Paroisses de La Bouilladisse – La Destrousse – Peypin – Belcodène

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mardi 7 octobre 2014

5 octobre - 27ème Dimanche du Temps Ordinaire



Par la parabole de l’évangile de ce Dimanche, le Seigneur Jésus nous retrace la grande histoire de notre salut. De cette histoire qui s’origine en la personne d’Abraham, qui se poursuit par l’élection du peuple d’Israël, ce peuple choisi par Dieu, ce peuple avec qui Dieu fit alliance et qui pourtant ne fut pas fidèle à cette alliance. Comme nous le dit le prophète Isaïe, Dieu « en attendait le droit, et voici l'iniquité ; Il en attendait la justice, et voici les cris de détresse ». Le peuple d’Israël s’est perverti jusqu’à faire périr les prophètes du Seigneur. Mais dans sa bonté, Dieu le Père a tenu à demeurer fidèle à son Alliance et c’est ainsi qu’Il a envoyé le Fils, le Fils unique, le Christ notre Seigneur. Mais même Lui fut rejeté, tué, crucifié. Ce peuple choisi par Dieu fut celui qui dans son aveuglement tua Dieu de la plus atroce des manières. Et rendons-nous compte que ceci n’est pas un conte pour enfant, cela appartient à l’Histoire, à cette histoire vécue qui constitue une large part de l’histoire de l’humanité. Mais, même la mort du Christ ne vint pas à bout de la bonté de Dieu qui se constitua un peuple nouveau, le peuple des chrétiens, le peuple de l’Eglise de laquelle nous sommes. L’Eglise a reçu du Seigneur le Royaume de Dieu, non qu’elle le possède mais que l’Eglise en est constituée la voie commune d’accès.
            Et c’est bien dans cette histoire que se révèle l’identité de Dieu, la bonté infinie du Seigneur, sa miséricorde, sa patience, en un mot son amour. Car Dieu aurait pu tout arrêter, Il aurait pu se lasser des infidélités, il aurait pu se lasser de notre inconsistance et pourtant, Dieu persévère, il persévère par volonté et par amour. Comme des parents s’exaspèrent parfois des erreurs de leurs enfants mais qui, malgré tout, demeurent à leurs côtés, par amour.
Et aujourd’hui, nous, peuple chrétien, enfants de l’Eglise, nous devons prendre conscience de la mission qui est la nôtre, nous devons prendre conscience que c’est à nous que le Seigneur a confié sa vigne, que nous avons comme mission de faire porter du fruit à la Parole que le Seigneur nous a confiée. Mais ne nous y trompons pas, ne nous égarons pas en pensant que ce sera par volontarisme que nous y arriverons. Nous ne sommes que des instruments entre les mains du Seigneur qui agît à travers nous, qui nous guide si tant est que nous nous laissons faire par le bon Dieu.
C’est bien ainsi qu’il nous faut recevoir l’appel de St Paul en la première lecture : « ne soyez inquiets de rien ». N’être inquiet de rien non par aveuglement ou par naïveté, mais n’être inquiet de rien car comptant sur l’action et la présence de Dieu, n’être inquiet de rien en travaillant dans le monde comme si tout dépendait de nous tout en sachant que tout dépend de Dieu. Au contraire, l’inquiétude, tel est un des maux de notre modernité qui se fait illusion en pensant tout maîtriser et qui est terrassée lorsque la réalité de son impuissance lui est cruellement rappelée. Une piqure de moustique peut signer la fin de l’aventure avec Ebola, la grippe aviaire, les maladies de toute sorte sans parler des catastrophes naturelles tout cela peut mettre un terme à notre vie et pourtant nous vivons bien souvent en pensant que nous sommes immortels jusqu’au moment où l’illusion s’efface pour laisser place à une inquiétude dévastatrice.
Dernièrement j’évoquais avec un prêtre africain cet épisode dramatique du virus Ebola et il a eu cette réponse pleine de sagesse : « la vie de l’africain est dans la main de Dieu ». Mais et nous, et notre vie à nous, elle est certes plus préservées qu’en terre africaine mais nous ne sommes pas plus grand, ni plus fort qu’eux simplement nous avons oublié que l’existence humaine ne fait que passer et ne fait que passer vite, très vite. Cet appel de St Paul « ne soyez inquiets de rien » est un appel à poser un regard sur nos vies et sur le monde en le fondant sur Dieu Lui-même, dont la bonté nous est révélée, dont la miséricorde nous est acquise, dont l’amour est infini. C’est un appel à nous rappeler que notre vie à tous est dans la main de Dieu. C’est un appel à nous rappeler que si notre vie d’ici-bas passe vite, très vite elle est appelée à l’éternité. C’est seulement en Dieu que tout peut être ébranlé autour de nous sans que nous perdions la paix.
Cela me fait penser au Cardinal Van Thuan qui fut arrêté en 1975 et emprisonné par le régime vietnamien et ce pendant 9 années dont cinq en isolement. Le Cardinal écrivait en prison : « Dans ma nuit peuplée de silence et de solitude, je pense à vous tous, à chacun, et je vous offre tous à Dieu. Dieu m’a donné les heures les plus belles de ma vie. Jamais prières n’avaient été plus ardentes, ni messes plus ferventes, ni plus favorables les occasions de s’unir à l’amour de Dieu pour manifester l’amour où il y a la haine et semer l’espérance dans le désespoir. On peut tout perdre matériellement, mais si Dieu reste, on a encore tout. Dieu est Amour. L’amour m’encourage à aimer comme Dieu aime. Je n’ai plus rien. Mais chaque jour, j’offre à tous l’amour de Dieu dans le cœur de Jésus et Marie ».
Alors ne soyons inquiet de rien, on peut tout perdre, mais si Dieu reste, on a encore tout et c’est ce tout que nous allons recevoir dans quelques instants en l’hostie consacrée, c’est ce tout qu’il nous faut annoncer au monde qui se perd. Ne soyons inquiet de rien, on peut tout perdre, mais si Dieu reste, on a encore tout.
Amen.

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