« Veillez »
cet appel doit résonner en nos cœurs en nos âmes alors que dans quelques
semaines nous serons tous rassemblés devant l’enfant. Et cet appel du Seigneur
à demeurer prêt, à demeurer en tenue de service, à demeurer uni à Lui malgré le
temps qui passe marque toute la connaissance que Dieu a de l’humanité. Car nous
le savons bien, même si les caractères de chacun peuvent différer, les
évènements dont la perspective semble lointaine ne nous affecte que très peu
dans le quotidien. On sait mais cela semble si lointain que nous nous disons
que nous avons le temps de nous y préparer. Et c’est là où le Seigneur nous
rappelle que nul ne connaît ni le jour, ni l’heure ; ni le jour, ni
l’heure du retour du Seigneur ou bien encore ni le jour, ni l’heure où nous le
verrons, nous, face à face. Mais cette considération est fondée sur la crainte,
sur une crainte de Dieu que nous qualifierons de servile c'est-à-dire sur une
crainte d’un châtiment éventuel suscité par notre désintéressement, notre
insouciance. Cette crainte du châtiment doit se transformer en une crainte
amoureuse, en ce désir qui doit habiter nos âmes de vivre de l’Amour du
Seigneur, de vivre en réponse à cet Amour. Dans cette perspective-là, il n’y a
pas de crainte d’un châtiment éventuel mais simplement la crainte de blesser
l’Amour dont nous sommes comblés, crainte de décevoir cet Amour.
Mais
nous pourrions nous interroger pour savoir pourquoi la liturgie par les textes
de ce jour nous invite à la considération de la fin alors que nous nous préparons
au début qui s’initiera par la belle fête de Noël. Oh bien sûr, cet appel à demeurer toujours prêt pourrait
s’adresser aux juifs de l’époque qui attendaient la venue du messie, qui
attendaient la venue du Christ, mais qu’en est-il pour nous qui sommes
chrétiens. En réalité, cela nous rappelle le sens premier de cette fête de Noël
que nous attendons. Noël c’est bien sûr la naissance d’un enfant, mais c’est
surtout la naissance de Dieu sur cette terre, Dieu se fait homme. Et si Dieu se
fait homme ce n’est pas pour se délasser les jambes, c’est pour nous sauver. Si
Dieu naît c’est pour mourir et pour mourir pour nous, pour notre salut. Noël
c’est la joie de la naissance et l’effroi du début du drame qui commence.
Et
si aujourd’hui nous sommes appelés à veiller c’est pour que nous puissions
embrasser ce salut qui nous est offert. Si
chaque année nous revivons Noël, si chaque année nous revivons la passion, le
saint jour de Pâques c’est pour que nous puissions être imprégné du message
qu’est le Christ Lui-même, message qui n’a d’autre objet que de nous convoquer
au salut qui nous a été obtenu dans ce mouvement unique qui va de
l’annonciation à la résurrection. Si nous sommes appelé à veiller et cela à
chaque instant c’est parce que notre salut se noue dans notre quotidien, non
pas demain ou après-demain, mais aujourd’hui. Comme nous l’a rappelé St Paul,
nous devons être dans l’attente de voir se révéler pour nous notre Seigneur
Jésus Christ, non pas dans une attente insouciante, indifférente mais dans une
attente amoureuse de l’être aimé. Et nous pourrions expliciter cela en
considérant les mamans. Combien de mères ne peuvent trouver le sommeil lorsque
leur petit est sorti et n’est pas encore rentré. Guettant le son de la porte ou
du pas familier, elles veillent parce qu’elles aiment. Et bien nous aussi il
nous faut être veilleurs par amour, il nous faut guetter le son de la porte qui
nous ouvrira à l’éternité, il nous faut guetter le pas familier du Seigneur en
nos vies. Ainsi pour pouvoir veiller il nous faut aimer, pour pouvoir aimer il
nous faut nous rendre disponible au Seigneur, pour pouvoir aimer il nous faut
d’abord nous laisser aimer. Car oui Noël c’est la joie de la naissance et
l’effroi du début du drame qui débute mais Noël 2014 ce sera surtout le rappel
pour nous tous de l’histoire d’amour que Dieu tisse avec l’humanité.
Amen.
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