Aujourd’hui,
ce sont les rameaux à la main que les foules ont acclamés le Seigneur. Lui qui
est accueilli à Jérusalem tel un roi qu’il est. Les cris de liesse accompagnent
sa progression, et c’est un tapis qui lui est donné pour pénétrer dans la
ville. Que de joie dans cet instant, que d’acclamations, que de reconnaissance
de la grandeur de celui qui avance monté sur un petit d’âne. Mais la liturgie
ne nous a pas laissé demeurer dans ces cris de joie et ces acclamations, la
liturgie nous a projeté dans ces jours sombres qui ont vu le Christ accueilli
dans la joie être condamné à la mort infamante de la croix. En une poignée
d’heure, les cris de joie se sont transformés en cris de haine, les
acclamations se sont transformées en condamnations, le bois des rameaux
s’est transformé en bois de la croix. En une poignée d’heure tout est
bouleversé.
Comment
est-ce que cela a pu se passer ainsi, comment ce bouleversement a pu
s’opérer ? Ce comment nous échappe car il demeure mystérieux mais le
pourquoi nous pouvons le recevoir du Seigneur Lui-même. Car Jésus savait. Alors
que la foule l’acclamait, Jésus savait que chaque claquement de sabot de l’âne
sur lequel Il était monté égrenait ce temps qui le conduirait au supplice. Alors
que la foule l’acclamait, Jésus savait que la croix se dessinait dans cet
avenir si proche. Et pourtant, et pourtant le Seigneur n’a pas rabroué la
foule, Il n’a pas essayé de prévenir cette foule qui l’acclamait à son entrée à
Jérusalem et si le Christ n’a pas fait cela c’est parce que ces acclamations
étaient vraies, la foule n’a pas jouée une comédie morbide, non, la foule a
reconnu en sa personne ce messie tant attendu et chaque acclamation était comme
une profession de foi.
Mais
malgré cela, malgré cette foule de fidèle, une autre foule parviendra à prendre
le premier rôle pour écrire le drame de la crucifixion du Seigneur, une autre
foule le condamnera, une autre foule l’assassinera tandis que les fidèles
pleureront le Christ qu’ils ont reconnu. Et le « pourquoi » de ce
drame ne sera donné que le saint jour de Pâques, ne sera donné que par la
victoire du Christ sur cette mort implacable qui atteint chacun des membres de
notre humanité. Oui le Christ est accueilli, oui le Christ est condamné, oui le
Christ est exécuté mais à travers tout cela le Christ nous délivre l’essence
même de son message, le Christ nous montre par son sacrifice consenti de quel
amour Il nous aime, le Christ nous montrera par sa résurrection que cet amour
dont Il nous comble nous appelle à entrer avec Lui dans l’éternité.
Et
pour nous qui sommes rassemblés en ce jour, nous sommes de ceux qui acclamons
le Seigneur mais il faut que nos acclamations soient vraies, qu’elles soient
pour nous tous de véritables professions de Foi en la personne du Seigneur
Jésus et que ces professions de Foi nous conduisent à vivre en laissant une
véritable place au Seigneur dans nos vies c'est-à-dire en redonnant au Seigneur
la possibilité d’agir en nos vies et cela par les sacrements, par la messe du
dimanche, par le sacrement de la confession, par une vie de prière.
N’abandonnons pas le Seigneur que nous accueillons en ce jour mais accueillons
le véritablement en chacune de nos vies et que ces rameaux dont nous allons
orner nos demeures puissent nous rappeler cet accueil quotidien du Seigneur qui
doit être le nôtre. Que ces rameaux puissent nous rappeler que le Seigneur nous
attend chaque jour, chaque dimanche à la messe, et bien souvent dans le
sacrement de confession. Alors accueillons le Seigneur dans la joie et avançons
avec Lui dans nos vies. Lui qui nous a tout donné, accueillons-Le pleinement,
totalement.
Amen
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