mais bien une
Foi en action, agissante et visible en notre vie quotidienne. Ne nous laissons
pas endormir par le confort de nos existences, ne nous laissons pas endormir
par les fadaises de notre société, vivons avec le Christ, vivons pour le
Christ. Rappelons nous que nous avons notre citoyenneté dans les cieux,
d’où nous attendons comme sauveur le Seigneur Jésus Christ comme nous le dit St Paul.
d’où nous attendons comme sauveur le Seigneur Jésus Christ comme nous le dit St Paul.
Et
cette unification de notre vie en la personne du Seigneur Jésus, cette
imitation du Christ qui doit qualifier chaque moment de nos vies nous conduira
également à transpirer de la gloire même de Dieu car le Seigneur habitera
véritablement et intensément chacune de nos vies. Laisser vous raconter ce
moment où j’ai rencontré un saint. J’étais séminariste étudiant à Rome et j’ai
eu la chance et l’occasion d’être thuriféraire du Saint Pape Jean-Paul II,
thuriféraire c'est-à-dire que j’avais comme mission l’encensoir. La cérémonie
en la basilique St Pierre débute et au moment voulu je m’avance pour présenter
l’encensoir au Pape. Le Pape était déjà en fauteuil roulant, la souffrance
marquait son corps et son visage, ses gestes étaient lents mais malgré tout
précis. Il mit l’encens dans l’encensoir et me regarda. Ce regard, jamais je ne
l’oublierais, j’y ai perçu une présence ardente du Seigneur, un Amour intense,
une exigence radicale telle que seul l’Amour peut l’exiger. Le regard de St
Jean-Paul II transpirait Dieu Lui-même. Cet instant ne dura pas le temps d’un
envol de moineaux mais il s’est gravé en mon âme. Le regard du Pape Jean Paul
II était transfiguré malgré ce corps qu’il traînait. Et bien chers amis, c’est
ainsi qu’il nous faut devenir, il nous faut transpirer la présence de Dieu, il
nous faut être nous même transfiguré par la grâce et cela ne sera que si nous
suivons la parole de Dieu le Père, que si nous écoutons véritablement le
Seigneur, si nous l’imitons, si nous l’aimons plus que tout. Et le temps du
Carême est le temps propice à cette conversion radicale de nos vies alors
rejoignons le Seigneur Jésus dans sa gloire, laissons nous saisir par sa
présence, vivons intensément chaque moment uni à Lui. Voilà l’essentiel,
l’unique essentiel qui nous transfigurera jusqu’à notre divinisation dans
l’éternelle béatitude. Amen.
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