Aujourd’hui,
d’une manière assez paradoxale, il convient de se réjouir de notre temps car
pour citer un confrère, il nous faut remarquer que la naissance il y a plus de
2000 ans d'un pauvre enfant dans une étable de Bethléem en Judée, fait encore
peur aux "libre penseurs" qui sont tellement attachés à la liberté
qu'ils ne savent que censurer et interdire.
Aujourd’hui,
en 2014, on se bat contre les crèches, on se bat pour éradiquer une part de
cette histoire de l’humanité qui fonde certes notre Foi en Jésus Christ mais
qui est l’essence même de la fête de Noël.
Aujourd’hui,
en 2014, exposer une crèche dans l’espace publique devient presque un acte
révolutionnaire.
En
un sens, il est certain que nous devons nous élever contre cette interdiction
peut-être pas d’abord au nom de notre Foi mais au nom de l’intelligence, de
cette intelligence qui se doit d’être respectueuse des racines de la culture de
notre pays. Les libres penseurs voudraient nous faire croire que nous sommes
libres de ne penser que comme eux, ils voudraient nous faire croire que la fête
de Noël n’est pas d’abord dans notre pays une fête chrétienne, ce qui est
absurde.
Mais
en prenant les choses à contrepied, cette polémique idiote n’a de sens que
parce que l’enfant Jésus que nous attendons représente encore quelque chose
pour ceux qui, tout en le rejetant, s’en soucie plus que de raison, l’enfant
Jésus demeure encore celui que l’on rejette, que l’on cherche à chasser de la
vision publique. Et en ce sens, que le Christ Jésus dérange c’est plutôt une
bonne chose. Alors surtout, n’oublions pas de faire nos crèches chez nous,
ressortons nos santons, non pas pour provoquer car ce serait aller à l’encontre
de la charité, mais pour interroger, pour susciter la véritable réflexion qui
ne peut que conduire à se mettre à genoux devant la crèche pour révérer
l’enfant Dieu. Et si nous apprêtons nos maisons en vue du grand jour de la
naissance de notre sauveur, n’oublions pas que nous avons à nous préparer nous-même.
Prenons
un exemple. Lorsque nous recevons quelqu’un d’important en nos demeures, par
exemple l’archevêque pour moi, votre patron pour vous, ou des amis pour nous
tous, nous apprêtons nos demeures par la valse des balais et serpillières, par
le petit coup de chiffon nécessaire, par les casseroles et autres cocottes qui
s’entrechoquent dans un fumet délicieux. Et lorsque tout est prêt, lorsque l’on
entend la sonnette résonner, qui d’entre nous, après tant d’efforts consentis,
qui d’entre nous irait ouvrir la porte aux invités en peignoir négligé et pantoufles
aux pieds. Et si tel était le cas, nos invités auraient tôt fait de se dire
qu’ils se sont trompés d’heure ou peut-être de jour, de mois ou bien même
d’année.
Nous
le savons, accueillir quelqu’un c’est un tout, un ensemble qui concerne notre
demeure mais aussi notre personne, qui concerne l’extérieur mais aussi
l’intérieur. Et bien rendons-nous compte que nous avons rendez-vous, que Dieu a
pris rendez-vous avec nous, Dieu a pris rendez-vous avec nous pour le 24
décembre c'est-à-dire dans quelques jours. Alors oui, préparons nos demeures
pour ce temps de fêtes mais ne nous oublions pas. Vous avez bien compris que je
ne parle pas du smoking ou de la robe de soirée mais que je parle de nos âmes.
Préparons nos âmes à vivre ce rendez-vous que le bon Dieu a pris avec chacun de
nous. Et les textes de ce jour ne nous disent pas autre chose : préparez
les chemins du Seigneur, rendez droits ses sentiers : voilà les appels qui
nous sont adressés en ce deuxième Dimanche de l’Avent.
Et
si balais et serpillières feront briller nos demeures que la célébration
pénitentielle, que la confession fasse resplendir nos âmes ; si smoking ou
robe de soirée nous mettront en valeurs que la vertu, la charité, le pardon, la
conversion en définitive la sainteté mette en valeurs nos âmes en les unissant
plus intimement au Seigneur.
Gardons
à l’esprit que Dieu a pris rendez-vous avec nous, ne nous laissons pas happer
par la fièvre acheteuse et un élan trop consumériste qui nous détourneraient de
la vérité de la nuit de Noël, avec mesure préparons les fêtes et avec démesure
préparons nos âmes car tel est bien là le plus important.
Amen.
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