« Demeurez
en moi, comme moi en vous », tel est l’appel impératif que nous adresse le
Seigneur en l’évangile de ce dimanche. Demeurez dans le Christ, telle est notre
mission, notre devoir, telle doivent être nos vies. Mais avant de nous pencher
sur la manière dont nous pouvons répondre à ce résonnant appel du Seigneur,
recevons d’abord cette affirmation : le Christ demeure en nous. Le Christ
demeure en nous, ne recevons pas cette Parole qui nous vient du Seigneur
Lui-même comme désignant simplement la présence du créateur dans sa créature,
comme désignant cette présence d’immensité qui signifie la présence de Dieu en
toute chose créée. La présence dont il est ici question est bien plus intense,
bien plus profonde et mystérieuse. Le Christ a fait sa demeure en nous, Il
demeure en nous, en nos âmes, ce n’est pas une image mais une réalité. Et cette
présence divine nous l’avons reçue le saint jour de notre baptême, il y’a bien
longtemps pour beaucoup d’entre nous [dans quelques instants pour Esteban]. Le
sacrement de baptême, nous le recevons dans l’inconscience de l’enfance mais il
nous communique cet essentiel qu’est Dieu Lui-même et nos vies de baptisés sont
ensuite portées par la découverte incessante du mystère de la présence de Dieu
en nous, en nos âmes, en nos vies. Ô comme ils sont malheureux ceux qui ferment
les yeux sur cette présence, ô comme ils sont malheureux ceux qui vivent sans
Dieu qu’ils portent pourtant en leur cœur mais qu’ils ont oubliés et dont la
présence est masquée par tant de superficialité. Ils vivent leurs vies à côté
de l’essentiel. Et pourtant, et pourtant nombreux sont les parents qui se
demandent pourquoi, qui se demandent ce qu’ils ont pu rater, ce qu’ils ont pu
louper. Baptême, communion, confirmation, catéchisme, tout leur a été donné et
ils semblent l’avoir oublié, ils semblent l’avoir renié. Mais ô combien cette
réflexion de certains parents peut être celle de Dieu Lui-même, ô combien Dieu
peut-Il s’interroger Lui qui a créé chacun des membres de notre humanité, Lui
qui a souffert sa passion et mort sur une croix pour chacun des membres de
notre humanité, Lui qui souffre de voir tant d’hommes le rejeter, l’ignorer.
Grandeur et malheur de la liberté humaine qui permet à l’homme de choisir Dieu mais qui lui donne aussi la capacité de le refuser.
Mais Dieu est patient, et Il demeure présent dans ces âmes qui L’ont reçu
attendant de leur part un accueil vrai, libérateur, vivifiant. Alors avec Dieu
souffrons de voir tous ces baptisés vivre sans la grâce, vivre sans la présence
divine qu’il établit et de notre côté, faisons tout pour être fidèles à notre
baptême, c'est-à-dire faisons tout pour demeurer dans le Christ. Ô, le chemin
nous le connaissons : la prière et les sacrements particulièrement ceux de
l’eucharistie et de la confession mais n’oublions pas le témoignage de vie,
c'est-à-dire que nous sommes appelés à vivre comme des ressuscités, vivons
comme portant en nous le Christ Lui-même, que la joie de sa présence nous
illumine, que sa charité transparaisse dans nos rapports avec les autres, que
nous puissions témoigner de l’espérance du Ciel, de la Foi en la présence
actuelle du bon Dieu, que nous témoignions des grâces reçues ; c’est tout
cela qui nous constitue comme disciple du Seigneur, comme témoin du ressuscité.
[Et dans
quelques instants, l’un d’entre nous va recevoir cette présence divine, va
devenir enfant de Dieu, va devenir membre de l’Eglise, va devenir le Temple de
l’Esprit Saint, va être établi dans la grâce de l’union à Dieu, dans quelques
instants Esteban va recevoir le saint sacrement de baptêmes, portons le dans
nos prières afin qu’Esteban demeure fidèle à ce sacrement qu’il va recevoir et
que son baptême nous rappelle à tous la grâce que nous avons reçu il y’a bien
longtemps mais qui demeure vive et vivante comme le Christ ressuscité].
Le Christ
demeure en nous, nous le savons, alors attachons-nous à demeurer dans le
Christ, là se trouve la vraie joie, la plénitude de notre humanité. Amen.
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